Droite : le piège des primaires

Droite : le piège des primaires

Nous avait-on assez seriné que les primaires, ça faisait moderne, démocratique et, surtout, que ça permettait l’unité d’une famille politique ?

Avec les récents événements, on voit ce qu’il fallait en penser !

Tout d’abord, les primaires, cela a un sens aux États-Unis, parce que l’élection générale y est à un seul tour.

Chez nous, l’élection est – cela n’a échappé à personne – à deux tours (malheureusement, car cela autorise tous les tripatouillages politiciens et permet notamment de priver un parti représentant 20 à 25 % des voix de toute représentation).

Le premier tour était donc censé jouer exactement le même rôle que les primaires aux États-Unis : un débat entre les différentes tendances de la droite et de la gauche, avant la réunion de ces deux grands courants.

Par ailleurs, de toute évidence, les primaires étaient aussi une façon pour les partis politiques, totalement « démonétisés » dans l’opinion publique, de se relégitimer par un exercice pseudo-démocratique.

Mais, admettons que les primaires aient été une bonne idée.

Pour qu’elles portent des fruits, il fallait, bien entendu, que toute la droite y participe. L’UDI et le Modem, ayant un pied dedans (c’est-à-dire soutenant un candidat, en l’occurrence Alain Juppé) et un pied dehors (et donc refusant de soutenir le vainqueur de la primaire), ont invalidé le principe.

Ajoutons qu’au sein même de LR, les différents ténors avaient fait trop longtemps campagne les uns contre les autres pour se réunir facilement.

Nous assistons à la déroute de cette fausse bonne idée.

Les vaincus profitent des déboires médiatico-judiciaires de François Fillon pour exiger le retrait de ce dernier au profit du battu, Alain Juppé.

Notons au passage que l’on constate la même chose à gauche.

À droite, en tout cas, il n’existe plus de bonne solution pour réparer l’erreur de ces primaires.

Soit François Fillon maintient sa candidature, ce qui me semble le plus vraisemblable, et, s’il se tourne résolument vers sa droite et vers le peuple français, il peut gagner. Mais il sera très affaibli pour mener les réformes nécessaires. Soit un autre lui succède et il sera, de toute façon, plus illégitime que lui.

Mais, à vrai dire, ce n’est pas seulement les primaires qui sont une mauvaise idée. C’est l’idée même d’un parti unique de la droite. Il serait beaucoup plus sain d’avoir plusieurs formations, défendant des visions différentes, et s’alliant ponctuellement pour les élections. Il est évident que, dans ce contexte, il faudrait que les alliances puissent aussi se faire avec le FN.

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Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    in fine , dans cette élection présidentielle, le grand avantage de François Fillon ce sont les … institutions : il est le SEUL a pouvoir avoir une majorité et donc à pouvoir ( du moins en partie ) appliquer son ” programme ”

    de mon point de vue, ce serait même là, la raison majeure d’ un vote en faveur de François Fillon

    13 mars 2017 à 9 h 21 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ce qu’ il faut constater c’ est que :

    – les votants à la primaire de la droite ont désigné le candidat qui leur semblait idéologiquement le plus à droite

    – les votants de la primaire de la gauche ont désigné le candidat qui leur semblait idéologiquement le plus à gauche

    mais ce ne sont que des … ” marginaux ”

    ce que veut , semble t il, la majorité silencieuse des Français c’ est un homme qui soit du centre gauche c. à d. à la fois le beurre et l’ argent du beurre … le cul de la crémière sera pour les plus chanceux d’ entre eux

    12 mars 2017 à 8 h 03 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Rouxel semble penser que ” LaDroite ” n’ est pas encore suffisamment ” éclatée ” et semble croire au ” rassemblement ” sur la personne d’ un seul homme ; il oublie simplement les ego

    9 mars 2017 à 17 h 46 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Alain Juppé : TROP ” bon élève ” : sérieux , appliqué, discipliné, fade, passe muraille, gris verdâtre, trop sûr de sa ” supériorité ” intellectuelle … bref sans génie, sans imagination, sans fantaisie, en un mot le ” bon élève ” tel que l’ aime notre sélection universitaire … de l’ arsenic !

    8 mars 2017 à 9 h 42 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Le problème, voyez vous, Mr Rouxel est tout simplement celui ci : les ” partis ” n’ ont ni su, ni voulu se réformer ; ils n’ ont ni élaboré de programmes réalisables ni fait émerger des hommes neufs, ni surtout changé de ” méthodes ” ; ils ont perdu tout élan vital , toute créativité , il n’ ont pas su insuffler un esprit de ” renouveau ” …

    7 mars 2017 à 19 h 20 min
  • Jaures Répondre

    Cher M Rouxel, sur quelles bases pourrait s’établir une alliance entre M Le Pen et F Fillon alors que leurs programmes respectifs sont en tous points opposés, que Fillon a défini Mme Le Pen comme “son ennemie” et que Mme Le Pen a qualifié le programme de M Fillon de “pire régression sociale”, “d’européiste” ajoutant qu’il lui donnait “la nausée” ?
    Curieux que cette histoire d’alliance revienne en boucle sur ce site alors qu’elle n’a pas plus de chance de se nouer qu’entre Macron et Le Pen ou Mélenchon et Fillon.

    7 mars 2017 à 17 h 32 min

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