Covoiturage et spoliation

Covoiturage et spoliation

En lisant récemment sur Nouvelles de France (site ami des « 4 Vérités ») une chronique du désopilant H16 (auteur anti-étatiste d’une rare acuité), j’ai découvert un projet curieux de Valérie Pécresse.

Cette dernière, en tant que présidente de la région Ile-de-France, est également présidente de l’agence Ile-de-France Mobilités qui gère les transports dans la région.

Or l’agence IDFM vient d’annoncer le lancement d’un dispositif pour faciliter le covoiturage avec force arguments de vente alléchants : 150 euros offerts par mois aux conducteurs et deux trajets gratuits par jour pour les passagers.

Et la présidente de se féliciter que, grâce à elle, pollution et bouchons vont baisser !

Il est évident que les nouvelles technologies sont une merveilleuse opportunité pour mettre en relation des personnes qui ont une place dans leur voiture et des personnes qui en cherchent.

Il est encore évident que le covoiturage est une bonne façon de répondre aux nombreux problèmes que posent les transports dans les grandes métropoles françaises – qu’il s’agisse des bouchons, de l’insécurité ou de la pollution de l’air.

Mais il est tout aussi évident que, moins les pouvoirs publics s’en mêleront, mieux cela fonctionnera.

Or, les pouvoirs publics s’en occupent abondamment.

Et pas seulement en encourageant le covoiturage – avec l’argent public qui, comme chacun sait, ne coûte rien. Mais aussi en tuant certaines initiatives privées en ce sens.

Ainsi la plateforme Heetch (qui faisait pourtant à peu près le même métier que Blablacar, dont tous les ministres se gargarisent de la réussite !) a été contrainte à la fermeture en 2016 pour cause de tracasseries administratives incessantes.

Quand on nous dit qu’Emmanuel Macron est un grand défenseur des libertés économiques, il faut l’entendre du seul capitalisme de connivence : il libère certaines sociétés et enchaîne encore plus sévèrement les potentiels concurrents !

Bref, en matière de covoiturage (et ce n’est, hélas, qu’un exemple), l’État tue ce qui fonctionne, pour le remplacer par une usine à gaz fonctionnant aux frais des contribuables.

Sans doute au motif que les flux financiers entre un conducteur et son passager, qui passeraient par une plateforme privée pour entrer en relation, risqueraient d’échapper au Moloch fiscal et que ce serait donc du « vol ».

Car, pour nos modernes « libéraux », l’État est, de droit, propriétaire de tout ce que nous possédons et de tout ce que nous produisons. Mais il consent, parfois, à nous en laisser généreusement l’usage !

Partager cette publication

Comments (4)

  • Elie DURIOT Répondre

    Tout cela, c’est un peu la renaissance de l’Etat soviétique, si je comprends bien! Il faut que tout passe par l’Etat qui s’entend à merveille pour monter à chaque fois des usines à gaz, une spécialité bien française. La liberté d’entreprendre est d’abord soumise à l’autorisation étatique: c’est sans doute cela qu’on peut appeler le nouvel état libéral contrôlé du capital socialiste!!
    En tout cas le problème des transports en commun dans les villes me fait doucement sourire: quand est-ce que les citadins se rendront compte que ce sont leurs impôts qui règlent la facture? Ce n’est pas possible d’avoir la tête dans le sable à ce point!!! Et dire que c’est le même problème dans tous les pays européens, dans ou hors de l’UE.

    22 avril 2019 à 17 h 59 min
  • BRENUS Répondre

    Je n’aurais jamais cru que Pécresse, elle aussi, comme la folle du Poitou, puisse se mettre à perdre ses boulons et proposer n’importe quoi. Pourtant j’ai cru apprendre que cette femme était bardée de titres universitaires qui auraient du constituer, pour elle, un remède à la connerie. Mais non, décidément, il semble que la capacité à collectionner les peaux d’ânes soit incompatible avec le plus simple bon sens. “Populiste” dirait le négationniste du site.

    18 avril 2019 à 0 h 29 min
  • Hagdik Répondre

    Dans la même eau, le même H16 de sa plume acérée nous gratifie d’un article sur le gaspillage de l’argent public en Gironde.
    Et tout particulièrement à Libourne, cité éminemment socialiste, avec la fabuleuse idée des transports gratuits.
    Le gratuit, idée socialiste extrêmement coûteuse pour le contribuable, que malheureusement trop d’élus dit “de droite” reprennent à leur compte.
    http://h16free.com/2019/04/12/63439-synthese-de-la-france-en-une-petite-carte-postale-de-gironde

    16 avril 2019 à 13 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” capitalisme de connivence(s) *** ” : formule bien trouvée !

    … chaque semaine nous livre un cas nouveau dans lequel ” trempe ” l’ Etat : malheureux Directeur de la Banque. de France. !

    *** ainsi la Maison Rothschild de Paris a t elle traité plus de 50 % des opérations de cessions – acquisitions sur le territoire français

    15 avril 2019 à 17 h 23 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *