Anti-communisme, entente à droite et division à gauche

Anti-communisme, entente à droite et division à gauche

Depuis les cantonales, la majorité présidentielle se déchire sur la question de l’alliance avec le Front national. Et, en « mode mineur », sur la question de la reprise des thématiques du Front national, pour parler comme les journalistes de la « grosse presse » ou comme les doctrinaires socialo-communistes.

Tout devient prétexte à controverse, à commencer par le débat sur la laïcité, puisque Marine Le Pen a déclaré que les occupations de rue pour les prières mahométanes violaient la laïcité. J’ai même entendu critiquer un parlementaire démocrate-chrétien (et tout à fait allergique à l’hypothèse d’une alliance avec le FN) au motif que ses réserves sur les transgressions prévues par la loi de bioéthique le « faisaient courir » après le Front national !

Il va certainement arriver un jour où les journalistes météo seront accusés de « faire le jeu » du FN parce qu’ils diront comme Marine Le Pen – et le même jour, quelle coïncidence ! – que le ciel est bleu !

Ainsi, ce ne sont plus seulement les cadres et militants du FN qui se trouvent ostracisés ; pas seulement non plus ceux qui seraient suspects d’être un peu trop tièdes dans cette ostracisation ; mais tous ceux qui reprennent des expressions ou des sujets politiques qui sont supposés être ceux du FN. On l’a vu, ces derniers jours, avec les grotesques polémiques sur le propos du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.

Cette logique de culpabilisation par contagion était sans doute très astucieuse à l’époque où Mitterrand l’a mise au point. Mais elle devient tout simplement absurde aujourd’hui.

Et, pour peu qu’il demeure, au sein de l’UMP, quelques personnes ayant un tant soit peu de mémoire, elle pourrait bien se retourner contre le PS.

Or, il semble bien que la stratégie de Jean-François Copé consiste à poursuivre la stratégie de Nicolas Sarkozy en 2007, en brisant des lances avec le « politiquement correct ». C’est ce qui l’a conduit à maintenir le fameux débat sur la laïcité. C’est aussi ce qui l’a amené à « tâcler » Aubry et Fabius, qui avaient cosigné un appel contre ce débat… avec l’islamiste radical Tariq Ramadan.

Tout le monde aura entendu distinctement le sous-entendu : si vous vous opposez, comme Tariq Ramadan, à ce débat sur la laïcité, c’est que vous êtes idéologiquement déjà acquis à l’islamisme radical.

Intellectuellement, la démarche ne vaut pas grand-chose. Très modérément islamiste (!), je suis pourtant personnellement réservé sur ce débat, qui me semble mettre toutes les religions sur le même plan, alors que les occupations de rue relèvent de l’ordre public ou de rapports à notre identité nationale, beaucoup plus que de considérations d’ordre spirituel.

Mais, politiquement, c’est une autre affaire et Mme Aubry, déjà connue pour son soutien à l’apartheid dans les piscines municipales, épouse de Jean-Louis Brochen, le fameux avocat des jeunes filles voilées de Faidherbe, aura du mal à se débarrasser de cette image de complaisance à l’égard du communautarisme islamiste. Et comment pourra-t-elle s’opposer à l’amalgame, alors qu’elle-même continue à être une harpie de l’amalgame : dialogue avec le FN = amitiés néo-nazies ?

Il est vrai que le PS dispose d’un atout substantiel par rapport à l’UMP : sa maîtrise des médias. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’internet permet assez largement de contourner ce monopole culturel socialo-communiste.

Bref, il se pourrait que nous soyons à la veille d’un retournement stratégique majeur.

Mais cela suppose que la droite parlementaire veuille se battre sur des valeurs de droite, et non courir après la gauche (en matière fiscale, en matière migratoire, ou en matière de prohibition de la liberté d’expression…).

Et, pour cela, il existe un test souverain : l’anticommunisme.

Nous pourrions sans aucune difficulté réaliser l’entente à droite – et, ce qui n’est pas moins important, la division à gauche – si nous proposions l’union des Français hostiles au totalitarisme communiste. Sous sa forme radicale et meurtrière, façon soviétique, comme sous sa forme « douce », façon France d’après 1944, où l’on s’est « contenté » d’abandonner aux marxistes l’Éducation nationale, les médias et la culture…

Soutien ou opposition au communisme, cela pourrait constituer un intéressant clivage. De toute évidence, la partie la plus saine de l’UMP serait alors mûre pour une entente à droite (qui serait ainsi une entente sur l’essentiel, n’excluant pas des divergences légitimes). Quant à la gauche, elle devrait enfin clarifier ses relations au totalitarisme le plus mortifère de toute l’histoire…

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Comments (3)

  • Jaures Répondre

    Je ne suis pas là pour donner des conseils mais je crains (pour vous) que le slogan "non au bolchévisme" ne trouve guère d’écho.

    Gageons que Marine préfèrera ce qui fonctionne depuis 30 ans: halte aux immigrés causes de tous nos maux !

    Il n’y a que ça qui marche, inutile d’innover.

    8 avril 2011 à 17 h 16 min
  • Anonyme Répondre

    Eh oui ! la Gauche utilise bien l’anti-fascisme comme ciment idéologique pour nous saquer. Pourquoi donc ne pas mettre en place un front anticommuniste généralisé dans le camp de la droite ?

    8 avril 2011 à 12 h 00 min
  • Anonyme Répondre

    *** L’anti-communisme comme révélateur *** Pourquoi pas? en effet. Cela serait un premier pas. Le mal est tellement profond que l’on peut se donner des étapes. Je viens de lire l’ouvrage que vous recommandez, “les secrets de la Réserve Fédérale”. On y voit que le communisme a été financé par la haute banque.Tirer sur ce fil, c’est remonter aux bailleurs de fonds de cette idéologie. Vous ne serez pas suivi car le pouvoir occulte tient la fausse droite. Vous le savez pertinemment. Cela relève d’un exorcisme collectif par temps d’apostasie et d’apocalypse. Cordialement Troubadour

    7 avril 2011 à 9 h 25 min

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