La société civile russe contre la corruption

La société civile russe contre la corruption

Le Comité de lutte contre la corruption en Russie a été créé le 20 décembre 2005. Y participent des hommes politiques, des fonctionnaires, de grands décideurs du monde des affaires, ainsi que des représentants de l’enseignement supérieur et des élus locaux. Cette large représentation des différentes couches de la société permet une analyse correcte de la situation ainsi qu’une prise de mesures appropriée.

De grands médias de Russie se sont aussi activement engagés dans la lutte contre la corruption, créant en 2006, avec le soutien de notre Comité et de l’Union des journalistes de Russie, un prix national qui récompense les meilleures publications dénonçant ce fléau. Environ 300 personnalités des mondes médiatiques et politiques furent distinguées par cette récompense.

Une ligne téléphonique d’urgence a été créée pour recueillir les doléances des citoyens s’estimant victimes d’actes réels de corruption. Le Comité a ainsi récolté plus de 70 000 témoignages et une aide effective a été apportée à 56 000 de ces plaignants.

En collaboration avec le Comité, les radios officielles de Russie ont créé une émission hebdomadaire portant le nom d’« Anti-corruption », laquelle fut saluée par l’Union des journalistes de Russie. De même, la télévision russe rend compte avec précision et régularité des activités de notre Comité. Cela permet de faire de la répression de la corruption une réalité tangible connue dans tous les foyers du pays.

L’enseignement supérieur s’est également investi dans les activités de notre Comité : à l’Université de Moscou est organisé un séminaire intitulé « La lutte contre la corruption dans le système civil russe ».

Signe de la reconnaissance internationale dont bénéficie notre organisation, nous avons cette année été élus représentants de la Fédération de Russie au sein du Comité du Réseau des Accords globaux de l’ONU, ce qui permet de mettre notre ligne téléphonique d’urgence à disposition des firmes et des hommes d’affaires étrangers confrontés à la corruption dans notre pays.

Les réseaux de la corruption

Nous intervenons au sein de l’ONU dans le cadre du 10e principe du Pacte mondial qui fixe l’attitude à adopter face à la corruption. Notre Comité est d’avis qu’aucun des principes du Pacte mondial de l’ONU – qu’il s’agisse de ceux relatifs aux droits de l’homme, aux normes du travail ou à l’environnement – ne peut être réellement efficace s’il n’est pas soutenu par une attitude décisionnelle ferme. En ce sens, il est également obligatoire que plusieurs organismes luttant contre la corruption coordonnent leurs activités à l’échelle internationale.

Nous sommes amenés à constater que certaines grandes sociétés continuent à se heurter à la corruption, non seulement en Russie mais également à l’étranger. Cela peut s’expliquer par la complexité des décisions administratives à prendre face à ces grandes sociétés, aux différents systèmes et aux diverses normes que celles-ci doivent appréhender ainsi que, parfois, à l’irresponsabilité et à l’autoritarisme criminels de certains fonctionnaires.

Dans ces conditions, certains hommes d’affaires et propriétaires de société sont amenés à estimer que les difficultés mentionnées ci-dessus peuvent être résolues en ayant recours à des réseaux de la corruption. Notre expérience permet de conclure qu’une telle erreur trouve généralement son origine dans l’incompétence et l’immaturité de ces hommes d’affaires qui persuadent leurs supérieurs qu’il serait plus rapide, et surtout moins cher, de lever certaines difficultés, non en suivant les procédures légales, mais en ayant recours à des réseaux corrompus. Nous constatons au contraire que résultent souvent d’une telle approche de grandes pertes, qui viennent s’ajouter au fait qu’il n’est plus possible pour l’entreprise d’utiliser des recours légaux. Pire encore : certains des hommes d’affaires qui poussent leur direction à profiter des réseaux de la corruption gardent pour eux une partie des sommes versées aux fonctionnaires corrompus. Ils ont donc un intérêt direct à convaincre leur entourage de la nécessité de recourir à ces réseaux parallèles.

une stratégie préventive

Par conséquent, parmi les représentants de grandes sociétés étrangères se répand l’idée selon laquelle il serait impossible de travailler en Russie sans recourir à des modes de fonctionnement fondés sur la corruption et que les investissements dans notre pays ne seraient pas sûrs. De même, nous devons déplorer que certaines firmes, pour lesquelles « éthique » et « responsabilité civique » ne sont pas des expressions vides de sens, envisagent le marché russe avec méfiance.

Ce serait oublier que se développent actuellement en Russie un mouvement efficace de lutte contre la corruption et des activités commerciales sûres en dehors des systèmes corrompus. Mais peu connaissent ce côté positif.

Nous estimons que bon nombre d’entreprises, tant russes qu’étrangères, seraient intéressées par un échange d’expériences autour du thème de la lutte contre la corruption. Notre Comité s’engage en ce sens, réunissant cette information afin de protéger efficacement les activités commerciales et, par là-même, leur stabilité réelle. Il est pour nous de première importance d’améliorer cette coordination entre firmes de plusieurs pays ayant des intérêts en Russie. C’est ainsi qu’une revue mensuelle intitulée Anti-Corruption international paraît en russe et en anglais. Elle est disponible sur Internet ainsi que dans les missions russes à l’étranger. Nous planifions également la publication de cette revue en français, allemand, espagnol et italien.

Nous participons également à mettre en place une aide réelle et efficace pour nos interlocuteurs étrangers visant une stratégie de prévention de la corruption. Nous constatons d’ailleurs qu’un nombre déjà important de représentants étrangers  s’adressent à notre Comité après s’être heurtés à la corruption. Il est en effet plus facile de prévenir la corruption que d’y mettre un terme une fois qu’elle s’est installée. Notre Comité soutient les firmes ayant décidé de bannir de leur fonctionnement les pots-de-vin à tout niveau. Nous leur venons en aide et sommes intéressés par un échange d’informations avec elles puisqu’est actuellement menée une étude approfondie visant à étudier les actions anti-corruption réelles des entreprises internationales sur le marché russe.

Nous sommes persuadés qu’une collaboration active entre les représentants du commerce et notre Comité sera efficace et nous appelons les organismes privés et publics à cette activité commune.

Anatoly Gouloubev

Président du Comité de lutte contre la corruption en Russie

Les personnes francophones intéressées par cette collaboration peuvent entrer en contact avec le Comité via Anatoly Livry, enseignant les systèmes de corruption en France à l’Université de Nice Sophia Antipolis : [email protected]

Partager cette publication

Comments (7)

  • gravilos Répondre

    Cette corruption criminelle n’est pas seulement en Russie, à consulter l’affaire du même Livry avec la Sorbonne, ce qu’il enseigne chez nous à Nice – Sophia Antipolis : comment la Sorbonne couvre la "professeure" criminelle lui laissant le champs libre !

    je pense qu’une chose pareille se fait non seulement en Russie mais plutôt dans les pays de l’Afrique : une folle, mais professeurE, qui utilise son institution pour se venger de l’insatisfaction.

     

    C’est la honte de l’Université française, et l’affaire Livry est une affaire corruptionnelle qui se déroule en ce moment-même!

    20 avril 2011 à 18 h 43 min
  • Anonyme Répondre

    http://kostina.free.fr/
    La corruption particulièrement criminelle à tous les niveaux du judiciaire en Russie, par l’exemple…

    19 avril 2011 à 1 h 34 min
  • Galia Répondre

    Livry nous délivre les cours assès … toniques

    5 avril 2011 à 16 h 22 min
  • Igor Répondre

    Cher Anatoly,

    Lorsqu’un officier du DPS m’arrete pour une violation du code de la route (comme hier soir a 125 km/h sur le Koltsoe), je suis TRES heureux de pouvoir regler le probleme avec un billet de 1000 rubles (25 euros), plutot que de devoir aller payer 1500 rub a Sberbank, puis passer devant le Juge et risquer quelques jours de retrait de permis de conduire.

    Cette corruption, personne en Russie ne souhaite la faire disparaitre, meme sans doute au sein de votre Comite.

    En ce qui me concerne, proprietaire d’un restaurant et de 2 salons de beaute, j’ai toujours refuse categoriquement de me plier aux sollicitations diverses qui m’etaient faites il y a quelques annees. Cela a ete "payant" puisque jamais plus depuis plusieurs annees "on" n’est revenu tenter de me faire payer. Toutes mes affaires sont en regle, tout a ete fait dans les regles, et s’il m’a fallu attendre 3 mois pour obtenir ma license d’alcohol alors que j’aurai pu l’avoir en 2 semaines en payant $2000, je ne me plains pas!

    La "lutte contre la corruption" est une vaste rigolade, invention de politiciens. La lutte contre la corruption se fait a titre personnel par chacun de nous, simplement en refusant de payer.

    Je comprends bien sur que les "comites de lutte contre la corruption" sont l’occasion de recevoir des donations, et bien entendu sont des moyens detournes pour critiquer le gouvernement en place.

    Bonne chance dans votre combat politique :-)

    20 mars 2011 à 22 h 14 min
  • sas Répondre

    FRANCE PRIX NOBEL DE LA CORRUPTION…..

    Pendant que l ancien président SUPERCHIRAC de la ripoublique nourrit et engraissé pendant 60 ans sur le dos des parisiens et des citoyens fait l objet de savoir si oui ou non il va répondre des faits prouvés de detournement et de favoritisme…..RENDU PAR UNE OFFICINE SUPERIEURE où lui même siège …et avant lui et déja protégé en echange , par un illustre socialiste condamné aussi DUMAS au pompe a 7000 francs et à la pute à la carte bleu d elf….

    ……nous avons le modèle actuel qui non seulement semble avoir bénéficié a plein des retrocommissions de  la vente des sous marins PAKISTANAIS , DONT IL C EST OCCUPE PERSONNELEMENT A BLANCHIR ET RECUPERER LE PÖGNON VIAS DES STE OFFSHOR ,et dont la campagne politique "aurait " été payé par un pays etranger et souverain…..donc son ex ami financier ? client poptentiel a auteurs de milliards d euros d armes…. et dictateur CLAME A QUI VEUT L ENTENDRE QU IL A DONNE 50 MILLIONS D EUROS A  L IMPETRANT…..pour qu il puisse arrivé à nos affaires pour notre plus grand malheur…..et.dont aujourd hui il c est mis en tête la destruction et l attaque de ce pays ….en reconnaissant prématurément et arbitrairement la légalité représentative a un quarteron de droits communs armés et sédicieux…..qui s agite au nord de la libye…

    ……et la représentation national ne tousse pas ?????? il faut dissoudre et reformer totalement NOS INSTITUTIONS EN FRANCE…..car de toute evidence nous n avons rien a envier à l ex URSS

    j ai dit

    sas

     

    20 mars 2011 à 12 h 32 min
  • Slavic Répondre

    on serait aussi interessés de nous débarasser de notre corruption, mmm ?

    18 mars 2011 à 15 h 51 min
  • sas Répondre

    a quand un tel comite en FRANCE decentralisée……..

     

    et pillée méthodiquement ??????

     

    sas

    18 mars 2011 à 12 h 19 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Vous venez d'ajouter ce produit au panier: