Centrisme et proportionnelle

Centrisme et proportionnelle

L’un des avantages de l’âge est d’avoir déjà connu ce qui est souvent présenté aujourd’hui comme le summum de la modernité.

Il ne s’agit pas de nier l’existence d’idées nouvelles, mais simplement de constater qu’elles sont extrêmement rares. La plupart sont de vieux plats, à peine réchauffés.

C’est le cas de la tentation du centrisme, encouragé par l’actuelle débâcle de la droite et de la gauche traditionnelles.

«La France souhaite être gouvernée au centre», disait déjà Valéry Giscard d’Estaing en 1972.

C’était évidemment une justification de sa politique, en même temps que le moyen le plus sûr de marginaliser les extrêmes – de droite comme de gauche.

C’était aussi la mise à l’écart de ceux qui critiquaient son immobilisme et son refus de trancher dans le vif, lorsque la situation l’aurait pourtant pleinement justifié.

C’est le cas également de la proportionnelle. Une manière en apparence démocratique de représenter la population mais avec, en prime, plusieurs effets pervers.

La proportionnelle fait, en effet, entrer à l’Assemblée nationale quelques élus qui doivent soit jouer les utilités en n’ayant pour seul pouvoir que celui de pérorer à la tribune, devant des chaises vides; soit s’allier avec un groupe plus important dont ils ne partagent pas les idées mais à qui ils devront joindre leurs votes pour faire semblant d’exister.

Dans le pire des cas, ces élus marginaux prennent de l’ampleur et deviennent en mesure de bloquer toute décision jusqu’à la dissolution, la tenue de nouvelles élections et l’arrivée d’une nouvelle Assemblée, tout aussi indécise que l’ancienne!

C’est ce constat qui a amené de Gaulle à fonder la Ve République.

Mais de Gaulle n’est plus là et ces idées reviennent dans les vœux de certains. Heureusement, la période des vœux se termine!

Pierre Laroche – Saintes (17)

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