Des députés trop mal payés ?

Des députés trop mal payés ?

Henri Guaino n’est certes pas le plus antipathique des parlementaires français.

Son attachement à l’indépendance de la France est suffisamment rare dans la corporation pour lui mériter notre respect.

Il n’en demeure pas moins qu’il a parfois des idées bizarres. Ainsi son allergie au débat sur l’identité nationale, quand il était conseiller de Nicolas Sarkozy, m’avait-elle semblé incompréhensible.

Aujourd’hui, son allergie à François Fillon et à son programme me semble, elle aussi, un peu disproportionnée.

Je comprends fort bien que l’on dise que François Fillon n’incarne pas toute la droite française et qu’il va falloir qu’il sache parler, non pas seulement à la bourgeoisie de province, mais aussi au peuple. Mais de là à dénoncer son programme comme « ultralibéral ».

Mais c’est surtout sa sortie indécente sur les finances des parlementaires qui me semble parfaitement « décalée ».

Tout récemment, en effet, privé d’une partie de son indemnité parlementaire, pour cause d’absences répétées, M. Guaino s’est plaint de « ne rien pouvoir mettre de côté », avec son salaire de député de 5 100 euros nets par mois.

Précisons d’abord qu’il faut, en réalité, doubler le montant, puisque les députés perçoivent également une indemnité représentative de frais de mandat (non soumise à l’impôt sur le revenu) de 6 400 euros bruts mensuels.

Mais, surtout, il est indécent de se plaindre d’un salaire qui place tout de même M. Guaino parmi les 4 % de Français les mieux payés (sans même tenir compte de son IRFM !).

Et, pour un candidat à l’élection présidentielle, s’annoncer incapable d’épargner avec des revenus aussi élevés, ce n’est pas très rassurant sur sa capacité à gérer les fonds publics !

Personnellement, je ne déduis qu’une chose de cette polémique : les mandats ne devraient pas être rémunérés – du tout ! J’entends d’ici les hourvaris et la crainte que « les plus riches » contrôlent la soi-disant « représentation nationale ».

Mais c’est déjà le cas : le parlement est évidemment sous l’influence de l’oligarchie.

Et puis, dans le monde associatif, les mandats sont gratuits. Ça n’empêche nullement les associations de prospérer, sans être entièrement asservies aux puissants du jour.

D’ailleurs, l’immense majorité des élus – ceux qui, précisément, se sont engagés pour le bien commun – n’est pas rémunérée. Seuls quelques milliers le sont – ce qui les asservit trop souvent à leur parti.

La gratuité des mandats serait une réforme populaire, économique, et surtout cette réforme redonnerait toute sa noblesse au mandat politique : représenter son pays est un honneur, pas un métier !

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