Bientôt l'eugénisme démocratique

Bientôt l'eugénisme démocratique

T Jacques Testart évoque l’avenir de la procréation assistée. Il souligne notamment l’illégitimité scientifique et éthique de la recherche sur l’embryon, notant que la découverte des cellules iPS devrait permettre à l’embryon humain “d’échapper à la condition de pourvoyeur de cellules“. Il remarque également que les promesses des chercheurs français qui réclament l’autorisation de faire de la recherche sur l’embryon sont démenties par les recherches menées par les scientifiques britanniques sur l’embryon humain depuis les années 70 et qui sont demeurées sans succès.

Il s’inquiète également de ce qu’avec le diagnostic préimplantatoire, le “tri des embryons pourrait modifier l’humanité en s’abstenant de modifier un seul humain“.

“trier l’humanité dans l’oeuf c’est vouloir piloter des processus naturels d’une puissance innovante infinie en prétendant que l’issue calculée est forcément bénéfique. Avantage démocratique du nouvel eugénisme : nul n’est exclu de ce “service” puisque toute personne même “tarée“, peut générer toutes sortes d’embryons – les meilleurs et les pires diraient les eugénistes – c’est-à-dire que nous allons construire un tamis génétique plébéien d’intérêt collectif”.

Il constate que partout en Europe, les critères exigés pour recourir au DPI faiblissent : de la maladie génétique grave et incurable, on est passé à la détection de handicap relatifs et médicalisables (diabète, etc.), puis au DPI d’utilité sociale avec le bébé-médicament. Le DPI s’est ensuite élargi au risque esthétique (strabisme en Grande-Bretagne) ou aux probabilités de pathologies. Enfin, la proposition du CCNE d’élargir systématiquement le DPI au dépistage de la trisomie 21 a mené au DPI opportuniste.

“Cet avantage étant “acquis“, pourquoi ne pas être complètement logique et efficace en élargissant le DPI opportuniste au delà des trisomies, jusqu’aux dizaines de mutations qu’on sait déjà dépister ? […] Resterait alors le pas final, celui du DPI universel qui consisterait, pour les couples non stériles et sans facteur de risque particulier, à concevoir en éprouvette dans le seul but de bénéficier d’une garantie sur le “produit enfant. […] le contrôle de la ‘qualité humaine’ semble bien être le nouvel enjeu.” (Lu dans le Salon Beige)

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Comments (1)

  • doe jane Répondre

    c’est incroyable de constater l’inconscience de certains “chercheurs”; l’histoire de l’europe ( pas si lointaine) a vu où cela pouvait conduire
    et l’idiotie humaine semble être à l’aune de l’infini

    26 novembre 2010 à 18 h 49 min

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