Charles Pasqua devant la Cour de justice

Charles Pasqua devant la Cour de justice

Depuis lundi, Charles Pasqua est jugé devant la Cour de justice de la République pour trois « affaires politico-financières » (le terme désormais canonique pour parler de corruption) : l’affaire de la Sofremi (du nom de cette société exportant du matériel de sécurité et de défense), l’affaire du casino d’Annemasse (ouvert grâce à une autorisation signée de Pasqua), et l’affaire du transfert du siège d’Alsthom.

Dans les 3 cas, les sommes en jeu dans les commissions occultes sont rondelettes (entre un peu moins d’un million d’euros et 7,5 millions).
Nous sommes tous un peu blasés devant ces affaires de corruption. À tel point que plus personne ne sait quel homme politique est encore en attente de jugement et pour quelle affaire.

Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en réjouisse ou non, dans l’opinion publique, la seule réaction devant ce type d’annonce médiatique, c’est en gros : « De toute façon, ils sont tous pourris. Pasqua s’est fait prendre, mais les autres courent toujours… »
Le dispositif de Cour de justice de la République n’arrange pas les choses. Car, même si on peut comprendre qu’un ministre ne réponde pas de ses actes commis ès qualités devant n’importe quelle juridiction, on ne peut se défendre d’un certain malaise.
La Cour de justice, c’est un peu les copains qui jugent les co­pains, puisque, sur 15 juges, il y a 12 parlementaires. On se souvient de la relaxe de Fabius dans l’affaire du sang contaminé…

En outre, un ministre de l’Inté­rieur a des supérieurs. Le Président (Mitterrand), le Premier ministre (Balladur), le patron du RPR (Chirac), ont-ils ignoré de tels dossiers ? Cette procédure n’est-elle qu’une simple diversion ?
Même si Pasqua n’a rien d’un enfant de chœur (ne serait-ce que du fait de son rôle dans l’officine barbouzarde du SAC), on est tenté de se dire qu’il a trouvé plus malin (pourri ?) que lui…

Le discours officiel prétend que ces « affaires » ne peuvent plus avoir lieu maintenant. Que les lois sur le financement des partis politiques ont tout clarifié… On aimerait le croire, mais cela semble difficile : à qui fera-t-on croire que les budgets publics des partis (quelques dizaines de millions d’euros pour les plus gros, dont au moins les trois quarts pour le fonctionnement courant) suffisent au financement de toutes les campagnes électorales ?

Il y a fort à parier que nous aurons d’autres Pasqua dans les années à venir
et que leur jugement aura aussi peu de conséquence sur l’assainissement de la vie publique !

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Comments (4)

  • IOSA Répondre

    Au vu du nombre de commentaires, je pense qu’il est déjà trop tard pour les Français gueulards.

    Lorsqu’il s’agit de Zemmour et de l’ Islam rampant, il y a une explosion, tandis que là…..l’absolution est déjà acquise par ce peuple de trouillards.

    Très instructif en tout cas, car on a déjà un aperçu de ce qu’il adviendra dès que l’ Islam sera dans les sphères politiques.

    Un remake des années 40 en perpective et sans boule de cristal…tout simplement en lisant la peur sur d’autres articles, de ceux qui s’abstiennent ici.

    IOSA

    25 avril 2010 à 9 h 47 min
  • IOSA Répondre

    Pasqua déjà condamné à de la prison ferme et toujours en liberté……alors une condamnation en corruption de plus ou de moins ne changera absolument pas grand chose aux magouilles étatiques, ce qui sauf erreur de ma part, est de la plus haute trahison à ce niveau de responsabilités.

    Alors, n’ayons pas peur de dire les mots…. Pasqua et tous ceux qui piquent dans le magot sont des traîtres à la France et il faut que Justice soit rendue sous la seule et véritable appelation de leurs actes qui se définissent sous l’étiquette de  Crime contre l’ Etat.

    Voyons voir maintenant, si les 4V et ses lecteurs d’ordinaire si prompte à défendre un Zemmour, seront à la hauteur de leurs prétentions ou se contenteront de suivre la vague du politiquement correct  d’ une simple corruption, qui n’empêchera aucun des magouillards de revenir sur le plan politique…comme M.Juppé pour ne citer que lui.

    Une Droite Forte, c’est d’abord un parti politique capable d’assainir son sein et ceci bien avant de critiquer une Gôche mollassonne, c’est la condition sinéquanon qui permettra de redonner aux Français non seulement la confiance perdue à nos institutions, mais aussi une image de marque et de vaincre la montée de l’ Islam.

    Car tout est lié, les Français n’ont plus cette envie de se battre à cause des gens comme Pasqua et consorts, il n’ y a plus cette Justice révolutionnaire de notre Constitution et les gens sont donc devenus fatalistes en désespoir de cause.

    IOSA

      

    23 avril 2010 à 12 h 39 min
  • candide Répondre

    Qu’attend-on pour les rendre responsables sur leurs propres deniers (ainsi que sur ceux de leur famille pour éviter les transferts) ?

    23 avril 2010 à 12 h 08 min
  • Baby Répondre

    Et "Pétrole contre Nourriture" ?

     

    22 avril 2010 à 18 h 59 min

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