Lettre à François Fillon

Lettre à François Fillon

Cher François,

L’innovation enfin réalisée au sein de l’UMP de désigner un chef via une élection interne ne peut que combler l’adhérent vigilant et ré-actif que je suis depuis 2006.

 Trop longtemps, ce parti n’a conçu sa politique et ses actions que dans le cercle fermé et parisien des « barons ». Ils ont eut le mérite de créer une grande architecture, mais ils ont par trop oublié le corps qui en fait la musculature et sa force : les citoyens de base.

 La conquête de la quasi totalité des territoires par la gauche a sanctionné durement ce que je qualifie d’arrogance, sinon de désinvolture politiques. La perte du Sénat , vieux cénacle traditionnellement peint aux couleurs reposantes du bleu immuable, fut la seconde et ultime semonce provinciale venant d’une opinion un tantinet délaissée.

 Votre profession de foi souligne la reconquête des territoires, à l’instar de votre chalengeur, ce dont je vous sais gré et qui concrétise cette impérieuse nécessité partagée.

 Vous avez exercé une mission difficile sous la férule de Nicolas Sarkozy, ce qui vous a contraint à un travail obstiné et silencieux. Vous avez sans doute dû prendre des décisions solidaires qui bousculaient vos convictions profondes et intimes. Ces qualités de résistance et de pugnacité ont fait de vous le champion unique de tous les premiers ministres de la Vème République. Bravo !

 Vous proclamez le Rassemblement de tous les Français, noble et belle intention que d’autres ont proféré avant vous. Le président en exercice n’a pas manqué de le postuler face aux journalistes mardi soir. Il a cependant été élu par une moitié minoritaire des électeurs et grâce à des alliés qui ne respirent pas cette belle social-démocratie humaniste et solidaire dont il se prétend le porte-drapeau…

 Le rassemblement des Français ne se réalise vraiment que lors de grands cataclysmes. Si nous sommes au bord du gouffre, ce que vous prédisiez en 2007, de concert avec François Bayrou, autre visionnaire, vous serez sans doute un recours ? Mais le pays doit attendre encore 4 ans et demi, à moins d’un désastre économique et social gigantesque avant ce terme. Ce qui est loin d’être exclu ! Mais je me garde bien évidemment, comme vous-même, je n’en doute pas, de souhaiter ce malheur pour la France !

 Le large ralliement que vous voulez initier se heurte présentement, me semble-t-il, à un double obstacle qui bouscule votre stratégie.

 D’abord, celui que Jean-Louis Borloo vient d’installer au centre, cette jachère qui vous tient à cœur. Il a fait promesse d’alliance, ce dont on ne peut douter, à moins que vous-même n’en soyez au fond pas très assuré ? Ce que je partage volontiers , connaissant la versatilité de ce sympathique expert en ingénierie politique…

 Le second est de mauvaise augure , avec le soutien de François Bayrou ! Champion de la recherche effrénée de ce centre elliptique, il a terminé son cycle décennal dans un trou profond, à force de creuser un sillon centripète. Il est devenu le prince de la sape avec son ultime testament, avant d’être enseveli sous ses propres décombres. En soutenant le candidat du PS !

 Resurgir pour se porter à votre coté ne vous garantit guère d’un label prometteur ?…

 Sauf celui d’une belle pugnacité qu’il partage avec vous.

 Croyez bien à mes encouragements de militant,

Henri Gizardin

http://target2007.typepad.fr/hgizardin/

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