Macron contre la police

Macron contre la police

Emmanuel Macron s’est félicité de «marcher dans les pas» de Valéry Giscard d’Estaing. Il n’a pas tort. En tout cas, sur le plan du jeunisme et de la démagogie, les deux présidents se ressemblent en effet.

L’entretien d’Emmanuel Macron au média en ligne Brut est emblématique de ce jeunisme.

Quand on y songe, qu’un chef de l’État veuille s’adresser spécifiquement aux jeunes, pour les convaincre qu’il est presque aussi «jeune» qu’eux, est une idée assez étrange – que Giscard fut probablement le premier à «mettre en musique», mais que Macron met, à son tour, en œuvre à la «perfection».

Naturellement, ce discours clientéliste ne peut que déboucher sur une démagogie forcenée.

Et, de ce point de vue, Emmanuel Macron ne nous a pas déçus davantage.

Je ne prendrai qu’un exemple, abondamment commenté, celui qui concerne les «violences policières».

Emmanuel Macron commence par refuser le terme, faisant remarquer à juste titre que l’extrême gauche (qu’il ne mentionne pas!) répand cette expression pour faire avancer un programme politique.

Mais, tout de suite après, par la magie du «en même temps», il ajoute: «Je n’ai pas de problème à répéter le terme de violences policières.»

Et de renvoyer dos à dos la violence des policiers et celle des black blocs. Sans paraître mesurer que la première est en général contrôlée et nécessaire à la sécurité de tous.

Pour mettre le comble à la démagogie (et à l’exaspération de la police), il a ajouté des considérations surréalistes sur le racisme des policiers en dénonçant des contrôles «au faciès». Naturellement, cette dénonciation ne repose sur aucune donnée scientifique sérieuse, puisque les statistiques ethniques sont interdites en France.

En revanche, une telle déclaration creuse au contraire encore davantage le fossé entre population immigrée et policier.

Ajoutons que, si l’on pouvait prouver qu’il y avait proportionnellement plus de contrôles de la population d’origine immigrée, cela ne prouverait pas forcément un «racisme systémique», mais pourrait peut-être s’expliquer aussi par une délinquance proportionnellement plus importante que dans la population «de souche».

Cette démagogie a porté du fruit: plusieurs syndicats de policiers appellent à cesser tout contrôle d’identité. C’est sûr qu’ainsi il n’y aura plus de «contrôles au faciès», mais il est peu probable que notre sécurité en soit améliorée!

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Comments (4)

  • ELEVENTH Répondre

    Après ce qu’il faut bien appeler une trahison de jupiter envers les policiers (pas leurs grands chefs bien planqués et cariéristes), un flic qui se respecte et se sent un minimum citoyen et patriote ne devrait jamais plus contrôler personne jusqu’à ce que le démolisseur se renie et face amende honorable (honorable ce sera difficile).
    Sinon, qu’ils continuent à se faire cracher dessus, menacer, laisser leurs familles en danger, etc…
    Soit on réplique, soit on se couche, il n’y a pas d’autre alternative. Même des risettes et jojo-qq, ce n’est pas assez.

    9 décembre 2020 à 1 h 28 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Difficile de trouver dans le monde un président qui parle ainsi de sa police.
    Et pourtant elle le protège à chacune de ses sorties, privilège que le citoyen lambda n’a pas.

    8 décembre 2020 à 18 h 19 min
  • Fanfan la Tulipe Répondre

    “mais il est peu probable que notre sécurité en soit améliorée! “…

    Il est nécessaire de rappeler que la police et la gendarmerie donc l’armée y compris les polices municipales ne sont pas là pour veiller à la sécurité de la population mais pour veiller à la sécurité de l’appareil d’État donc des institutions.

    8 décembre 2020 à 16 h 20 min
    • ELEVENTH Répondre

      Intéressante votre révélation précisant que la police, la gendarmerie, la police municipale, etc… ne sont pas là pour protéger lies citoyens.
      Alors ça veut dire quoi cette glorieuse formule “protéger et servir” . Servir la soupe aux nantis et dirigeants peut être ?
      Mais, dites nous, qui veille sur la sécurité des populations. Des milices peut être ? Mais il faudrait les créer et les légitimer. J’en serais.
      Vite une nouvelle Sainte Vehme moderne. Pour le coup la courbe des crimes s’inverserait en vitesse.

      9 décembre 2020 à 17 h 35 min

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