Ce que signifie la chasse aux automobilistes

Ce que signifie la chasse aux automobilistes

Le mensuel « Causeur » consacre son dernier numéro à la chasse aux automobiles et à l’automobile menée par la gauche dans l’intégralité du monde occidental.

Aux États-Unis où je vis, cette chasse est encore limitée et touche essentiellement quelques villes du Nord-Est et les grandes villes de Californie, de manière relativement faible par rapport à ce qui se passe en Europe.

Mais l’administration Biden a pris des décisions raréfiant la production et les capacités des raffineries aux fins de faire monter les prix à la pompe.

À New York et à Los Angeles, villes très à gauche, des espaces piétonniers ont fait leur apparition et diminuent le nombre des files de circulation, avec les conséquences qu’on imagine aisément.

Mais ce qui se passe en Europe est bien pire.

La France est sans doute le pays le plus touché.

Et, si la ville de Paris est devenue peu à peu, comme les écologistes l’avaient promis au temps où Bertrand Delanoë était le maire, un enfer pour les automobilistes (ce qui, je dois le souligner, en fait aussi un enfer pour les autres), la raréfaction des voies de circulation a atteint sous Anne Hidalgo un degré délirant.

Quiconque ose s’aventurer en voiture dans Paris est condamné à des embouteillages délibérément créés et découvre vite, en outre, l’impossibilité de se garer, car les espaces de stationnement sont supprimés par milliers.

Des barrières de travaux sont posées là où il n’y a pas de travaux, simplement pour créer davantage d’obstruction.

Les plots de métal et les parpaings de béton prolifèrent.

Il reste le vélo ou, maintenant, la trottinette et, bien sûr, la marche à pied.

Il reste aussi les transports en commun, si pratiques quand on doit transporter des bagages et des objets encombrants, et si disponibles les jours de grève !

Et ceux qui imaginent pouvoir rouler encore très tard le soir ou au milieu de la nuit découvrent vite les limitations de vitesse à 30 km/h, les radars et les contraventions.

Je dois le dire : je n’ai plus aucune envie de me rendre à Paris, une ville où j’ai pourtant vécu, et j’ai de la compassion pour ceux qui doivent subir tout cela quotidiennement.

J’ai constaté qu’à Marseille et dans les autres grandes villes de France, c’est la même chose.

Dès lors que quasiment toutes les grandes villes de France ont désormais des maires écologistes, cela va sans doute s’aggraver.

En dehors des villes, les radars et les contraventions prolifèrent.

Les contrôles techniques deviennent si complexes qu’une voiture neuve sortant de l’usine risquera bientôt, sans doute, de ne pas obtenir l’autorisation de rouler.

Ceux qui perdent trop de points sur leur permis de conduire doivent passer deux ou trois jours dans un camp de rééducation, où on leur explique qu’ils sont des criminels parce qu’ils ont roulé trois ou quatre fois à 5 km/h au-dessus de la vitesse limite, et ils doivent faire leur autocritique.

Le dossier de « Causeur » explique, à juste titre, que la pollution n’est qu’un prétexte, et que le véritable but est ailleurs. Il s’agit, dit Élisabeth Levy, de s’en prendre à la liberté et au plaisir qui accompagne celle-ci.

Et, de fait, les écologistes, qui incarnent le nouveau visage du totalitarisme communiste, veulent avant tout supprimer la liberté d’aller et venir et la liberté de choix.

Ils veulent enfermer les êtres humains dans des règles de plus en plus strictes et liberticides, et ils savent que l’automobile est un instrument de liberté.

Ils savent aussi que la liberté d’aller et venir et la liberté de choix rendent la vie plus agréable, et que les supprimer la rend plus triste, plus désagréable, voire plus désespérante.

Ils savent que la coercition est épuisante et que l’épuisement érode les potentialités de révolte et conduit inexorablement à la résignation.

Je le dis avec tristesse, mais je dois le dire : vivant désormais très loin de la France, ce qui m’a frappé lors d’un bref et récent séjour en France est une sensation de mélancolie et de désespérance lisible sur tant de visages.

La chasse aux automobilistes et à l’automobile fait partie intégrante d’un grand processus – beaucoup plus général – de soumission et d’extinction.

Si ce processus n’est pas brisé, les jours de la civilisation occidentale seront comptés et l’avenir sera très sombre.

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Comments (1)

  • Rolland Répondre

    Merci, M. Millière !
    Vous révélez le fond du problème, qui n’est que rarement mis au grand jour : le socialisme – au sens large – est par définition contre la liberté individuelle !
    La voiture est en effet un symbole de liberté : CQFD.
    Je vous préfère nettement quand vous traitez d’autres sujets que de la guerre en Ukraine………

    11 janvier 2023 à 15 h 40 min

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