Libertaire et liberticide « en même temps »

Libertaire et liberticide « en même temps »

Il est, à première vue, assez étrange que l’idéologie actuellement au pouvoir – dont Emmanuel Macron est loin d’être le seul représentant, mais dont il est une incarnation caricaturale – soit à la fois libertaire et liberticide.

Libertaire, en ce sens que le slogan « Il est interdit d’interdire » de mai 1968 règne plus que jamais sur notre pauvre France. Il est interdit de condamner trop sévèrement un assassin. Il est interdit de fermer nos frontières. Il est interdit de préférer la famille naturelle stable fondée sur le mariage au concubinage. Tout cela serait « fasciste ».

Liberticide, car chaque année nous apporte son lot de nouvelles restrictions de nos libertés en tous domaines et la justice, si faible avec les assassins, est féroce avec les dissidents.

On ne compte plus les lois macroniennes contre la liberté d’expression. La liberté de prescription médicale a été suspendue pendant la crise sanitaire, de même que la liberté de circulation.

Tout cela est assez bien connu. Mais tout cela est tout de même singulièrement paradoxal : que l’idéologie libertaire s’accompagne de mesures liberticides est assez « contre-intuitif ».

Pourtant, à mieux y regarder, la chose est assez logique.

La liberté ne consiste pas à s’auto-créer à sa guise, au gré de ses fantasmes et de ses pulsions, mais à assumer ses responsabilités – et à choisir le bien en connaissance de cause.

La liberté dont rêvent les soixante-huitards est l’illusion de liberté des adolescents (ce n’est pas en vain que notre société idolâtre la jeunesse) qui voudraient pouvoir faire tout ce qui leur passe par la tête.

C’est ainsi que l’on prétend enseigner aux enfants qu’ils peuvent choisir leur sexe en fonction de l’humeur du moment. Mais c’est tout simplement mensonger (et criminel, tant cette idéologie irréaliste conduit de gamins au suicide) : nous ne pouvons qu’accepter le sexe que nous avons reçu à notre conception.

Plus généralement, les révolutionnaires de 68, mettant leurs pas dans ceux de 1789, rêvent de pouvoir bâtir une société conforme à leur utopie.

Là non plus, ce n’est pas à notre portée : nous recevons la société de nos aïeux et nous ne la créons pas.

Le mythe du pouvoir constituant du peuple, comme le lubie d’être sa propre origine, est absurde – même s’il est puissamment séduisant : croit-on vraiment que la France ait attendu l’été 1789 pour se « constituer » ?

Cette liberté irréelle des révolutionnaires est le plus grand ennemi des libertés concrètes.

Au nom de la Liberté abstraite et majusculaire, on a supprimé la plupart des libertés que connaissaient nos ancêtres. Et on asservit notre société au cauchemar du contrôle social à la chinoise. Mais tout va bien puisque c’est le « peuple souverain » qui « choisit » cette voie !

Au contraire, le meilleur garant des libertés concrètes est une forte autorité au sommet de l’État, refusant de s’ingérer dans notre vie quotidienne – et ne prétendant pas posséder l’exorbitant pouvoir « constituant » (comme si le souverain créait la société !). « Autorité en haut, libertés en bas », résumait Charles Maurras – au contraire de l’actuel « Anarchie en haut, flicage en bas » (ou, si l’on préfère, « Libertaire en haut, liberticide en bas »).

En tout cas, je préfère un État fort qui me fiche la paix dans ma vie quotidienne à un État à la fois envahissant et incapable d’assumer ses missions régaliennes (et notamment de protéger les Français)  !

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