Ciotti expérimente l'école des parents…et la suspension des allocations

Ciotti expérimente l'école des parents…et la suspension des allocations

En partenariat avec l’inspection académique, l’initiative a été lancée par Éric Ciotti, député
UMP
, président du conseil général des Alpes-Maritimes. Depuis l’automne 2009, il a engagé une croisade contre l’absentéisme scolaire. Dans un premier temps, il tend la
main aux parents désemparés, fait comme il dit «du sur-mesure pour répondre à chaque cas». Dans un deuxième temps, les familles doivent en revanche accomplir de sérieux efforts
pour restaurer leur autorité auprès de leurs enfants. Pour cela, elles signent un contrat dit «de responsabilité parentale» (CRP) de 6 mois qui, noir sur blanc, les engage à être
accompagnées par des travailleurs sociaux et à suivre des cours dispensés à l’école des parents
. Au programme: l’importance de l’assiduité scolaire, l’organisation du travail à la
maison, les liens entre la famille et l’Éducation nationale.

«Quand ils arrivent à l’école, les parents ne se sentent pas stigmatisés, ils rompent avant tout
leur isolement et reprennent confiance»,
analyse Mireille Alati, psychologue de l’école. Même pragmatisme chez Michèle Raibaldi, conseillère technique de l’inspection d’académie, «avant
j’étais assistante sociale, j’allais parfois moi-même dans les familles chercher les enfants pour les conduire à l’école, confie-t-elle. Si, grâce à de nouveaux outils, on parvient aujourd’hui à
récupérer certains de ces adolescents, alors l’expérience est utile.»


À l’issue de cette prise en charge, si l’enfant ne revient toujours pas au collège, les parents sont sanctionnés: leurs allocations familiales sont suspendues. À ce jour, dans le département, 65 contrats de
responsabilité parentale ont été signés et 80% des enfants ont retrouvé le chemin de l’école. Un dossier de suspension des allocations est en cours. Une demi-douzaine d’autres pourrait suivre.
Fort de cette expérience, Éric Ciotti a déposé à l’Assemblée une proposition de loi pour généraliser le système. Elle sera étudiée le 16 juin. «Nous avons tous des droits et
des devoirs; le problème, c’est que dans notre société, insiste Ciotti, les droits sont devenus plus importants que les devoirs. L’absentéisme scolaire est un fléau. Il touche en
moyenne 7% des élèves. Nous avons mission de l’enrayer. Car un jeune qui erre dans la rue est un mineur en danger. Ce peut être aussi, pour lui, le premier pas vers la délinquance.» source :
Le Figaro

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