Premier test démographique pour le Président Macron

Premier test démographique pour le Président Macron

La réussite (ou l’échec) d’un président de la République est souvent mesurée à l’aune de l’évolution d’indicateurs économiques : PIB, chômage, niveau de vie, investissements des entreprises, finances publiques, etc.

Des indicateurs plus « sociaux » sont également utilisés : taux de criminalité et de délinquance, taux de pauvreté, indices d’inégalité de revenus, classements internationaux en matière de performances scolaires, et ainsi de suite.

Et, bien entendu, des enquêtes d’opinion sont menées en grand nombre sur l’action et la personne du Président.

En revanche, il n’entre absolument pas dans les habitudes de recourir à un indicateur démographique. Ceci est regrettable pour au moins deux raisons.

La première est l’importance de la démographie, et particulièrement des naissances : c’est d’elles que dépend, au premier chef, l’avenir à long terme de notre pays. À la Libération, le général de Gaulle a très justement lancé un avertissement : s’il devait s’avérer, malgré la victoire, que la natalité reste faible, insuffisante pour assurer le renouvellement des générations, « la France ne serait plus qu’une grande lumière qui s’éteint ».

Et, de fait, si la France a retrouvé une place honorable dans le concert des nations, c’est bien, dans une large mesure, parce que les « trente glorieuses » ont été pour notre pays une période de forte natalité.

La seconde raison qui pousse à recourir aux données démographiques, c’est que la « mise en route » des futurs citoyens est un indicateur important de confiance dans l’avenir, et donc dans les personnes qui gouvernent le pays.

D’un point de vue objectif, si la vitalité démographique n’est pas retenue comme l’un des critères de réussite de nos gouvernants, alors il n’y a pas davantage de raison de prendre comme critère la production ou l’investissement.

Non seulement l’homme est plus important que les biens et services, mais il est vrai aussi que, pour ce qui est du futur à long terme de la production, l’investissement dans la jeunesse est le plus décisif de tous les investissements.

Les naissances de mars 2018 fournissent un tout premier test démographique de la présidence Macron

La naissance d’un enfant survient en moyenne 9 mois après sa conception. Emmanuel Ma­cron ayant été élu le 7 mai 2017, le nombre des naissances du mois de mars 2018, qui correspondent aux conceptions réalisées en juin 2017, constitue la première information disponible pour apprécier, sinon l’action de nos dirigeants, du moins l’impact que leur accession aux postes de commande a eu sur le moral des couples en âge de procréer.

L’INSEE fournissant généralement le nombre des naissances du mois N à la fin du mois N +1, du moins pour la France métropolitaine, le chiffre du mois de mars vient d’être publié : 56 300 naissances vivantes.

Ce test est négatif : l’élection d’Emmanuel Macron n’a provoqué aucun sursaut démographique

En effet, l’orientation baissière perdure et s’accentue. Cette baisse a débuté en 2010, et s’est accélérée en 2015. Depuis quelques mois, une nouvelle accélération de la baisse en cours, est particulièrement visible, comme le montre ce tableau :

Mois Naissances Naissances par jour Variation
10/17 63 900 2 061
11/17 60 800 2 026 -1,7 %
12/17 60 900 1 964 -3,1 %
01/18 59 800 1 929 -1,8 %
02/18 52 700 1 882 -2,4 %
03/18 56 300 1 816 -3,5 %

Durant les 6 derniers mois, la chute du nombre journalier des naissances est effrayante : en cinq mois (puisqu’octobre 2017 est le mois de référence), ce nombre diminue de 11,9 % !

Mais tout aussi inquiétante est l’accélération de la chute en mars 2018 : 3,5 % en moins, d’un mois sur l’autre, est un pourcentage tellement élevé qu’on pourrait se demander si le chiffre indiqué (à titre provisoire) par l’INSEE n’est pas légèrement entaché d’erreur.

