Lu dans la presse
L’insulteur de Sarko : star pour pas cher !
« Mohamed, le jeune de Saint-Denis qui a insulté le président de la République mercredi, a été condamné hier à trente-cinq heures de travail d’intérêt général », annonce Le Parisien du 26 juin.
Impressions d’audience, rapportées par le Journal du Dimanche, qui consacre tout juste à cette affaire un petit articulé en pied de page :
« "Il savait qu’il n’était pas le bienvenu sinon il n’y aurait pas eu un tel dispositif de sécurité. Le Président a voulu voir la Seine-Saint-Denis, il l’a vue…" » Me Saima Rasool se tourne vers son client : " La population de Seine-Saint-Denis, la voilà !" Mohamed Bridji, 20 ans, sans emploi, déscolarisé depuis la 3e, sweat-shirt noir, crâne rasé et visage amoché, ne cesse de se lever et de s’asseoir. Vocifère parfois. Ne s’excuse jamais. C’était la star hier du TGI de Bobigny. Salle comble pour une audience de comparution immédiate. »
« Va te faire enc… connard : ici t’es chez moi ! », a crié par deux fois le voyou à Nicolas Sarkozy. Les policiers présents l’ont interpellé, il a résisté : « Manœuvre d’étranglement, opération ceinture, clé au bras. Tout le monde s’écroule. Le visage de Mohamed en porte les stigmates : neuf jours d’ITT. »
Neuf jour d’interruption de travail, pour un type qui n’a pas d’emploi ?… Les médecins, en Seine-Saint-Denis, gardent un solide sens de l’humour.
« On m’a juste dit que Sarko était là. Je lui ai juste exprimé que j’étais pas d’accord avec lui, dans mon langage. Sarko, c’est un être humain comme les autres… », explique le prévenu.
La version des mêmes propos rapportée par Le Parisien diffère légèrement : « Je voulais dire que j’étais pas d’accord avec lui. Je l’ai fait avec mon langage, explique le jeune homme. Lui, il dit bien "sale con". »
A l’inverse de Sarkozy, les policiers, eux aussi injuriés, ont porté plainte pour outrage et rébellion. Le procureur général demande 120 heures de TIG. Le juge n’en donne que 35 , plus 75 euros de dommages aux trois policiers.
« Furax, un syndicaliste d’Alliance dénonce un "pseudo-jugement qui n’accorde aucune considération à nos collègues qui en prennent plein la gueule à longueur de journée », écrit le JDD. Au journaliste du Parisien, ce syndicaliste déclare : « C’est inadmissible. Demain, dans les cités, on saura qu’on peut insulter les policiers et que ça ne coûte rien. »
Voilà pour les faits, tels que les rapporte la presse. Ils appellent, à mon sens, quelques commentaires.
En premier lieu, le langage même des banlieues traduit la détérioration du lien social et le retour à des rapports entre les individus si frustes que l’on peut parler d’une chute de la civilisation et d’un retour à la barbarie. Dans ce lexique, « je ne suis pas d’accord avec vous » se dit : « Va te faire enc.., fils de p… ! » A la violence de l’expression correspond évidemment celle du geste.
Cependant, la racaille des cités n’est pas seule en cause. L’exemple vient de haut et le nommé Mohamed a beau jeu de le souligner, Nicolas Sarkozy utilise le même langage et se met donc au même niveau : « Casse-toi pauv’con », « Descend le dire ici », etc… Ce faisant, il avilit et dénature l’image du chef de l’Etat. D’où la remarque de Mohamed : Sarko, c’est un être humain comme un autre. Il s’est lui-même dépouillé de l’autorité que revêt sa fonction. C’est une faute énorme et il en porte l’entière responsabilité.
Plus grave encore : l’insulteur du président de la République revendique explicitement la propriété d’une fraction du territoire nationale. Il est bien évident que lorsqu’il clame : « Ici, t’es chez moi », Mohamed Bridji est parfaitement conscient qu’il n’est pas le propriétaire du quartier. Il parle au nom d’une communauté, comme le signifie clairement son avocat : « La population de Seine-Saint-Denis, la voilà ! ». Ces déclarations donnent aux faits une connotation explicitement communautariste. Si le président de la République française n’est pas le bienvenu à Saint-Denis, c’est parce que cette ville où étaient jadis inhumés les rois de France et conservée la bannière de France, l’oriflamme qui accompagnait les armées royales au combat – Montjoie, Saint-Denis ! – n’est plus vraiment la France. La population de la ville et du département de Seine-Saint-Denis dans son ensemble ne sont plus véritablement française ; C’est du moins que qui ressort non seulement des propos de Bridji, mais aussi de ceux de son défenseur. C’est le syndrome Kosovar. Le berceau de la France n’est plus français.
Nicolas Sarkozy en est si conscient qu’il a organisé une « descente » surprise dans la cité, ce qui devait le préserver, à la fois du comité d’accueil plus « musclé » qui aurait pu être organisé sur place si sa venue avait été annoncée, et de la présence indésirable des journalistes. Le coup de com’ aurait consisté à dire : le président s’est rendu dans une cité de Saint-Denis pour y rencontrer la population et tout s’est bien passé. Encore bravo et pour le reste, circulez il n’y a rien à voir.
Dernière remarque : la comparution de Bridji devant le juge, organisée dans des délais auxquels la justice française ne nous a pas habitués, se solde par un fiasco complet. Parmi la racaille des cités, l’annonce du verdict a dû déclenché une triomphale explosion de rire. 35 heures de TIG pour avoir injurié le chef de l’Etat et les flics, ça met la célébrité à prix bradé : Mohamed devient une vedette, la star du quartier, portant la mention « vu à la télé » que tous ces bons petits jeunes rêvent de posséder un jour.
