Catastrophe : l'Etat français à la traîne

Catastrophe : l'Etat français à la traîne

Le lourd bilan des inondations qui ont frappé le département du Var, mardi 15 juin, jette un nouvel éclairage
sur la gestion française des risques naturels, dans le sillage de la tempête Xynthia. Les leçons de cette catastrophe, qui avait causé la mort de 53 personnes fin février, font l’objet d’un
pré-rapport d’information présenté, mercredi 16 juin, par le Sénat.



 


 

Au-delà des causes climatiques, son rapporteur, Alain Anziani, sénateur PS de Gironde, souligne “une défaillance humaine à la française”, qui a aggravé les conséquences de la
tempête. “La France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement sur son territoire”, déplore-t-il. L’inondation est le premier des risques naturels en France, il
concerne deux communes sur trois, rappellent les sénateurs.

Le rapport met en cause un manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne de gestion du
risque qui freine l’application locale des règles de prévention, pourtant nombreuses. Ainsi en Vendée et en Charente-Maritime, seules 46 des 800 communes classées en “zones à risque de
submersion marine”
étaient munies d’un plan de prévention des risques approuvé. Il critique aussi la complexité et le manque de lisibilité des systèmes d’alerte.

Face à l’urbanisation des zones inondables, le Sénat espère voir l’Etat s’engager davantage et contrôler
systématiquement la légalité des permis de construire. Le Sénat suggère de prendre en compte la spécificité du risque de submersion marine, en instaurant une gouvernance, un système d’alerte et
des protections (digues, cordons dunaires…) particulières. Cette proposition a été évoquée, mardi, par une mission d’inspection interministérielle, qui préconise de revoir la cartographie des
zones inondables du littoral.

Les habitants de ces zones, régulièrement inondées par le passé, semblent oublier, au fil des générations, le
risque qu’ils encourent. Un défaut de mémoire qui inspire à
Bruno Retailleau,
sénateur non-inscrit de Vendée, et président de cette mission d’information, la nécessité de “restaurer la culture du risque en France”.

D’autant que si de telles catastrophes restent aujourd’hui exceptionnelles, elles pourraient devenir, du fait
du réchauffement climatique, “un risque ordinaire”, selon Alain Anziani. Le Monde

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