Ce pays est rendu au football et à la chanson

Ce pays est rendu au football et à la chanson

Ce titre est évidemment un pastiche de la déclaration mémorable de M. Henri de Montherlant au  lendemain de Munich : « La France est rendue à la belote et à Tino Rossi. Sur le demi-cadavre d’une nation trahie, sur les demi-cadavres de leur honneur, de leur dignité, de leur sécurité, les hommes par millions dansent la danse de Saint-Guy de la paix » (L’Équinoxe de septembre, Éd. Gallimard, 1938).

 

Dans un précédent article (« des aveugles conduisent des aveugles »), nous nous inquiétions de l’état d’impréparation de la France et des Etats-Unis, face aux moyens balistiques dont dispose désormais l’Iran. Et pour rester dans la comparaison historique, le magazine L’Illustration soulignait en 1938 les carences de notre fabrication d’avions militaires, tandis que l’historien Robert Aron rappelle que la construction de la ligne Maginot (qui devait être prolongée jusqu’à la mer du nord) débutait alors que celle des allemands, la ligne Siegfried, était déjà opérationnelle.

Soit, il ne sera pas dit que nous ne savions pas et tant pis s’il faut se répéter, car, à ce jour, la capacité de défense d’un pays se mesure à l’étendue de ses possibilités d’interception des missiles. Quelle est-elle pour la France ?

Le stade avant la défense

Nous disposons à cet effet de la réponse ministérielle faite le 11 août 2009 à M. Michel Hunault, député du Nouveau Centre. Nous vous la livrons in-extenso :

« La menace représentée par les missiles balistiques de courte et moyenne portée est une préoccupation majeure soulignée dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et prise en compte dans le projet de loi de programmation militaire (LPM) 2009-2014.

« Le système sol/air moyenne portée/terrestre (SAMP/T), en cours de réception par l’armée de l’air, permettra de prendre en compte les menaces aériennes aérobies dites « classiques », ainsi que celles provenant des missiles de croisière et des missiles balistiques de théâtre dits « rustiques » d’une portée inférieure à 600 kilomètres. Les performances du SAMP/T dans le domaine de la défense anti-missiles balistiques de théâtre ne pourront cependant être exploitées en autonome que lors de la mise en service du radar M3R (radar modulaire, mobile et multifonctions), qui permettra d’allonger la distance d’acquisition du missile assaillant.

« La livraison du M3R est prévue en 2021. D’ici là, la capacité anti-missiles balistiques du SAMP/T pourra être exploitée dans le cadre de l’organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN), comme contribution au programme de défense anti-missiles de théâtre (ALTBMD) engagé par l’OTAN afin d’acquérir une capacité collective de commandement et de conduite d’un système de défense anti-missiles pour protéger les troupes déployées. (NDRL : « Washington reconnaît que ses armes ne pourraient être prêtes à déployer pour protéger le Vieux continent qu’à l’horizon de 2018-2020 »).

« Le Livre blanc prévoit également une capacité future d’alerte avancée avec trois objectifs principaux : surveiller la prolifération des missiles balistiques, déterminer l’origine des tirs et favoriser l’alerte aux populations. Plus précisément, l’alerte avancée permettra de : détecter la chaleur émise par la phase propulsée avec des capteurs infrarouges à bord de satellites, caractériser la menace par l’analyse de sa signature infrarouge et diffuser l’alerte ; détecter le missile par un radar longue portée qui assurera la collecte et le suivi des informations fournies par le satellite. Ce radar permettra d’affiner la trajectoire et de prévoir la zone d’impact du missile, de confirmer l’alerte aux populations, d’accrocher la cible et de la désigner à un système d’interception.

« Cette capacité de détection et d’alerte reposera sur une composante spatiale et un segment terrestre. La composante spatiale bénéficiera du retour d’expérience des deux satellites démonstrateurs Spirale lancés en février 2009, avant le lancement d’un satellite géostationnaire prévu en 2019. Le segment terrestre reposera pour sa part sur un radar TLP (très longue portée) capable de détecter des missiles balistiques en vol à plus de 3 000 kilomètres. Ce segment terrestre, qui bénéficiera du retour d’expérience d’un démonstrateur livré en 2015, devrait être mis en service opérationnel en 2018.

« L’ensemble de ces capacités représente un effort financier de plus de 900 millions d’euros d’ici à 2020, dont 750 millions d’euros pour l’alerte avancée spatiale (570 millions d’euros) et terrestre (l80 millions d’euros) et 157 millions d’euros pour le développement du M3R. »

Un effort financier de 900 millions d’euros étalé sur 11 ans, quand la ville de Marseille consacrera 270 millions d’euros en 2 ans pour agrandir un stade.

Aucun doute : « la France est rendue au football » !

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Comments (1)

  • SAS Répondre

    bIENVENNUE DANS UN MONDE DE CONS……par ,pour et avec des tetards…

    SAS

    9 juillet 2010 à 22 h 46 min

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