En tout cas, dans l’état actuel des statistiques de naissances, on ne saurait dire que les jeunes ménages français ont été rendus plus optimistes par l’élection d’Emmanuel Macron.

La désespérance observée à travers la lunette démographique pour les trois dernières années de la Présidence Hollande, et tout particulièrement pour ses quatre derniers mois, chargés en inquiétudes électorales, ne semble nullement avoir été enrayée par l’élection de notre jeune Président.

 

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Comments (13)

  • Claude Courty Répondre

    Français ou étranger, « Tout être humain est avant toute autre activité ou toute autre opinion un consommateur » (Gaston Bouthoul in Traité de sociologie, tome II, p. 180 – Payot 1968.) et nous vivons, sans trop nous en rendre compte, une “guerre mondiale des effectifs” où un développement économique inspiré d’un passé révolu conduit au suicide de l’humanité et peut-être même de l’espèce.

    Le fait que l’humanité soit en voie de consommer le triple de ce que la planète lui offre pour subvenir à ses besoins indique assez clairement que l’effort à consentir est une réduction des 2/3 de la population existante, alors que nous nous acheminons vers plus de 11 milliards de Terriens dans moins d’un siècle, à la cadence de 230 à 280 000 terriens supplémentaires quotidiennement soit, chaque année, près de 100 millions ou la population de la Belgique, de la France et des Pays-Bas réunis.

    Ceci ne requiert-il pas un alignement dans les plus brefs délais des taux de natalité des pays les plus prolifiques sur ceux des pays avancés ; deux à trois générations pouvant suffire à ramener la population mondiale à un niveau compatible avec ses ressources.

    « dire que personne ne peut se désintéresser de l’avenir de son pays ne signifie pas que toute famille ait le devoir de procréer. Cela veut dire que l’évolution de la population mérite considération. Par évolution nous n’entendons pas nécessairement accroissement a priori ni même maintien mais seulement que la question existe, que les gouvernements et les personnes soucieuses d’intérêt public ne peuvent s’en désintéresser » Alfred Sauvy in Planning familial, septembre 1960*

    « La mortalité millénaire commandait le passé. Il fallait alors qu’une femme mariée, au cas où elle n’était pas morte avant sa 45e année, ait eu en moyenne près de sept enfants pour que le nombre des humains se maintiennent (…). Avec la mortalité nouvelle, il suffit aujourd’hui de 2,2 enfants (…). Avec une fécondité maintenue de sept enfants par femme et la mortalité actuelle, le nombre des humains triplerait tous les trente ans : il y aurait donc deux cent quarante fois plus d’hommes sur la terre qu’aujourd’hui, c’est-à-dire près de mille milliards (…). Tel est l’avertissement des démographes » Jean Fourastié*

    Sans tenir compte de ce qui précède, l’homme, s’en remet à ses démographes « …qui se meu[ven]t dans un décor d’équations, de statistiques, de programmes types, de tables clés. [Leur] univers consiste à mettre en garde la planète contre le surpeuplement dans un espace, le dépeuplement dans un autre. Il[s] nous rappelle[nt] les lois de Malthus, stigmatise[nt] la chute démographique des démocraties populaires et brandi[ssen]t la formule de Pearl pour calculer les échecs de [leur] contraception. Métastasé[s] dans tout l’univers administratif, il brandi[ssent]t [leurs] statistiques qui pour reprendre la formule de Fournier, servent à [leurs] discours savants [à l’instar de bien des économistes et autres sociologues]comme les réverbères aux ivrognes. Ils le[s] soutiennent au lieu de les éclairer. ».
    Docteur Pierre Simon – Le Figaro littéraire, 18 novembre 1966*

    *Cités par Virginie.Barrusse.univ-paris1.fr In Population 2018/1 Le complexe de la dénatalité. L’argument démographique dans le débat sur la prévention des naissances en France (1956-1967).
    https://www.ined.fr/fichier/rte/General/Publications/Population/2018/2018-1/POPF_1801_DeLuca.pdf

