Des votes accélérés

Des votes accélérés



La modification de la constitution a donné des pouvoirs supplémentaires au Parlement. L’ordre du jour partagé change
la donne de nos habitudes parlementaires. Mais le point sur lequel le changement a été le plus radical et le plus rapide concerne la durée des discussions.

 

Le temps semble révolu ou les groupes posaient des centaines d’amendements pour freiner l’adoption d’une loi. L’adoption en
séance publique est maintenant particulièrement rapide dans la plupart des cas.

 

Un exemple frappant concerne la loi pénitentiaire adoptée le 22 septembre à l’Assemblée. Sur un sujet où la gauche
ressort le politiquement correct en jouant de la compassion du public pour les détenus, oubliant son absence totale de réforme pénitentiaire –pourtant promise et annoncée- lors de son dernier
passage au pouvoir, la discussion a été brève.

 

En effet, chaque groupe ne disposait que d’un orateur pour expliquer son vote. Aussi, malgré l’exclamation « loi
scélérate ! » lancée par le député communiste Maxime Gremetz à l’ouverture de la discussion pour chauffer la salle et tenter de faire revivre les « grandes
heures » de la gauche protectrice des opprimés –criminels et délinquants en l’occurrence- le débat n’a pas traîné. Noël Mamère a dévidé sa pelote contre la surpopulation
carcérale, contre les lois « repressives », écorchant au passage sans le nommer le ministre responsable d’ « une opération de ratissage indigne de notre pays, en chassant de
ce que l’on appelle la « jungle » des damnés de la terre. » (Eric Besson, traité de « nouveau converti »), son temps de parole s’est terminé sans qu’il n’ait fini
sa péroraison.

La parole a été donnée au Nouveau Centre Michel Hunault qui, tout en annonçant que son groupe voterait le texte, a
insisté sur la nécessité d’améliorer le taux d’exécution des peines. Les orateurs se sont ainsi rapidement succédé, la loi a été adoptée, Michèle Alliot-Marie, Garde des sceaux a eu le mot
de la fin et la séance a été suspendue à 15h30, moins d’une demi-heure après avoir commencée !

 

Pas de quoi faire la une du 20 heures, mobiliser les associations droit de l’hommiste, les étudiants, les lycéens, les
bonnes consciences…

 

 




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