Cette nuit la Vérité

Cette nuit la Vérité

« Si vite que court le mensonge la vérité un jour le rejoint » (1). Espérons toutefois que personne ne reprendra la complainte de Philippe Pétain (« ces mensonges qui ont fait tant de mal ») !

En effet, depuis de nombreuses années, le mensonge court : la France est un pays riche, elle est enviée pour son système social, pour l’accueil des immigrants (« vous êtes ici chez vous ») ; la France est un pays fort, elle ramène l’ordre en Afrique ( ?) ; la France est un pays respecté (pas toujours à l’intérieur de ses frontières).

Le mensonge est couvert par la litote.

1- Impôts ou taxes ?

Le président de la commission des finances, M. Cahuzac, évalue à 50 milliards d’euros de hausse d’impôts l’effet des mesures adoptées depuis deux ans.

Michel Garotté (site Dreuz Info) rappelle qu’il en est ainsi de :

« La taxe sur la détention de véhicules polluants. La taxe exceptionnelle sur les bonus des traders. La taxe spéciale d’équipement au profit de la société du Grand Paris. La contribution additionnelle à l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux. La taxe affectée au fonds d’indemnisation de la profession d’avoués près les cours d’appel. La taxe sur les loyers élevés des micro-logements. La taxe de risque systémique pour les banques. La taxe sur les nuits d’hôtel supérieures à 200 euros. La double taxe sur les boissons sucrées ou allégées.

Le prélèvement sur le produit des appels à des numéros effectués dans le cadre des programmes télévisés. En matière de niches sociales, le financement de l’assurance-maladie assuré par la suppression ou le plafonnement de dispositions sociales ou fiscales qui permettaient que certaines catégories ou transactions soient moins imposées, voire pas taxées du tout : sept de ces niches sociales ont été supprimées. Les taxes sur le tabac et l’alcool ont été augmentées. »

  1. Le soutien aux « printemps » arabes, la guerre pour défendre les populations.

La France consacre 3 milliards d’euros pour prolonger le printemps. Mais, le rythme des saisons est inexorable. Au printemps succède l’hiver et la glaciation commence.

  • En Egypte, on tue des coptes, on assiège les ambassades étrangères, les foules expriment leur haine.

  • En Tunisie, les islamistes arrivent au pouvoir (40 % de votes en leur faveur par les Tunisiens vivant en France). On brûle des synagogues, mais on assure que les touristes pourront exposer leur nombril.

  • En Libye, pour une dépense d’au moins 300 millions d’euros, la France a « obtenu » que la future constitution respecte la Charia. Quid des droits de l’homme (voir le lynchage de la famille Kadhafi) que nous étions censés défendre, et ceux de la femme ? M. Juppé se dit « vigilant ». Que proposera M. Bernard-Henri Lévy, vigilant lui-aussi, à MM. Sarkozy et Jupé dans quelques mois ? Que deviennent les tonnes d’armes fournies ? Dans les mains de terroristes ou de preneurs d’otages ?

  • Réjouissons-nous quand le printemps peine à s’installer comme en Syrie, nous nous payons seulement de mots ; c’est moins cher et moins dangereux, et tant pis si nous manquons de cohérence en persistant à assister les protectorats de ce pays (Liban, Autorité Palestinienne, Hamas).

  • Quant à la Turquie, les Français ne veulent pas son intégration à l’Europe, mais son gouvernement inscrit à son budget 150 millions d’euros pour lui permettre sa préadhésion. Hier encore, un amendement proposé pour leur suppression (2) a été rejeté à main levée par nos parlementaires, probablement droite et gauche confondues.

3-L’Europe.

La tricherie du traité de Lisbonne n’aura fait qu’aggraver la situation : un président de l’Europe tétanisé, une ministre des affaires étrangères inaudible (et tant mieux !), une administration aussi coûteuse qu’inutile, sauf pour quelques vétilles.

Quant à sa monnaie unique, la plupart des économistes croient que ses jours sont comptés, car en pratique, personne ne veut, ou ne peut, payer pour les autres. Il y a ceux qui le disent et ceux qui continuent à le cacher. Le mensonge !

