Au sujet d’une troisième guerre mondiale : une contradiction apparente

Au sujet d’une troisième guerre mondiale : une contradiction apparente

Se référant à ma chronique du 8 novembre 2019 (n° 1218), plusieurs lecteurs m’ont fait savoir que, selon eux, l’article contenait une contradiction. « Le chaos, écrivez-vous, m’ont-ils dit, est devenu chronique. On s’en accommode. Mais le risque d’une troisième guerre mondiale n’en est pas moins très réel. »
Je dois m’en expliquer.
Très réel, ce risque demeure contenu. Le risque le plus grave qui pourrait déclencher une 3e guerre mondiale est l’explosion d’une bombe nucléaire sur Israël lancée par les ayatollahs d’Iran. C’est le rêve et le programme de ces fanatiques chiites, mais Israël et les États-Unis sont parfaitement informés. Ils s’emploient à refroidir les ardeurs des ayatollahs. Des ingénieurs iraniens compétents disparaissent et les incidents ne sont pas rares qui retardent la fabrication de la bombe – qui, d’ailleurs, dans les 5 minutes de son lancement, attirerait une bombe atomique sur l’Iran.
Par ailleurs, Poutine, qui a donc maintenant l’Iran comme allié régional, est un homme pragmatique. Il n’est pas du genre à se laisser entraîner dans une guerre dont les effets pour son pays et pour le monde entier seraient effroyables. Il le sait. C’est dire que, malgré le chaos, on en restera probablement là. Mais jouer avec le feu est toujours dangereux.
Une 3e guerre mondiale a été jusqu’ici évitée par ce qu’on appelle la « dissuasion nucléaire ». « Je t’envoie une bombe nucléaire mais, dans les 5 minutes, j’en reçois une en réponse à mon initiative. Donc le mieux est que je ne t’envoie rien du tout, me limitant à dire que je souhaite vivement t’envoyer la bombe qui te ferait disparaître – et moi aussi. »
Voilà pourquoi il me paraît qu’une 3e guerre mondiale ne sortira probablement pas du chaos actuel. Nous allons en rester à la menace renforcée par la politique agressive du Turc Erdogan qui veut régner sur le Moyen-Orient et la Méditerranée – politiquement, mais tout aussi bien économiquement en s’appropriant les réserves de gaz offshore qui seraient fort importantes au large de la Turquie et du Liban. Erdogan mène une politique de provocation qui ajoute le risque au risque.
Mais il n’y a pas que le Moyen-Orient pour créer et entretenir la tension. Il y a aussi, toujours en Orient, l’Orient extrême, c’est-à-dire la Chine redevenue impérialiste et conquérante. Déjà, elle contrôle toutes les mers qui la bordent, y faisant circuler une flotte militaire fort importante et elle inonde l’Occident de ses produits fabriqués à bas prix, d’autant plus facilement que l’Occident se laisse inonder.
Les relations de l’empire chinois sont, de façon paradoxale, plus difficiles avec l’allié russe et frontalier. Dans les années 60, les armées des deux géants communistes – et, sans doute, avant tout nationalistes – en sont venues aux mains, je veux dire aux armes. Depuis longtemps, Pékin et Moscou sont engagées dans une concurrence explosive pour le leadership de la révolution mondiale. Staline disait, paraît-il : « Les Chinois sont des communistes en peau de lapin. » Il ne le dirait plus aujourd’hui !
À considérer le chaos qui sévit partout, une question vient à l’esprit : pourquoi cette situation ? Eh bien tout simplement parce que, partout, l’autorité a disparu.
En France, on constate et subit chaque jour les résultats du chaos né du laisser-aller, du laisser-faire quotidien.
Sur le plan international, même constat. L’ONU est souvent verbal, laissant les uns et les autres s’entre-tuer, en leur recommandant de bien vouloir rester tranquilles. On en a de multiples exemples. La SDN bâtie sur les mêmes promesses n’a pas empêché la 2e guerre mondiale.
L’ONU limite la casse dans certains endroits mais ne maîtrise nullement l’évolution pour le moins trouble de la situation générale, avec tout de même – soyons objectifs – le rôle positif joué par ses organisations spéciales, l’UNESCO, l’UNICEF, mais ces organisations ne sont pas faites pour maintenir la paix.
Tout près de chez nous, prenons le cas des Balkans : Serbes, Croates, Monténégrins, Albanais, adorent s’entre-tuer, ce qu’ils font en toute occasion et actuellement encore. Les Albanais en profitent pour émigrer en masse en France, comme si nous avions besoin d’eux ! N’oublions pas que la 2e guerre mondiale est partie des Balkans. Balkans est d’ailleurs un mot turc, ce que l’on ignore généralement – lesdits Turcs n’hésiteraient pas à remettre la main sur les Balkans s’ils le pouvaient.
Sur cette situation mondiale faite de tensions incessantes, écoutons pour terminer Jacques Julliard qui écrit dans le « Figaro » du 3 août : « C’est Erdogan qui, par une politique agressive en Syrie et en Libye, entend redessiner un empire ottoman sur une base islamique avec pour symbole Sainte-Sophie rendue au culte musulman. »
C’est enfin et surtout Xi Jinping qui montre les dents en mer de Chine.
Rien ne dit que l’immense règlement de comptes à moyen terme qui s’annonce entre États-Unis et Chine puisse s’opérer pacifiquement. Nous entrons dans un monde belliciste. Il est inutile de se le cacher plus longtemps, mais l’espoir raisonnable reste quand même autorisé.

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