Mépris de l’opposition

Mépris de l’opposition

La dérive autoritaire de l’actuelle majorité ne faiblit pas.

Après les lois liberticides qui s’accumulent, après la technocratie assumée de M. Macron, nous venons d’entendre Nicolas Turquois, député LREM et co-rapporteur du projet de loi sur les retraites, jeter à l’opposition :

«Eh bien, moi je vous dis que la République, c’est nous, et que vous, vous n’êtes rien!»

Voilà qui rappelle le sinistre Laignel qui, en 1981, fort de la triste victoire socialo-communiste, avait déclaré au grand juriste de droite Jean Foyer:
«Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires.»

Certes, à sa décharge, M.Turquois peut faire valoir qu’il répondait à la France insoumise occupée à une efficace (et parfaitement vaine) obstruction parlementaire et que sa phrase faisait explicitement référence à celle de Jean-Luc Mélenchon qui, lors de la houleuse perquisition du siège de LFI, avait déclaré aux policiers et aux juges:
«La République, c’est moi!»

Mais ce n’est pas parce que M. Mélenchon est mégalomane qu’il faut en finir avec les droits de l’opposition.

Le B-A BA de la démocratie (a fortiori de la démocratie apaisée, naguère promise par le candidat Emmanuel Macron), c’est évidemment d’écouter les arguments de l’opposition – et, idéalement, d’en tenir compte.
Nous en sommes fort loin.

Le débat parlementaire, comme, plus généralement, le débat public, ressemble de plus en plus soit à un filet d’eau tiède politiquement correct où tout le monde semble s’accorder sur des niaiseries sans intérêt, soit à un dialogue de sourds.

C’est peut-être l’occasion de rappeler que la désignation du chef de l’État au suffrage universel n’est sans doute pas l’idée la plus géniale de la constitution de 1958 (et d’ailleurs elle n’était pas dans la constitution de 1958 et ne fut rajoutée par le référendum de 1962 que parce qu’il était évident que le général De Gaulle ne serait pas reconduit dans ses fonctions par les parlementaires).

Cette élection focalise toute la vie politique française sur la présidentielle.

Elle entretient aussi un climat de guerre civile larvée. Les Français ne sont déjà que trop tentés par les querelles intestines – comme le relevait Jules César qui en avait abondamment profité. Il n’était pas nécessaire d’en rajouter!

En tout cas, je constate que nous n’avions pas tort de ne pas croire aux promesses d’apaisement du candidat Macron. J’aurais aimé que nous autres, électeurs de droite peu tentés par cette aventure, nous soyons trompés et que le gouvernement mène calmement les réformes indispensables. La réalité est, hélas, que la société est plus divisée que jamais et que les réformes n’ont pas avancé d’un iota!

Partager cette publication

Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    tous les vainqueurs, en général, méprisent les vaincus … c’ est pour cela, citoyens, qu’ il ne faut jamais voter pour de futurs vaincus !

    6 mars 2020 à 13 h 58 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” j’ aurais aimé que nous électeurs de droite etc … nous soyons trompés ” il manque un ” nous ”

    en tout cas l’ électeur de droite qui a voté Macron puis LaRem a bien été trompé … comme on DEVAIT s’ y attendre

    cette après-midi à la tribune de l’ A.N. intervention claire et percutante *** de Damien Abad chef du groupe parlementaire L.R. … ça change de ce pauvre chiraquien de Jacob !

    *** qui a résumé ce quinquennat et ce gouvernement dans le triptyque : incompétence , lâcheté , trahison

    3 mars 2020 à 18 h 54 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *