Corse : les limites de la com’

Corse : les limites de la com’

Le discours d’Emmanuel Macron sur l’avenir de la Corse, prononcé à Bastia, mercredi 7 février, laisse un goût d’inachevé.

Il contient d’excellentes choses : la reconnaissance du fait que l’unité nationale n’impose pas l’uniformité, une certaine acceptation de l’identité corse, ou encore la proposition d’un développement de l’autonomie fiscale.

Mais ces excellentes choses sont, comme trop souvent, fumeuses et entravées par le fameux « et en même temps » qui signe le refus macronien du choix politique.

Concrètement, les « réformes » pourraient bien être limitées à la proposition d’insérer la Corse dans la constitution.

Cette proposition me semble tout à fait bizarre.

Il n’y aurait nul besoin de spécifier une quelconque mention de la Corse, si la constitution stipulait clairement que le principe de subsidiarité s’applique en France et que l’on abandonne sans regret le jacobinisme.

Mais, si on inscrit la Corse, alors pourquoi pas l’Alsace, la Bretagne ou le Pays basque ?

Parce que les habitants de ces provinces à forte identité ne pratiquent pas le terrorisme ?

Mais alors, si l’on encourage la violence en lui cédant systématiquement, ce n’était pas la peine de rendre cet hommage appuyé au préfet Érignac.

Il est vrai que le Pouvoir est, depuis longtemps, impitoyable pour les faibles et les honnêtes gens et flagorneur pour les puissants et les voyous. Qu’il suffise de penser, dans l’actualité récente, au dossier Notre-Dame des Landes ou à la traque anti-automobilistes.

Le président a évoqué, sans beaucoup de détails, l’hypothèse de remplacer un certain nombre de dotations de l’État à l’île de Beauté par une fiscalité locale autonome.

Ce serait une très bonne nouvelle et le signe que nous tournerions enfin le dos à l’irresponsabilité socialiste.

Mais pourquoi diable rester aussi vague (à moins qu’il n’y ait aucune volonté politique réelle d’aboutir) ? Et pourquoi réserver cette solution à la Corse ?

De la même façon, quand le président nous annonce une tolérance zéro face à la délinquance, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il avait déjà promis qu’il ne céderait pas à la violence des zadistes.

Et, même si nous pouvions croire à sa promesse, encore une fois, pourquoi cette tolérance zéro serait-elle réservée à la Corse ?

Décidément, ce discours ressemble fort à de l’enfumage.

Nous croirons que l’exécutif a vraiment le projet d’améliorer les choses en Corse quand il sera intraitable avec les terroristes et qu’il ira au bout de la logique subsidiariste. Nous en sommes loin.

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Comments (13)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Guirado , le capitaine de notre glorieux XV , s’ interroge sur la ” mentalité ” de certains de ses coéquipiers

    pour moi leur ” mentalité ” est celle de leur niveau intellectuel comme le montre si bien leur incapacité à jouer intelligemment

    20 février 2018 à 9 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il n’ y a pas de limites à la ” commerie “

    19 février 2018 à 19 h 50 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les limites de la com.

    Gérard Darmanin assure les yeux dans les yeux n’ avoir jamais abusé d’ aucune femme ” … je le crois, mais ce qui me gène c’ est ” les yeux dans les yeux ” que semble avoir ajouté le journaliste du ” Figaro ” … il y a eu , il y a peu, un antécédent fâcheux avec cette expression par trop galvaudée

    ah la com. cela demande beaucoup de réflexion , de prudence et surtout de retenue ce qui ne semble pas être l’ obsession du Media

    19 février 2018 à 11 h 29 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    vous aurez bientôt l’ exemple même de l’ intoxication communicante : le salon de l’ agriculture

    ce secteur,c omme on dit, se porte très mal , mais les ” chaînes ” vont présenter au grand public une ” vision ” merveilleuse de notre paysannerie

    18 février 2018 à 9 h 48 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” le discours de Bastia laisse un goût d’ inachevé ” dit Mr Rouxel

    personnellement, je trouve qu’ il a toute la ” saveur ” , et la teneur, d’ un discours de Bayrou et il me laisse plutôt une impression d’ ambiguïté , sa fin démentant son début ; en bref un discours d’ élève de Jésuites

    16 février 2018 à 12 h 00 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    royale communication , la presse enthousiaste devant tant de bonté paternelle : …

    le Souverain recevra un millier de paysans *** à l’ Elysée ! pour les guérir de leurs écrouelles ?

    *** maintenant dénommés ” agriculteurs “

    16 février 2018 à 8 h 27 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ne pas confondre communication et manipulation , comme il ne faut pas confondre information et propagande

    d’ où l’ importance que l’ enseignement devrait redonner à l’ esprit critique

    amen

    14 février 2018 à 18 h 36 min
  • BRENUS Répondre

    Tout a fait d’accord pour une fiscalité autonome en corse au lieu des dotations de l’état (colonialiste, comme il se doit). Qu’ils se prennent en charge et crachent au bassinet au d’exiger le fruit de nos efforts. Les corses, c’est un pied dedans, un pied dehors, et le mépris en plus. Qu’ils dégagent…. Profond respect a Madame Erignac et mépris absolu pour les pourris assassins.

    13 février 2018 à 20 h 52 min
  • Francescu Répondre

    “Mais, si on inscrit la Corse, alors pourquoi pas l’Alsace, la Bretagne ou le Pays basque ?”
    Tout simplement parce qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle du moins, de majorité élue avec un tel programme, dans ces régions ? Car c’est là toute la différence entre la Corse d’une part, et ces autres territoires d’autre part !

    “Parce que les habitants de ces provinces à forte identité ne pratiquent pas le terrorisme ?”
    Le recours à la violence a été définitivement abandonné en juin 2014, date à laquelle le FLNC a annoncé publiquement et définitivement qu’ils cessait la lutte armée. Aujourd’hui, le nationalisme en Corse ne s’exprime plus que par les urnes.
    Et ces territoires ont aussi connu, à des degrés très divers, des recours à la violence (ne fut-ce que l’ETA au Pays basque)…

    13 février 2018 à 19 h 53 min
    • macabet Répondre

      Quelle majorité? 27 0/o des inscrits!

      14 février 2018 à 23 h 22 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        et alors ? allez voter … citoyen !

        16 février 2018 à 19 h 20 min
    • BRENUS Répondre

      @FRANCESCU. Avec ce pseudo, inutile de vous demander si vous êtes corse. Très bien. Mais alors, allez au bout de votre logique et réclamez carrément et de suite l’indépendance totale. Cela ne devrait pas poser de problème puisque vous affirmez que vous détenez la majorité. Donc, votre territoire deviendrait une nation a part entière et tous ses ressortissants, même ceux installés en France, des étrangers à qui la France pourrait leur appliquer le status de “résidents” sous certaines conditions, tout comme vous l’exigez pour les français. Par la même occasion, vous constituez votre propre administration : police, justice, enseignement, hopitaux, etc… avec vos propres concitoyens et vous les payez intégralement. Le beurre et l’argent du beurre, c’est fini…. Quand vous vous baladerez en France, vous devrez vous rappelez que vous êtes alors chez nous et pas l’inverse.

      15 février 2018 à 7 h 35 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Si François Bayrou a apporté d’ emblée son soutien à Emmanuel Macron, c’ est bien qu’ il y avait aussi, en dehors du ressentiment envieux envers les autres politiques, une raison philologique fondamentale à cela : le fameux ” en même temps “

    13 février 2018 à 13 h 34 min

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