Analogies entre Nicolas 1er et Napoléon 1er

Analogies entre Nicolas 1er et Napoléon 1er

Dans sa cinquante-deuxième année, Nicolas Sarkozy a accédé, dimanche 6 mai 2007, à la magistrature suprême ; dans sa cinquante-deuxième année, l’Empereur Napoléon 1er décédait sur l’île de Sainte-Hélène, le 5 mai 1821 : le premier est peut-être sur les chemins de l’histoire, le second entrait au Panthéon de l’Histoire et « marchera dans les siècles à l’égal d’Alexandre et de César… »,

comme le prédisait le député Gérard à la Chambre lors de l’annonce du décès du Souverain. Pure coïncidence du calendrier ?… Quoi qu’il en soit on peut trouver quelques similitudes entre les deux hommes et le contexte de notre pays, toutes proportions gardées bien sûr…
Tous deux de petite taille, ils n’en demeurent pas moins de caractère autoritaire, empli d’action. Ils sont également les benjamins de leur famille, et ont commencé très tôt leur carrière.

À vingt huit ans, Nicolas Sarkozy était élu maire de Neuilly, à vingt six ans le jeune Bonaparte était nommé Général de l’Armée de l’Intérieur. Ils ont également connu une traversée du désert : le Général de Brigade, robespierriste, après la chute de l’Incorruptible en 1794-1795 ; le ministre du Budget en 1995, après son ralliement à Édouard Balladur, candidat battu à la présidentielle de la même année. Les deux hommes ont un désir de rassembler les Français ; la maxime du Premier Consul lors de sa prise de fonction en 1800 : « Je ne suis ni talon rouge, ni bonnet rouge, je suis national » signifiait de mettre un terme aux seize années de turpitudes et divisions qu’avait connues la France depuis la chute de la Bastille ; la main tendue aux autres formations politiques lors de ses discours au soir de sa victoire, tend à la même volonté de la part de Nicolas Sarkozy : de rassembler les Français autour d’un projet : la France !

« Citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée… Elle est finie », ont dit les trois Consuls lors de leur entrée en fonction, le 25 décembre 1799, Sieyès, Bonaparte et Ducos. Le retour à l’ordre est primordial, et les nombreuses dérives depuis 1789 doivent cesser. Cette annonce est similaire à la remise en cause des « bienfaits » de mai 1968 par le candidat de l’UMP lors de sa campagne : le déclin de l’autorité et la désaffection de la valeur du travail de 2007 sont le déclin de l’ordre et du spirituel en 1799…

Nombreuses sont les similitudes entre la France de 1799 et celles de 2007 : situation économique catastrophique, avec des caisses publiques vides ; situation politique instable, avec un régime discrédité par l’opinion ; situation sociale tendue, avec des Français divisés ; situation internationale fragile (défaites militaires en 1799 et perte d’influence de Paris en 2007)… mais espérance de beaucoup de Français. Aux nombreuses acclamations du Général Bonaparte, de Fréjus à Paris au retour d’Égypte, avant sa prise de pouvoir en octobre 1799, correspond le score incontestable enregistré par Nicolas Sarkozy le 6 mai.

Mais tout comme deux cent huit ans auparavant, les obstacles demeurent nombreux. Les échauffourées lors des résultats montrent l’intolérance de la part de groupuscules de gauche qui n’ont pas admis et compris le vote démocratique de près de 19 millions de compatriotes… Il est inadmissible qu’il ait fallu attendre lundi 7 mai pour que François Hollande condamne ces délinquants ! Mais il est vrai que leur alliance comprend des extrémistes de gauche telle la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) dont le leader François Besancenot n’hésite pas à déclarer à 20 heures, le 6 mai « que face au programme ultra-libéral et ultra-sécuritaire d’un Sarkozy, un front unitaire de toutes les forces sociales et démocratiques soit immédiatement disponible pour organiser la riposte. Elle [la LCR] prendra toutes les initiatives en ce sens dans les prochains jours. », y compris contrer le choix de 53,06 % des électeurs : grèves sauvages, désobéissances civiles, actes de sabotage…

Ne nous leurrons pas, les castes privilégiées et leurs représentants syndicaux vont tout faire pour contrer les réformes annoncées. Mais nous pouvons espérer que 53,06 % pèsent encore davantage que 8 % (taux de syndicalisation en France) ! Et que, face aux manifestations sans doute en gestation des CGT, UNEF-ID, FSU…, le peuple de France fera honneur à son vote en descendant lui aussi dans la rue, si besoin est ! Car la démocratie ne se défend pas seulement en déposant un bulletin dans une urne, elle se défend également en payant de sa personne…

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Comments (8)

  • DIM Répondre

    Napoléon, malgré tout, a quand meme fait de grandes choses : par exemple pour le baccalauréat.

    30 mai 2007 à 12 h 12 min
  • Guillermo Répondre

    A Marc,

    je  vous ai répondu mais comme la réponse n’apparait pas après 48h (sans doute un problème technique plutôt qu’une censure) je vous en reformule le contenu.

