Capitalisme de connivence

Capitalisme de connivence

Bruno Le Maire est assez loin d’être le pire ministre de M. Macron. On pourrait même dire que l’administration des finances, dont il a la charge, a été la seule à tenir debout dans la crise sanitaire.

Mais, depuis le début de cette crise, je m’interroge sur ce que peut bien signifier le fameux «quoi qu’il en coûte».

On peut comprendre un tel slogan quand on est en guerre (je veux dire une vraie guerre, pas une guerre inventée par un jeune homme ignorant tout du tragique de l’histoire, pour «égayer» un peu son morne quinquennat): en 1914, la France s’est effectivement battue, «quoi qu’il en coûte», car regarder à la dépense aurait été accepter de disparaître.

Mais, dans le cas qui nous occupe, tout le monde voit bien qu’il y aura un équilibre entre les coûts humains et les coûts financiers.

Ou plus exactement entre les différents coûts humains induits par cette épidémie: les morts du covid eux-mêmes (qui, soit dit en passant, ne sont pas, selon l’INSEE, 100 000, comme toute la caste jacassante le répète ces derniers jours, mais pratiquement deux fois moins nombreux) et les conséquences économiques du confinement (les faillites, les suicides, les chômeurs, etc.).

Bref, cette lutte contre l’épidémie ne peut se faire «quoi qu’il en coûte».

En particulier, je n’arrivais pas à comprendre à quoi rimaient ces endettements déraisonnables.

Il semble que Buno Le Maire vienne de lever un coin du voile en évoquant une commission de conciliation qui, pour éviter les faillites, étudierait la possibilité de ne pas rembourser les dettes contractées par les entreprises auprès des pouvoirs publics.

Le Courrier des stratèges interprète cela comme un traitement au cas par cas qui permettra de transformer un prêt en don pour les amis du gouvernement – tandis que les autres, naturellement, devront payer.

Je dois dire que je pense comme lui.

Depuis des décennies, le capitalisme, chez nous, est un capitalisme de connivence et non le règne des libertés économiques.

Et Bercy est la citadelle de ce capitalisme de connivence.

Si cette interprétation est la bonne (ce que nous saurons bientôt car les faillites ne vont pas tarder), concrètement, l’État aura pris des milliards d’euros dans nos poches pour les donner à ses amis.

Il faut avouer que cela simplifie grandement le financement de la campagne présidentielle à venir.

Mais il faut avouer aussi que cette opération ruinera définitivement la confiance – déjà très relative – des Français envers leur État. M. Macron et les siens voudraient préparer la révolution qu’ils ne s’y prendraient pas autrement !

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Comments (2)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Bruno Le Maire (BLM pour les intimes) l’homme au ricanement permanent, est en train de “déconstruire” ce qui restait encore debout de l’économie française.
    Gageons qu’avec une “flèche” pareille les “starteupeurs” potentiels préfèreront se réfugier en Corée du Nord, Rocket-Boy sera trop heureux de les recueillir.

    Peu lui importe, BLM ira se servir dans les poches de la bête, à savoir ce mouton bête et peureux de contribuable.
    Contribuables si vous des yeux, des oreilles et des poches vous savez ce qui vous attend.
    Et si vous voulez sauver votre peau, pensez à la chambre à air MLP.

    21 avril 2021 à 13 h 31 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le SARS Cov 2 un bon révélateur des faiblesses structurelles … occidentales en particulier françaises

    il n’ y plus grand chose à sauver à l’ exception des généreux donateurs de la Finance, ces charognards qui font leur nourriture de notre faiblesse

    non seulement les faillites vont s’ accélérer mais les start up si chères à Emmanuel vont elles aussi ” transférer ” !

    et quand on constate que la droite allemande , enfin son Bureau , a désigné Armin le Turc et ” bon catho rhénan ” comme successeur d’ Angela on doit s’ inquiéter encore plus

    21 avril 2021 à 12 h 27 min

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