Arrêtez de nous aider et laissez-nous travailler !

Arrêtez de nous aider et laissez-nous travailler !

Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes Publics, avait estimé les aides publiques aux entreprises à quelque 140 milliards d’euros chaque année.

Et il proposait de réduire cette somme de 5 milliards – il est vrai que c’était avant le covid et le « quoi qu’il en coûte » qui a augmenté la dette (et donc les impôts futurs) de plusieurs centaines de milliards d’euros.

Personnellement, je pense qu’il faudrait supprimer totalement ces aides.

Cela peut sembler étrange qu’un chef d’entreprise, de surcroît engagé dans le syndicalisme patronal, fasse une telle proposition, mais je m’en explique.

Remplacer 140 milliards d’euros d’aides annuelles aux entreprises par 140 milliards d’euros de baisses de charges aurait en effet plusieurs avantages.

Le premier, c’est que l’on remettrait les choses à l’endroit : une baisse de charge, cela rend au chef d’entreprise sa marge de manœuvre, alors qu’une subvention, c’est une intrusion de l’État dans notre gestion.

Par ailleurs, je connais trop de spécialistes de la chasse aux subventions (dans le monde associatif comme dans le monde de l’entreprise) qui perdent de vue leur mission : grâce aux subventions, on embauche une personne dont la mission sera … de chercher des subventions ! On tourne en cercle fermé et la valeur ajoutée est nulle.

Naturellement, supprimer des subventions et les remplacer par des baisses de charges aurait aussi comme effet bénéfique de rendre inutiles bien des postes dans les services publics (que ce soit les postes de ceux qui, dans les innombrables agences saupoudrant ces aides, constituent les dossiers, ou les postes de ceux qui contrôlent leur bon usage ou leur légalité).

On pourrait ainsi redéployer ces agents sur des missions réellement utiles et diminuer la charge salariale des services publics, tout en les rendant plus efficaces.

Mais il y a un point que l’on entend trop peu – car le syndicalisme patronal est très largement sous la coupe des très grosses sociétés.

Les aides aux entreprises sont particulièrement injustes car elles profitent davantage aux grandes sociétés qu’aux PME, contribuant ainsi à une distorsion de concurrence.

C’est d’autant plus grave que les grandes sociétés créent très peu d’emplois en France (elles en détruisent même souvent pour aller investir en Chine ou ailleurs). Les aides aux entreprises sont donc une aide indirecte à la désindustrialisation : le contribuable paie pour mettre des Français au chômage ! C’est parfaitement absurde.

Quand on sait que 140 milliards d’euros, cela représente plus de la moitié des cotisations employeurs (265 milliards d’euros en 2018), on mesure le souffle d’air frais que représenterait – sans aucun coût pour l’État – cet abaissement de charges pour nos entreprises.

Naturellement, je ne suis pas surpris qu’Emmanuel Macron, très lié à la haute finance, ne propose pas cette solution simple. Mais qu’aucun candidat de droite ne l’évoque non plus témoigne éloquemment de la domination idéologique de l’étatisme et de la technocratie dans notre pays !

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Comments (1)

  • lombard Répondre

    bonjour ,ne suis pas de votre avis Mr ZEMMOUR propose une vision moins injuste ou justement les commerçants pme pmi sont soutenu ….il prévoit également la fin des subventions aux associations chasseuses de subvention …cette dynamique ira aussi a l’encontre de certaines entreprises qui se sont dévoyées…les aides aux patrons via les primes nets défiscalisées vont également rebouster les salariés dèstabilisés par cette épidémie .la baisse des charges sur les petits salaires vont aussi influer favorablement sur le quotidien .

    13 février 2022 à 14 h 20 min

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