Abstention

Beaucoup de gens très savants se sont longuement interrogés sur ce qui constitue une honte nationale: le fait que deux Français sur trois ne se sont même pas dérangés pour aller voter, ce qui rend très relatifs les résultats de ces élections – aussi bien la victoire des uns que la déception des autres et, en particulier, du Rassemblement national.

D’une façon générale, on peut déplorer la non-prise en compte du vote blanc, qui est pourtant le plus sévère pour tous les candidats puisqu’il signifie que, malgré le nombre très élevé des partis représentés, pas un seul ne semblait digne de soutien à l’élection concernée, alors que ces électeurs avaient cependant fait le déplacement pour venir le dire.

S’agissant du Rassemblement national, on peut certainement y ajouter le découragement, voire la résignation, de constater qu’élection après élection, des coalitions parfaitement artificielles et contre nature se nouaient pour quelques jours, afin d’empêcher ce parti, même quand il était nettement en tête comme en PACA, où, la dernière fois, on avait déjà empêché le jeu normal de la démocratie de lui faire emporter cette région, comme si les partis en place avaient peur qu’il démontre sa capacité à gouverner un territoire au moins aussi bien que les partis traditionnels.

Comment des analystes politiques apparemment sérieux peuvent-ils prétendre que nous sommes encore en démocratie lorsqu’un parti qui représente environ un quart de l’électorat n’a même pas un pour cent de représentants à l’Assemblée nationale où un député EELV représente environ quinze fois moins d’électeurs qu’un député RN?

Quand est-ce que, par leur abstention, les électeurs feront comprendre au pouvoir, que la proportionnelle, tant de fois promise et jamais appliquée, est la seule façon de respecter tous les électeurs?