    Voir https://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.fr/
    https://pyramidologiesociale.blogspot.fr/
    et/ou lire “Précis de pyramidologie sociale”

    13 septembre 2018 à 8 h 45 min
  • Zoé Répondre

    Si les françaises n’ont plus envie de faire des enfants, on les comprend : incertitude de l’avenir quand on constate l’absurdité des lois qui sont faites, immigration massive qui met notre avenir en grand danger, chômage. Il faut être totalement inconscients comme les africains les maghrébins qui forniquent et font des enfants qu’ils ne pourront pas éduquer et nourrir mais pas de problème notre sécu. notre caf y pourvoiront. LAMENTABLE ! Et dire que nous entretenons les polygames avec 4 femmes et 47 enfants tout ceci devrait être interdit ou limité à une femme et deux enfants maximum. Tout est fait en dépit du bon sens.

    14 mai 2018 à 10 h 27 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    prendre Macron pour …” étalon ” … de la démographie alors qu’ il n’ a pas voulu courir le risque de procréer est … stérile

    10 mai 2018 à 15 h 05 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      le risque de procréer…

      Peut-être l’a-t’il couru mais la nature impitoyable ne l’a pas voulu.
      Qui sait?

      10 mai 2018 à 15 h 13 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        oui la nature peut être une méchante sorcière qui vous empêche de vous pencher sur un berceau , mais dans le fond je pense plutôt que Macron est un petit bourgeois picard ( j’ en ai connu ) près de son petit confort … les risques c’ est pour les autres

        11 mai 2018 à 7 h 22 min
  • Alain Bobo Répondre

    Il ne faut pas désespérer, les millions d’africains qu’on fait venir c’est pourquoi ? Je pense que c’est pour gonfler les ventres de nos femmes, me trompe-je ? Dans 10 ans nous serons 100 millions et bien bronzés. Bravo Macron !

    9 mai 2018 à 18 h 06 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      N’oubliez pas les turcs d’Erdogan:
      Le ventre de nos, pardon de vos femmes nous donnera la victoire finale.

      9 mai 2018 à 19 h 04 min
      • BRENUS Répondre

        Il a dit le “ventre” ou le Q ? Trump au moins ne se gratte pas en parlant du pussy.

        11 mai 2018 à 17 h 06 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Trump is not a Q(ueer), he is a straight performer.
          An endangered species.

          12 mai 2018 à 11 h 57 min
    • BRENUS Répondre

      Il faudra alors voir la “qualité” des produits car, contrairement à une idée un peu trop facilement répandue, le mélange est loin de garantir l’addition de qualités, mais souvent hélas celle de défauts. 100 millions d’assistés permanents, pourquoi pas, mais assistés par les “remplacés” qui auront disparu, je ne vois pas trop comment. Mais allah est grand n’est ce pas? Et la bronzitude vous protège du soleil plutot rare maintenant, en dépit des racontards du Giec.

      11 mai 2018 à 17 h 04 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Sur les plages des îles de Hawaii certains agents de protection anti-UV sont interdits.
        Raison. protection des coraux.
        Celles et ceux naturellement bronzé(e)s sont avantagé(e)s par cette mesure les autres devront au préalable se mixer.

        12 mai 2018 à 14 h 44 min
        • BRENUS Répondre

          Si le bronzage pouvait de la même manière générer l’intelligence, certains auraient du inventer la roue. Mais ne l’ont pas fait.

          12 mai 2018 à 15 h 34 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Il y a des execptions, les Mayas, Aztèques et autres Incas ne connaissaient pas la roue et pourtant tout indique qu’ils étaient bien bronzés.
            Cela ne marche donc pas à tous les coups.

            Par contre ils avaient beaucoup d’or, de nos jours d’autres ont beaucoup de pétrole.
            Le monde n’a pas beaucoup changé depuis.

            12 mai 2018 à 16 h 42 min

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