Délires écologistes

Pour la première fois en France, une voie d’autoroute – située sur un tronçon de l’A48, à proximité de Grenoble – est désormais réservée au covoiturage.

Ainsi, seuls les véhicules particuliers transportant plusieurs passagers, les taxis, les transports en commun et les voitures à très basses émissions sont, depuis quelques jours, autorisés à emprunter la voie de gauche de cette portion d’autoroute lorsque la circulation est la plus dense. Un radar d’un nouveau genre – nommé « radar de covoiturage » – capable de compter le nombre de passagers des véhicules, viendra très prochainement verbaliser les usagers qui ne respecteraient pas cette mesure.

L’association « 40 millions d’automobilistes » dénonce une décision aberrante, qui ne fera qu’aggraver davantage les problèmes de congestion routière que connaît cette autoroute de contournement de la métropole grenobloise depuis de nombreuses années et l’hypocrisie du maire (EELV) Éric Piolle, qui prétend par cette mesure fluidifier la circulation, alors qu’il s’était opposé au projet d’élargissement de l’autoroute permettant d’y améliorer les conditions de circulation. En cette période de crise sanitaire, l’usage individuel de la voiture connaît un nouvel essor.

À l’heure où l’on nous demande de respecter scrupuleusement les distances physiques, Éric Piolle ne trouve rien de plus intelligent que de contraindre – parce qu’il s’agit bien d’obtenir une modification des modes de vie uniquement par la contrainte, et non par adhésion volontaire ou conviction – les Grenoblois à s’entasser dans les transports en commun bondés ou à saturer les habitacles, par pure idéologie anti-voiture. L’obsession du maire de Grenoble à bouter la voiture hors de la métropole est à l’origine de la situation. Créer des « autoroutes à vélos », c’est drôle, mais on voit bien qu’au quotidien, ça ne fonctionne pas. Les gens ont besoin de leur voiture pour se déplacer efficacement et en sécurité, aujourd’hui plus que jamais. Interdire à la très grande majorité des usagers d’utiliser une voie d’un tronçon déjà embouteillé ne fera qu’aggraver encore la congestion. Or, on sait parfaitement que les bouchons sont la pire situation en termes de pollution.

De plus, avec ce «radar de covoiturage», on verbalisera essentiellement des usagers qui se rendent sur leur lieu de travail, qui font donc vivre l’économie de la métropole.

C’est une mesure dangereuse et hypocrite.

Pierre Chasseray
Délégué général de 40 millions d’automobilistes