La vérité apparait toujours comme dans le conte d’Andersen. Il suffit d’attendre, mais « les ruines sont éternelles ».

Gabriel Lévy

(1) Jacob Cats, politicien néerlandais, 1577- 1660

(2) Richard Mallié, député des Bouches du Rhône.

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre

    Petite métaphore Américaine sur la vie fiscale Française !

     

    Dans la série,

    « Si on payait la bière comme on paie nos impôts… ? »

    Ou, y’a-t-il une vie après l’impôt ?

     

     

    Il était une fois dix copains qui aimaient la bière. Chaque jour, ils allaient prendre un demi et l’addition se montait à 100 Euros. Et comme ils payaient leur part respective selon les critères qui servent à payer nos impôts, cela donnait ceci : les quatre premiers (les plus pauvres) ne payaient rien, le cinquième payait 1 Euro, le sixième 3 Euros, le septième 7 Euros, le huitième 12 Euros, le neuvième 18 Euros, et le dixième, le plus riche, payait 59 Euros.

     

     

    Or voici qu’un jour le patron du bistrot leur fit la proposition suivante : « Puisque vous êtes tous d’excellents Clients, je vais vous faire une réduction de 20 Euros sur le prix des bières que vous consommez chaque jour.

    L’addition se montera donc à 80 Euros.

    Le groupe évidemment accepta et continua à payer de la même façon que nous payons nos impôts. Rien ne changea donc pour les quatre premiers. Ils continuèrent à boire gratuitement. Mais pour les autres, ceux qui payaient, comment pouvaient-ils répartir équitablement les 20 euros de réduction pour que chacun en profite?

    Ils prirent leurs calculettes : 20 divisé par 6, cela fait 3,33 Euros ; mais s’ils soustrayaient cette somme à chacun, le cinquième et le sixième seraient payés pour boire leur bière. Le patron suggéra donc qu’il serait équitable de réduire la note de chacun dans les mêmes proportions et il calcula donc ce que chacun devrait payer. Le cinquième comme les quatre premiers n’avait plus rien à payer (100 % d’économie) ; le sixième paierait 2 Euros au lieu de 3 (33 % d’économie), le septième, 5 Euros au lieu de 7 (28 % d’économie) ; le huitième, 9 Euros au lieu de 12 (25 % d’économie); le neuvième, 14 Euros au lieu de 18 (22 % d’économie) ; le dixième, 49 Euros au lieu de 59 (16 % d’économie).

     

    Chacun d’eux y gagnait et les quatre premiers continuaient à boire gratuitement. Mais une fois sorti du bar, les amateurs de bière commencèrent à comparer leurs économies respectives.

    « J’ai seulement gagné un Euro sur 20, déclara le sixième homme, alors que le dixième a gagné 10 fois plus ! C’est vrai, s’exclama le cinquième, j’ai économisé seulement 1 Euro ! Ce n’est pas juste qu’il ait eu 10 fois plus ! C’est vrai, s’écria le septième, pourquoi devrait-il avoir une réduction de 10 Euros alors que la mienne est de seulement 2 Euros ? C’est toujours les plus riches qui sont avantagés ! Une minute, tempêtèrent les 4 premiers d’une seule voix. Nous n’avons rien eu du tout. Le système exploite les pauvres.

     

    Les neuf tombèrent à bras raccourci sur le dixième.

    Le lendemain, ce dernier ne vint pas au bar et les neuf autres s’assirent et prirent leur bière sans lui. Mais quand vint le moment de payer, ils découvrirent quelque chose d’effarant : ils n’avaient pas assez d’argent à eux tous, pour payer ne serait-ce que la moitié de la note.

     

    MORC’H Professeur d’économie à l’université de Géorgie.

    29 octobre 2011 à 10 h 03 min
  • ortho Répondre

    “si vite que coure …” et non “si vite que court”. Voilà, la vérité n’a pas mis longtemps à se manifester. On peut évidemment s’entêter, l’humilité n’étant pas répandue partout.

    28 octobre 2011 à 10 h 11 min

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