Dévaluer, et restaurer l’équilibre budgétaire

Dévaluer, et restaurer l’équilibre budgétaire

De cette semaine très riche en événements, il faut retenir celui qui retentira le plus sur notre vie quotidienne : notre président a confirmé qu’il se battrait pour conserver l’euro.

Or, la crise grecque montre sans aucune erreur possible que les moyens choisis par l’Allemagne, la France ou la BCE ne vont pas apporter une solution à la crise, mais au contraire l’aggraver.

Les responsables européens veulent bien aider financièrement la Grèce qui en a un grand besoin. Mais ils exigent d’elle une réduction très rapide de son déficit budgétaire Elle doit avoir un budget en équilibre en 2014. Le Parlement grec a finalement voté ce programme, mais le peuple grec se rend compte du fait que ce retour trop rapide à l’équilibre budgétaire va se solder par une importante réduction de son pouvoir d’achat. Les troubles sociaux vont finalement augmenter en Grèce.

Les dirigeants des pays européens font deux graves erreurs économiques :

– Ils ignorent superbement que la même parité fixe lie entre elles les différentes monnaies européennes depuis 1999, alors que l’inflation par les coûts est différente dans chaque pays.
– Ils vivent au-dessus de leurs moyens et empruntent sans hésiter beaucoup d’argent pour le distribuer à leurs électeurs.

La parité fixe :

Depuis 1945, une parité fixe a pratiquement toujours lié entre elles les monnaies des pays européens. Comme l’inflation par les coûts a toujours été plus importante en France qu’en Allemagne, une dévaluation tous les trois ans permettait aux entreprises françaises de retrouver leur compétitivité. Plus de vingt dévaluations ont ainsi été effectuées en­tre 1946 et 1999.

En juillet 1968, le général De Gaulle ne voulait pas dévaluer le franc. Une dévaluation du franc lui donnait l’impression que la France s’abaissait. Alors que son Premier ministre Georges Pompidou pensait, à juste titre, qu’une dévaluation était nécessaire. Le 10 juillet 1968, De Gaulle change donc de Premier ministre. Il remplace Georges Pompidou par Maurice Couve de Murville.

Et, en avril 1969, De Gaulle subit un échec au référendum sur la régionalisation. Il démissionne alors et Georges Pom­pidou est élu Président de la République le 15 juin 1969. Il dévalue le franc le 8 août.

Actuellement, la même parité fixe lie le franc et le mark depuis 1999. Nos entreprises sont de moins en moins compétitives. Elles déposent leur bilan ou délocalisent. Le déficit de notre balance commerciale avec les autres pays de l’Europe devient un gouffre qui augmente cha­que mois un peu plus.

Il aurait fallu dévaluer une première fois, déjà, en 2003.

En ne dévaluant pas, mais, pour d’autres raisons, nos responsables font la même erreur que De Gaulle. Ils rendent nos entreprises non compétitives et les salariés de ces entreprises perçoivent parfaitement cette non-compétitivité.
Vouloir conserver l’euro sans mettre en place un système permettant de modifier les parités tous les deux ans nous semble irréaliste…

L’équilibre du budget :

Un État qui dépense plus qu’il ne gagne court à la faillite
, c’est évident. Il fait payer par ses successeurs ses dépenses excédentaires.
Il est donc nécessaire d’abandonner un tel comportement. Et l’équilibre du budget doit être inscrit dans la constitution de tous les pays européens.
Mais ce retour à l’équilibre ne doit pas être trop rapide, car il réduirait alors durement le pouvoir d’achat de la population.

Il semble que, sur ce deuxième point, les responsables européens n’aient pas compris qu’il fallait aller très lentement.
Il est évident que la sortie de l’euro et le retour aux monnaies nationales supprimeraient ces deux graves problèmes. Le marché donnerait aux monnaies leur bonne valeur. Et permettrait aux entreprises de notre pays de retrouver leur compétitivité. Les entreprises installées en Suisse sont parfaitement compétitives dans un marché mondialisé, même si la Suisse est un tout petit pays.

Si l’on veut conserver l’euro, il est nécessaire de mettre en place un système éliminant les inconvénients de la parité fixe. C’est possible. Et un système interdisant aux États de faire des dettes. C’est tout aussi possible…

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre

      L’Euro était dans l’esprit des décideurs de l’époque – essentiellement des littéraires, très peu d’économistes, et beaucoup d’énarques généralistes – un instrument qui devait aider les politiques à faire passer les mauvaises nouvelles comme la lutte contre l’inflation, la modération salariale, et permettre d’obtenir les subventions nécessaires pour fermer un outil industriel devenu obsolète. Ce que ces beaux messieurs n’avaient pas vu, ou pas voulu voir pour les plus compétents d’entre eux, c’est qu’à partir du moment ou les gains de productivité s’effondraient sous les coupe de buttoir d’une gauche redistributive avant de produire, c’est que la variable d’ajustement  qui en France avait été de tout temps la dévaluation, devenait interdite, et que par conséquent elle était remplacée par le chômage. Lorsqu’ils s’en sont rendu compte, ils se sont  lancés dans une politique de couverture des dépenses courantes finançant précisément des chômeurs non productifs, par des émissions obligataires "au fil de l’eau", favorisant à crédit, une consommation qu’lls croyaient vertueuse, mais qui ne l’était que peu du fait de l’augmentation des importations, et détruisant toujours plus de productivité, creusant en même temps un déficit budgétaire devenu insupportable. Aujourd’hui, la France est devant un précipice à la Grecque, elle a plus de marges de manoeuvre en raison de la taille de son économie, mais elle n’en n’a pas beaucoup, retard aidant, et droguée aux emprunts, il va falloir tout faire en même temps ou presque, et il ne va pas être facile d’expliquer aux Français qu’il faut prendre des mesures très contraignantes de réduction de la dette publique, ce qu’ils savent, mais aussi que ce sont eux qui vont payer, et cela, ils ne l’ont pas encore complètement réalisé. L’euro, pour les cigales, était bien un "piège à cons".

    9 juillet 2011 à 20 h 06 min
  • ozone Répondre

    Quand il fut décidé de nommer la monnaie unique "euro" Giscard protesta,la cause?,il serait facile d’en venir a "l’eurofranc,l’euromark,l’eurolire" etc.

    Ils savaient que c’était un non sens économique,c’est un instrument politique qui devait mettre au pied du mur les nations d’Europe dans cet espéce de tube d’éssais qu’est devenue l’UE,la création du nouvel homme par dessus les cultures et les traditions de vie des peuples.

    Ils ne comptaient cértainement pas que leurs amis financiers n’en avaient rien a foutre de ces lubbies,seulement ramasser le plus de pognon possible,hier c’est Moody’s qui les à baiser en n’attendant pas bien longtemps aprés que le Portugal accepte l’énorme plan de rigueur qui va les ramener trente ans en arriére,certains a Bruxelles commencent a avoir la pétoche en constatant qu’ils ne font que tenter de vider la Mer,il parait que ça parle de sanctions envers ces sangsues qui n’ont de but que rapidement empocher l’argent des "plans de sauvetage"

    6 juillet 2011 à 21 h 18 min

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