Ce n'est pas la pauvreté qui engendre la violence

Ce n'est pas la pauvreté qui engendre la violence

 

Pour Valeurs Actuelles, Xavier Raufer a lu les rapports “Pauvreté,
précarité, solidarité en milieu rural”,

celui de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale et enfin le rapport
“Criminalité et délinquance enregistrées en 2009”
 
. Son verdict est sans appel : la pauvreté est plus grande en milieu rural qu’en
banlieue.

 

Première conséquence logique : une partie des milliards déversés sur les banlieues par la politique de la ville
devrait aller aux ruraux, au nom de la solidarité nationale et des fameuses “égalité et fraternité” de la République française…

 

Autre point de cette enquête, les pauvres de ces départements ruraux ne sombrent pas pour autant dans la
délinquance. La pauvreté n’engendre donc pas nécessairement la violence et le crime. Donc si les banlieues sont violentes, ce n’est pas à cause de la pauvreté !

 

Il est temps d’en finir avec les arguments misérabilistes sur la banlieue, sur le politiquement correct inventé
par la gauche et repris par tous !

 

Son article ci-dessous :

 

Violences, la vérité des
chiffres

Xavier Raufer le jeudi, 15/04/2010

L’UMP se demande ce qui l’a coupée de sa base ? Pour un criminologue, c’est
clair : la sempiternelle culture de l’excuse selon laquelle les bandits sont d’abord les victimes de drames sociaux – précarité, misère, exclusion, racisme – que seuls le travail social et
l’assistance résorberont.

 

Sur la sécurité, les dirigeants de l’UMP ont adhéré, comme la gauche, à un
discours bourgeois bohème qui exaspère leur électorat, frappé par la crise et l’insécurité. Ce credo, qui consiste à vanter la “diversité” à des familles dont les enfants tremblent à l’école tout
en expliquant aux mêmes qu’il n’existe pas de nation française, juste une sorte d’hospice où, à notre grande joie, accourent des errants venus de partout, n’est pas seulement choquant. Il est
contredit par les faits, que mettent en lumière trois rapports récents.

Intitulé “Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural”, le premier
rapport émane de l’Inspection générale des affaires sociales et du Conseil général de l’agriculture.
Il révèle – ce que taisent volontiers les bien-pensants – qu’en France, la vraie misère se
trouve à la campagne. Un “espace rural” ( 60% du territoire, 18% de la population, 11millions d’habitants) que le rapport qualifie cruellement de « véritables territoires de relégation » : un «
taux de pauvreté rurale supérieur à celui des zones urbaines », avec « surreprésentation des ménages et couples jeunes, pauvres avec enfants » ; une surreprésentation des ouvriers (32 %) et des
employés (27%) ; une pauvreté moyenne (13,7 %) supérieure à celle des espaces urbains (11,3 %) – dans un tiers des départements ruraux, ce taux atteint 19% !

Les prestations sociales des ménages pauvres de l’espace rural ? « En dépit
d’une pauvreté plus fréquente […], la part des prestations sociales dans leurs revenus est moins élevée [que pour les ménages pauvres urbains] ». Les logements ? Une honte : « Les deux tiers de
l’habitat indigne sur lequel opère une mission spécifique du ministère du Logement se trouvent en milieu rural. » La santé ? Dans l’espace rural, « la prévention est difficile et les services de
soins souvent insuffisants ».

Enfin,cette comparaison (de 2004) révélatrice entre le taux de pauvreté en
Seine-Saint- Denis,18%, et dans la Creuse, 19,5% !

Deuxième rapport, celui de l’Observatoire national de la pauvreté et de
l’exclusion sociale (2009-2010). On y lit que la crise a « une ampleur inédite en France. […] La récession actuelle en Europe est la plus forte et la plus longue depuis 1945 ». Ainsi, selon la
“culture de l’excuse” pour laquelle misère égale crime, l’espace rural devrait être ravagé par un ouragan criminel – or c’est le contraire !

Lisons “Criminalité et délinquance enregistrées en 2009”, rapport de
l’Observatoire national de la délinquance. Violences physiques crapuleuses : Seine-Saint-Denis, 8,3‰ ; Creuse : 0,1. Vols : Seine-Saint-Denis, 48,5‰; Creuse, 7,6. Etc.

En outre, la misère rurale est digne : plus un département est pauvre et rural
(Creuse, Cantal), plus il est honnête ! Ainsi donc, pourquoi cette exubérance criminelle dans des secteurs urbanisés, moins précarisés que les ruraux ? Pourquoi la misère sans policiers abattus,
sans voitures brûlées, sans bandes armées, sans braquages ni pillages, de l’espace rural ?

Cette question cruciale de l’essence même de la criminalité violente en France
est d’évidence celle à résoudre. Faute de quoi, à force de propos bienséants ou provocants, l’UMP verra l’actuelle froideur électorale virer au divorce.

Xavier Raufer est criminologue

 

 

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