Contre Emmanuel Macron

Contre Emmanuel Macron

Il règne une atmosphère insupportable en France. Il serait plus simple de procéder à une réforme de la démocratie française, et de limiter les élections à un parti unique.

Cela simplifierait les formalités.

Il n’y aurait plus besoin de campagne électorale, plus besoin d’affiches, et il y aurait un seul bulletin dans les bureaux de vote, peut-être deux, le deuxième étant un bulletin blanc.

Il y aurait un seul candidat. Il obtiendrait un score du type de ceux obtenus par les dirigeants soviétiques dans une autre époque.

Il y aurait un seul parti politique. Ce parti incarnerait le progrès, l’ouverture, la générosité, la beauté, le bonheur, la lumière, l’avenir radieux, et quiconque s’opposerait à lui serait digne d’être jeté dans les ténèbres.

Il règne une atmosphère insupportable en France, oui.

Tous les magazines, tous les journaux de la presse quotidienne, toutes les chaînes de télévision, toutes les stations de radio sont en campagne pour un candidat, et un seul.

Quiconque n’affiche pas son soutien pour ce candidat est suspect et se trouve soupçonné du pire.

L’autre candidat, en l’occurrence la candidate, est censé être l’adversaire démocratique de l’Élu d’avance, mais quiconque la soutient se trouve aussitôt frappé d’anathème et d’excommunication.

Quiconque oserait voter pour la candidate semble devoir être traité comme un pestiféré et doit raser les murs.

Quiconque manifeste, même, une simple réticence vis-à-vis de l’Élu d’avance paraît dégager soudain une odeur de soufre.

L’adversaire de l’Élu d’avance semble destinée uniquement à faire peur, à servir de repoussoir vers le ralliement en direction de l’Élu d’avance, et à ne pouvoir avoir d’autre rôle.

L’Élu d’avance, en ces conditions, n’a pas à présenter un programme ou à le défendre. Il n’a pas à se livrer à un débat contradictoire (il doit y en avoir un et il n’a pas encore eu lieu, mais je m’attends à ce qu’il soit plutôt un non-débat).

Il a juste à cracher au visage de son adversaire en proférant des invectives du type « fasciste », « raciste »…  

L’atmosphère qui règne en France est censée être celle régnant dans un pays démocratique dans le cadre d’une élection démocratique.

Ce n’est pas l’atmosphère qui doit régner dans un pays démocratique et ce n’est pas l’atmosphère d’une élection démocratique. D’où ma suggestion de réforme, à peine ironique, au commencement de ces lignes.

L’atmosphère qui règne en France est de type totalitaire, et l’élection qui a lieu en France n’a, depuis des mois, plus grand-chose de démocratique.

L’élimination de François Fillon par une campagne de presse soigneusement orchestrée et préparée d’avance et par le recours à des juges biaisés a été sordide, voire répugnante.

(François Fillon a été un piètre candidat et s’est mal défendu par ailleurs, mais c’est une autre histoire.)

Et me dire que c’est un hasard si certains dossiers sont sortis au moment précis où ils sont sortis, et si des juges ont trouvé des motifs pour le mettre en examen au moment précis où ils l’ont mis en examen serait insulter mon bon sens.

La mise en place de la candidature et de la campagne d’Emmanuel Macron par l’appui de quasiment tous les médias existants, voire de ceux qui restent à inventer, et le soutien unanime, ou presque, dont il a joui depuis, a été un processus constituant, lui, une insulte au bon sens de l’ensemble de la population française.

Ce qui est effroyable et consternant, c’est que les Français aient largement donné raison à ceux qui ont insulté et insultent encore leur bon sens.

L’hystérie autour de Marine Le Pen est digne des minutes de la haine décrites par Orwell dans « 1984 ». Si Marine Le Pen est effectivement fasciste, raciste ou antisémite, qu’elle soit condamnée et exclue de la vie politique. Si elle ne l’est pas, qu’elle soit traitée comme une candidate à la présidence. Point final.

J’ai des réserves vis-à-vis de nombre des positions de Marine Le Pen, mais la façon dont on veut me faire accepter la présidence d’Emmanuel Macron m’est insupportable.

Je suis donc résolument hostile à Emmanuel Macron et je ne le considérerai jamais comme un Président légitime, quel que soit son score le 7 mai.

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Comments (8)

  • Sylvie Danas Répondre

    Non, non, Guy. Le deuxième bulletin ne serait pas blanc: les votes blancs ne sont pas comptabilisés ! Vous imaginez le “déni de démocratie” ??? Enfin, tout de même !!!