    Je fais la différence entre les "grands actifs" et les "agités".  La différence est très visible chez les gosses (bien que l’on traite d’hyper-actifs des gosses malades). Il en est de même chez Chirac par exemple qui est, était surtout en 86, un homme fort turbulent et qui, de ce fait, a longtemps donné l’illusion d’être un grand actif. Les grands actifs sont souvent enthousiasmants d’autant qu’il sont généralement de grands passionnés.

    Selon moi Sarkozy fait partie à la fois des actifs et des agités. Il relève des agités car il paraît en sur-régime continuel comme semblent le prouver ses tendances aux sciatiques et à la migraine.

     

     

     

    20 mai 2007 à 14 h 22 min
  • Anonyme Répondre

    Entre mourir à 52 ans pour l’un et être élu au même âge pour l’autre, le rapprochement me parait pour le moins tiré par les cheveux.
    C’est vraiment n’importe quoi.
    Affligeant !

    19 mai 2007 à 18 h 04 min
  • Guillermo Répondre

    Je réponds à Marc,

    simple impression sur la santé de Sarko. Je ne veux pas non plus jouer les prophètes de malheur mais il me donne l’impression de courir constamment après le temps.  Il cumule maux de têtes et sciatiques. Bref tout ça laisse entendre qu’il est exagérément stressé. Même s’il a bien l’excuse de sa fonction, il n’est vraiment pas un idéal pour moi.

    Et quand je parle d’agités ça n’englobe ni les grands actifs ni les grands passionnés (encore que certains peuvent être dans plusieurs camps à la fois). A titre personnel, je suis souvent fasciné par les grands actifs (surtout ceux d’un age avancé), par les grands passionnés (du genre Cousteau, Haroum Tazieff, Paul Emile Victor) tandis que les « agités » (j’emploie ce terme faute de mieux) me saoulent et me stressent copieusement en général.

    Cordialement. 

    18 mai 2007 à 23 h 40 min
  • Cyril LABICHE Répondre

    Effectivement , les Japonais l’appellent depuis longtemps Napoléon . Napoléon est mort empoisonné .Il est hors de question que nous descendions dans la rue pour défendre le gouvernement et le Président de la République . Les forces de l’ordre sont chargées de ces besognes . D’ailleurs Madame Alliot Marie aura assez de poigne pour mettre fin aux émeutes , si d’aventure il s’en produisait .

    Ma famille a fait les campagnes de Prusse avec Napoléon , d’autres francs-tireurs contre les Ulhans de Bismarck et une multitude de gazés , morts pour la France les enfants de 11 ans dans les usines , et les femmes ( c’était une faveur ) dans les usines d’armement .1939 – 45 n’a rien arrangé ,  la Résistance , les privations ,ni l’Indochine à laquelle nous n’avons pas participée , puis la guerre d’Algérie .

    Oui à la défense de la Patrie contre l’envahisseur , non aux échaffourées entre Français .

    Si le gouvernement n’arrive pas à maîtriser  les Français , qu’il démissionne .

    A titre personnel , je suis contre l’appel à la guerre civile .

    Bien respectueusement . Cyril LABICHE

    18 mai 2007 à 18 h 04 min
  • Gérard Pierre Répondre

       Monsieur Philippe Sadot.

       Permettez moi de compléter votre article en rappelant une autre similitude entre les deux "grands" hommes. Ils ont chacun leur "Joséphine" , c’est-à-dire une épouse récupérée avec ses couffins, qui se signale plus par son inconstance que par son intelligence . Doit-on en conclure que Napoléon Sarkozy ne tardera pas à bazarder la sienne pour la troquer contre une Marie-Louise plus docile ?

       Vive la France ! …… and to be continued !

    18 mai 2007 à 17 h 39 min
  • Marc Répondre

    Bonjour.  A  Guillermo, le mandat du Président de la République, n’étant renouvellable qu’une seule fois, celà ne lui fera au maximum que 63 ans ! Ayant été moi-même un hyper actif, ( j’ai travaillé 47 années, à raison de plus de 70h par semaine, ) je vais avoir bientôt 70 ans, et je suis toujours là, bon pied bon oeil ! Je pratique le vélo, 1h par jour ! Il y a une quinzaine de jours, avec de nombreux camarades anciens paras, nous avons fait une petite marche de 3h, certains d’entre-nous dépassent allègrement les 80 ans ! Je me demande d’où vous tenez  vos statistiques . Quand à mettre la France plus bas qu’elle ne l’est , ce sera très difficile !

    17 mai 2007 à 14 h 57 min
  • Guillermo Répondre

    Je crains que la similitude majeure soit à venir.

    Selon moi, Sarko devrait relever la France dans un premier temps et la faire plonger pour la restituer dans un état de division et de délabrement bien pire que celui que nous connaissons aujourd’hui.

    Autre similitude, les "gesticuleurs" ne vivant pas vieux, je n’imagine pas Sarko en "profiter" durant des decennies.

    16 mai 2007 à 14 h 43 min

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