Bruxelles contre Varsovie

Bruxelles contre Varsovie

A lire les journaux français, la Pologne serait devenue un régime fasciste, dans lequel les « minorités » seraient persécutées, le droit aurait cédé la place à l’arbitraire et l’État s’arrogerait tous les pouvoirs.

La réalité est singulièrement différente.

D’abord, s’agissant des « minorités », il faut préciser que ce que les médias français appellent des « zones sans idéologie LGBT », voire des « zones sans LGBT », sont des municipalités conservatrices qui ont manifesté leur volonté de freiner l’expansion de l’idéologie LGBT – en réaction à la décision du maire de Varsovie de promouvoir cette dernière.

Je doute que les droits de l’homme soient en danger simplement parce qu’une mairie aura décidé d’acheter moins de livres LGBT pour sa bibliothèque publique !

Ce que l’on reproche surtout, ces derniers temps, à Varsovie, c’est d’avoir affirmé que le droit constitutionnel polonais primait sur le droit européen.

Mais c’est le cas de tous les pays de l’Union européenne !

Dans le cas général, ces derniers changent leur constitution pour la rendre compatible avec le droit européen (nous l’avons fait, nous Français, à de nombreuses reprises).

Mais on voit mal pourquoi l’inverse serait impossible, sauf à violer les droits des citoyens.

Exister en tant qu’État indépendant suppose évidemment de maintenir la priorité du droit constitutionnel sur tout traité international.

Il est très possible – hélas ! – que les oligarques français considèrent que la France n’est plus un État indépendant et qu’elle n’est plus qu’une province d’un empire plus vaste.

Mais personne ne nous a jamais consultés sur cette décision. Et si arbitraire il y a, il se trouve là et non dans le refus du gouvernement polonais d’obéir à un oukase bruxellois juridiquement infondé.

Mais le plus surprenant tient à l’accusation que l’on porte contre l’actuel gouvernement polonais de limiter la liberté de la presse ou de s’immiscer dans le fonctionnement de la justice.
On reproche ainsi à l’actuel Premier ministre polonais ce que l’on trouve tout naturel chez M. Macron.

Que je sache, le président français dispose – directement ou indirectement, par le biais de son gouvernement ou de sa majorité – d’un rôle important dans la désignation des dirigeants de l’audiovisuel public ou dans les nominations des juges.

Si cela signifie la fin de « l’état de droit » à Varsovie, pourquoi en serait-il différemment à Paris ? À moins que les accusations portées contre la Pologne soient idéologiques et non juridiques : son vrai « défaut » serait alors de tenir un peu trop à ses racines chrétiennes !

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