Démocratie directe : Vive le modèle suisse !

Démocratie directe : Vive le modèle suisse !

Il y a toujours des leçons à tirer des réussites – et aussi des échecs – des autres pays en matière de gouvernance économique et politique.
On a donc raison d’aller voir comment font les Allemands, les Scandinaves, les Anglais, les Américains, les Australiens ou les Néo-Zélandais, pour gérer leurs affaires publiques et leurs systèmes de solidarité.

Il y a pourtant un pays, très proche de nous, qui est rarement donné en exemple, et même le plus souvent moqué, qui s’appelle la Suisse, et qui a beaucoup à nous dire sur la façon de conduire un peuple sur le chemin de la prospérité durable et, au-delà, sur le chemin du bonheur collectif.
C’est cette étude qui fait l’objet de ce petit bouquin de François Garçon, paru pour la première fois en 2008, et présenté aujourd’hui dans un format de poche, en version actualisée (voir ci-contre).

Au début du XXe siècle, la Suisse était en Europe l’un des pays les plus pauvres
. Il n’avait à offrir que ses montagnes et ses glaciers.
Aujourd’hui, cent ans plus tard, la Suisse, avec près de huit millions d’habitants, affiche une prospérité insolente, avec un niveau de vie individuel près de deux fois supérieur à celui de la France.

Quelques éléments du succès suisse laissent tout observateur français songeur : équilibre budgétaire, excédent de la balance commercial (y compris avec la Chine…), modération des dépenses publiques et des impôts, chômage à 2 ou 3 %, position de leader mondial dans de nombreux secteurs, et pas seulement pour le chocolat et le fromage de gruyère, mais aussi pour l’horlogerie, le tourisme, la chimie fine, la mécanique de précision, la pharmacie et l’agro-alimentaire.

On dira, bien sûr, « les Suisses sont les Suisses, et nous ne sommes pas des Suisses ».
Mais il semble bien que le caractère propre des populations, forgé par une longue histoire spécifique, ne soit pas pour grand-chose dans ce succès. Car l’une des caractéristiques de la Suisse, c’est la part élevée de la population d’origine étrangère (près de 30 %, trois fois plus que chez nous). Et la part encore plus élevée des personnels d’origine étrangère dans les états-majors des grands groupes (plus de 60 % chez Nestlé) ou dans les équipes d’enseignants des universités. En Suisse, les Français comme les autres travaillent… comme des Suisses. Foin des différences culturelles !
C’est bien la preuve que l’explication de ce succès époustouflant est moins due à des caractéristiques individuelles qu’aux règles qui régissent le système politique. Or, les règles qui président au fonctionnement d’un système sont libres de droits et parfaitement reproductibles.

On ne peut rien comprendre à la Suisse si l’on ne commence pas par assimiler qu’il s’agit d’une confédération de 26 cantons, autant de républiques souveraines, toutes farouchement jalouses de leur indépendance et de leurs prérogatives.

À partir de là, le pouvoir central, qui siège à Berne, ne peut être que modeste : sept conseillers (ministres) seulement, avec un « président » désigné pour un an seulement. Pas de « grands ministères » (ni ministère de la culture, ni ministère de l’éducation nationale…). Pas de grandes administrations. Pas d’hommes politiques professionnels. Un régime d’assemblée, avec une recherche permanente du consensus.

L’essentiel se joue donc au niveau des cantons et des communes. C’est là qu’intervient la démocratie directe, avec ses initiatives, qui permet au peuple, en permanence, de contrôler et de proposer. Du coup, vingt fois par an, le peuple va voter.

En France, on a retenu par exemple l’initiative nationale qui a abouti à l’interdiction des minarets, contre les opinions unanimes des formations politiques, UDC exceptée. Mais, le plus souvent, les sujets sont autrement plus triviaux, et pratiques.

Cette démocratie directe vivante et effective joue un rôle considérable pour l’éducation des citoyens
. Com­ment expliquer autrement que par les vertus de la démocratie directe que, scrutin après scrutin, les Suisses se prononcent pour la concurrence fiscale, contre toute « harmonisation », qui ne vise en fait qu’à surtaxer les « riches », ce dont les « pauvres » ne veulent surtout pas, sachant trop bien l’utilité sociale des « ri­ches » ?…
Un dernier point noté par François Garçon stupéfiera sans doute plus d’un lecteur français : là-bas, la catégorie, chez nous omniprésente, des « intellectuels » n’existe pour ainsi dire pas. Les écrivains écrivent, les peintres peignent, les professeurs enseignent, mais tous ces gens ne viennent pas dans les médias pour expliquer au bon peuple ce qu’il doit penser…

François Garçon
Le modèle suisse
Perrin
340 pages – 9 €
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Comments (1)

  • Pierre Répondre

    La suisse est un petit pays par la geographie mais elle est un geant democratique et prospere.  La nationalite suisse s’herite ou se merite. La-bas, les "elites" ne meprisent pas le peuple.

    3 mars 2011 à 16 h 05 min

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