À la prochaine visite du chef de l’Etat dans une cité, gageons que, grâce aux bons offices de la justice française, les insulteurs se bousculeront.
Comments (27)
A françois et aux autres….
"…..IL N EST PIRE HERESIE QUE LA JUSTICE SANS LA FORCE , pire même que la force sans la justice….CAR A QUOI ME SERT IL D AVOIR RAISON SI CELUI QUI A TORD ME TUE…..
A ceux qui seraient tenté par l ordre, la force et l epée……VOUS POURREZ UTILISER TOUTE LA VIOLENCE LOISIBLE A UNE SEULE CONDITION……d être et justes et irréprochables
……ce que ne pourront faire les fonctionnaires qui ont echoués depuis 40 ans…on ne s arrange jamais avec ceux qui ont echoué……il faudra aussi d une purge enorme de ce côté là…avant même l autre.
SAS
pour les aveugles français, il ne faut pas être con pour comprendre que les immigrés ou fils d’immigrés ont la haine de la France ! mais ils ne renient pas toutes les aides financières que l’état leur donne ! bus gratuit, rsa, allocs, rentrée scolaire, etc, etc, et X par autant de femmes ! s’ils ne sont pas content, ils n’ont qu’à aller bosser dans le pays de leur parent ! s’ils trouvent du boulôt, bien sùr !
PAUVRE FRANCE, oui, mais ces commentaires ne font pas avancer la redressement.
Jaures, " négocier" ne veut pas dire bafouer la loi pour obtenir satisfaction. Ors, c’est exactement ce qui se passe quand on séquestre un patron ( et donc qu’on le prend en otage). La loi prévoit les indemnités dûes. Séquestrer quelqu’un pour obtenir plus s’appelle du chantage ( ou du terrorisme). Si le patron n’applique pas la loi, on se tourne vers la justice. Si la loi ne convient pas, on la fait changer par ses députés. Mais on ne peut justifier que ces syndicalistes veuillent remplacer à la fois le législateur ( en édictant leurs propres lois), le patron ( en voulant diriger l’entreprise à sa place), la justice ( en décidant qui a tort et qui doit payer quoi)… et même le Pape pour dire ce qui est bien et ce qui ne l’est pas en nous disant que la fin ( qu’ils ont fxée) justifie les moyens ( qu’ils utilisent). Un dictateur n’agit pas autrement! Immaginez un patron séquestrant ses ouvriers pour qu’ils travaillent plus que ce que la loi prévoit…D’un seul coup, séquestrer autrui vous paraîtrait moins excusable. Pourtant, ce serait exactement pareil!
["Si vous considérez comme racaille autant celui qui cambriole l’appartement de la petite vieille que le garagiste qui profite de sa faiblesse pour lui gonfler sa facture ou du commercial qui l’abonne d’office à un distributeur de gaz privé, alors nous sommes d’accord."]
La n’est pas le propos.
Des commerçants peu scrupuleux et malhonnêtes qui profitent de la faiblesse d’autrui, cela s’appelle au mieux de la tromperie, au pire de l’escroquerie et c’est méprisable à bien des égards; Mais on ne parle pas de ce sujet. Je vous parle tortionnaire à la petite semaine et meurtrier d’un soir pour une clope refusée, vous me parlez de commerçants aux pratiques douteuses. Auriez-vous décidé de brader votre maigre solde de crédibilité?
Moi, je vous parle d’individus sans repères, en roue libre, des gens dangereux pour qui la vie des autres n’est absolument rien, et dont la dangerosité s’accroit dés lors qu’ils sont en groupe…Individus qui, par l’aide providentielle de magistrats dogmatiques, se sentent hyperpuissants et invincibles, individus qui ont compris dés la pré-puberté que l’Etat à peur d’eux, que la police est impuissante et la justice compatissante à souhait; vous en conviendrez, à l’échelle à laquelle ce phénomène a pris de l’ampleur, que c’est hautement plus dangereux et préoccupant que quelques basses tromperies commerciales…
Qu’est-ce que vous traiteriez en premier dans votre maison par ordre d’urgence, l’incendie qui ravage votre cuisine ou l’ampoule grillée de la buanderie? Test de lucidité et de discernement pour les 5-9 ans, ne convient pas aux socialistes…Hum, pardon.
Cher Bidulon, je vous rejoins sur beaucoup de points.
Si vous considérez comme racaille autant celui qui cambriole l’appartement de la petite vieille que le garagiste qui profite de sa faiblesse pour lui gonfler sa facture ou du commercial qui l’abonne d’office à un distributeur de gaz privé, alors nous sommes d’accord.
Et quelle que soit leur couleur de peau.
Ami Thierry, ceux qui violent les filles sont, pour 75% (statistiques de "Viols Femmes Informations", je cite mes sources sinon on me rabroue), des proches ou des membres de la famille de la victime. Toutes les catégories sociales sont touchées par ce fléau.
François, la loi prévoit la négociation en cas de plan social. Un patron qui refuse de négocier se met donc hors la loi. Ce qu’il faut comprendre, et les témoignages que je reçois régulièrement en attestent, c’est que sans les syndicats, on aurait pu assister à des actes bien plus regrettables tant les salariés sont parfois excédés par le mépris total dont ils font l’objet.
Chaque classe sociale secrète sa propre délinquance. Il est clair qu’un chômeur de longue durée ne fera pas de fraude fiscale, qu’un RMIste n’embauchera pas un travailleur au noir ou qu’un ouvrier métallurgiste ne fera pas évacuer les machines-outil en catimini pour s’établir en Roumanie.
Une racaille peut s’appeler Salim, Erwan ou Charles-Edouard.
@ Bidulon 13
BRAVO!