    Le deuxième bulletin serait pour Hitler, la bête du Gévaudan ou Jack l’éventreur. Là au moins, il y aurait de la concurrence…

    8 mai 2017 à 8 h 25 min
  • BRENUS Répondre

    Quoi pourrait donner raison au titre de cet article : “contre macron….” ? Avec toutes les réserves qu’il faut prendre (les révélations actuelles étant déjà qualifiées de “fake” – fausses) faites quelques recherches internet sur les mots “La Providence et Macron”. Vous pourrez trouver copie de documents indiquant la création en 2012 par un “emmanuel macron” d’une société off-shore “La Providence” dans une des iles les plus secretes fiscalement des Caraibes, avec sa signature. La macrosphère a déjà allumé les contre-feux, affirmant que la signature était imitée et donc fausse. Possible. Mais cela à un petit fumet de Cahuzac jurant les yeux dans les yeux, etc… à creuser. Il semblerait que ces soupçons d’infos ont été envoyées à plusieurs journalistes français et qu’aucun n’ait jusqu’ici bougé, ne serait ce que pour vérifier et dénoncer une éventuelle supercherie. Curieux quand on sait l’acharnement contre Fillon et sa famille. Mais il est vrai que ce dernier s’est laissé totalement massacrer au lieu de se battre à mort. Il n’a eu que ce qu’il mérite et nous ce que nous ne méritons pas. La presse et les vieux policards sont à la masse : Madelin et Lenglet l’économiste de pacotille nient même que la banque centrale américaine fait tourner la planche à billets, c’est dire… La seule chance du peuple français sera de rendre le pays ingouvernable par celui qui veut sa disparition de sorte que l’on relance une réelle élection. En prévision, procurez vous des gilets pare-balles car si vous n’êtes pas armés, les racailles NTM et antifas le sont.

    4 mai 2017 à 19 h 20 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Nous venons d’assister ce soir au débat Macron / Le Pen, et je me remets à peine de ma consternation !

    Aucun des deux candidats n’avait réellement revêtu l’habit présidentiel ! … ce fut même assez inaudible, l’une et l’autre se coupant régulièrement la parole, parlant souvent en même temps !

    Nous n’avons rien appris :

    ¤ Dame Marine est restée dans son domaine, celui du diagnostic, dans lequel il faut admettre qu’elle est assez bonne, et de la dénonciation des travers passés où elle peut cultiver l’aisance de celle qui n’y a aucune responsabilité,

    ¤ Le sieur Macron, …… sans note, (tout dans la tête), …… nous a abreuvé avec tous ses automatismes de langage et sa rhétorique incantatoire bien rodée : … moi je veux, … moi je veux, … une Europe forte, … un €uro fort, … je serai intraitable, … je n’admettrai pas, … je lutterai, … je négocierai, … je revaloriserai, … bref ! du François Hollande 2012 à peine ripoliné 2017 !

    La relative solennité des échanges Giscard / Mitterrand ou Mitterrand / Chirac, montrant des débatteurs maîtrisant beaucoup mieux leurs dossiers, était loin d’être au rendez-vous de ce soir ! ……

    Quand on sait où nous ont conduit ces prédécesseurs, et vers quoi nous ont précipité leurs successeurs, …… on se dit que cette fois ça y est ! …… quel que soit le résultat du 07 mai prochain, …… on y sera ! …… et pas que jusqu’au cou !

    Jusqu’à quand pourrons-nous tenir en apnée ?

    4 mai 2017 à 1 h 07 min
  • Guy Milliere Répondre

    Cela ne change rien, hélas. Je le sais fort bien. Mais que puis-je faire d’autre? Je me suis battu contre le socialisme, contre l’islamisation de la France pendant des décennies. Je regarde ce qui se passe avec consternation.

    3 mai 2017 à 5 h 50 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      comptons sur un secours inattendu ( enfin logiquement inattendu ) celui de la Banque : car elle ne peut raisonnablement pas tuer la poule aux oeufs d’ or : la banque ne peut pas vivre grassement en suçant seulement des os de squelettes , il lui fut quand même de la chaire pour s’ engraisser

      4 mai 2017 à 14 h 08 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ce commentaire s’ adressait à Mr Gérard Pierre

        Mr Millière , essayez quand même de faire savoir à vos relations américaines qu’ il y a des gens qui , en France, aspirent encore AUX LIBERTES FONDAMENTALES … et qu’ ils entendent bien se libérer par leurs propres moyens sans avoir à recourir à leurs recettes … donc de dépendre d’eux quelle qu’ en soit la manière

        4 mai 2017 à 14 h 16 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Mr Millière que vous considériez, même en prenant du recul depuis … Las Vegas, Macron comme un candidat ” légitime ” ou non qu’est ce que cela change à la … donne sur la table de jeu ?

    2 mai 2017 à 17 h 01 min
    • PJSC Répondre

      Toujours aussi caustique envers M. Millière, bien que, sur ce billet, je vous donne raison.
      Je déplore que M. Millière n’ait pas plus développé le phénomène MLP, car force est de constater que le 2ème tour pourrait bien nous surprendre et, en ce qui me concerne, je n’en serais pas mécontente. MLP n’ayant pas grand monde pour diriger, elle ne peut que s’allier à une droite qui, elle, ne s’est pas encore vendue.
      Wait and see !

      2 mai 2017 à 20 h 56 min

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