Clandestins : beaucoup de bruit pour rien
Une simple opération de police de salubrité publique et…trois afghans dans
un charter auront suffi à déclencher une polémique disproportionnée au sujet. Quant au problème de fond, il est bien loin d’être résolu.
Depuis les années 80, les rôles
semblent bien établis. La droite jurant vouloir mettre un terme à l’immigration clandestine, y compris en utilisant le retour au pays. La gauche dénonçant les
« charters » d’immigrés illégaux raccompagnés gracieusement dans leurs pays.
A ce petit jeu, des acteurs se sont
faits toute une image et une place politique. Côté droit, c’est Charles Pasqua qui créa le rôle avec ses emportements de méridional. Nicolas Sarkozy fut le plus
médiatiquement convainquant de ses successeurs, alors que son ami Brice Hortefeux ne fut guère audible dans ce registre –sans doute parce qu’il rougit trop vite ou peut-être
parce qu’il était sincère…
C’est aujourd’hui Eric
Besson, ancien socialiste, qui reprend le flambeau. Résultat, en face, ce ne sont plus que des seconds couteaux qui se permettent de s’acharner sur son cas. Benoît Hamon
peut bien le comparer au Front National. Qui connaît monsieur Hamon, pour ne pas pasticher Ségolène Royal ?
Qui se souvient du Front National ?
Qui en France, aujourd’hui peut croire que renvoyer deux afghans en Afghanistan menace tous les demandeurs d’asile ? qui, même parmi les électeurs de gauche,
n’est pas conscient que la France continue d’accueillir chaque années des milliers de nouveaux immigrés, dont de nombreux illégaux ? qui peut croire que les gouvernements, même ceux dits de
droite, sont déterminés à renvoyer ces immigrés illégaux chez-eux ?
Dans
les années 80, la polémique avait lieu quand il s’agissait de quelques centaines de personnes. Aujourd’hui, elle occupe les médias quand la mesure de raccompagnement en concerne trois…
(Octobre 2009)