Du rififi chez les gens foot

Du rififi chez les gens foot

Lu dans la presse


« Je ne suis pas un redresseur de torts »
, a affirmé l’ancien international de football Lilian Thuram dans L’Equipe du 6 mai, en y attaquant néanmoins le sélectionneur national, Laurent Blanc. Thuram a raison : plutôt que du redresseur de tort, son cas relève du procureur politique, qui dresse l’acte d’accusation et condamne sa victime en lui infligeant de surcroît un cours de morale totalitaire et bien-pensante.

Sans prendre de distance avec l’ex-footballeur joueur, le journaliste sportif qui recueille ses propos écrit que celui-ci « maintient ses prises de position contre la discrimination des jeunes footballeurs français », ce qui laisse entendre qu’il n’y a de jeunes joueurs français que noirs. L’Equipe ferait bien de se méfier : les propos pour lesquels Laurent Blanc est mis en cause n’ont pas été beaucoup plus audacieux…

Comme l’écrit Le Parisien, le sélectionneur de l’équipe de France « se retrouve aujourd’hui en première ligne dans l’affaire des q

uotas de binationaux et des critères de sélection, révélée par [le site] Mediapart, au lendemain de la suspension du directeur technique national François Blaquart. »

Pour quels propos ahurissants ?

« Selon le site d’information en ligne, les cadres de la Fédération française de football auraient affirmé, lors d’une réunion le 8 novembre dernier, qu’il y avait trop de Noirs, trop d’Arabes et pas assez de Blancs sur les terrains français. (…) François Blaquart, le DTN, se serait ainsi prononcé en faveur d’un quota «en non-dit», ce à quoi Laurent Blanc aurait été «tout à fait favorable». Le premier a été suspendu de ses fonctions hier. Le second se trouve aujourd’hui en première ligne. Les paroles qui lui sont attribuées sont, entre autres, les suivantes : «On a l’impression qu’on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (…) Qu’est-ce qu’il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les Blacks. Et c’est comme ça. C’est un fait actuel (…) Les Espagnols, ils m’ont dit: "Nous, on n’a pas de problème. Nous, des Blacks, on n’en a pas. " »

Il n’existerait donc pas de blancs grands, costauds et puissants ? On frise la discrimination raciale à l’égard des Blancs, mais curieusement cela ne semble avoir choqué personne. En attendant, l’équipe d’Espagne, dont les joueurs ne sont sans doute ni costauds, ni puissants, est devenue championne du monde sans avoir jamais été mise en danger – loin s’en faut ! – lors du dernier mondial par une équipe de France composée majoritairement de « Blacks » et au sein de laquelle les Français « de souche » se trouvaient très minoritaires – encore l’épouse de l’un de ces derniers, lui-même converti à l’islam, s’était-elle pointée en Afrique du Sud, invitée par la fédération française, avec un drapeau algérien…

Le problème, c’est la double nationalité

Dans l’hebdomadaire Minute du 4 mai, Pierre Tanger recadre le véritable problème soulevé par Blaquart et par Blanc : « lors de ces débats, jamais la couleur de peau des jeunes footballeurs n’a été évoquée pour justifier d’éventuels quotas discriminatoires. Le problème, c’est la double nationalité dont jouissent beaucoup. »

Pour Lilian Thuram, cité par Le Parisien, c’est «un faux débat», les meilleurs joueurs choisissant paraît-il l’équipe de France. Au vu de leurs résultats, on n’ose pas imaginer comment doivent jouer les moins bons…

Selon Minute, on dresse aux dirigeants français un « procès en sorcellerie ». « La seule chose qui les préoccupe – enfin ! – est que la France ne perde pas des années à former des joueurs qui, devenus adultes, s’en vont porter les couleurs de leur " pays d’origine " dont ils possèdent la nationalité. Un peu comme si l’armée française formait des soldats qui décideraient, un jour, d’aller combattre dans une armée adverse ! »

Toujours selon l’hebdomadaire, « les statistiques attestent que si une dizaine d’entre eux ont ensuite porté le maillot bleu de l’équipe de France (…), vingt-cinq sont devenus des internationaux étrangers ! »

Dans son numéro du 19 mai 2010, longtemps donc avant les déclarations reprochées à Blaquart et à Blanc, Minute titrait déjà : « 19 Français dans l’équipe d’Algérie ! » Et précisait que « certains, comme Mourad Maghni (né en 1984 à Paris), Carl Medjani (né en 1985 à Lyon) ou Habib Belaïd (né en 1986 à Bobigny) ont même déjà porté le maillot de l’équipe de France en catégorie Espoirs ! » Des espoirs pour qui ?

De même, rapporte Minute, Moussa Sow, né en 1986 dans les Yvelines, sélectionné dans l’équipe de France des moins de 19 ans, champion d’Europe en 2005 avec Gourcuff et Lloris, a opté en 2009 pour le Sénégal…

« On est Français ou on ne l’est pas », conclut Pierre Tanger, qui cite des propos attribués par Médiapart à Laurent Blanc : « Moi, c’est pas les gens de couleur qui me posent un problème. (…) Mais le problème, c’est que ces gens-là doivent se déterminer. »

Finalement, le scandale suscité par Médiapart avec le concours des Thuram et consorts est à double tranchant : à lire les réactions de nombreux internautes sur les différents sites qui abordent la question, il soulève un problème que Blanc n’avait sans doute pas voulu aborder : celui de la représentativité visible d’une équipe nationale dont les Français de souche sont, dans les faits, quasiment exclus.

Et Thuram, pour en revenir à lui ? Nous faisons nôtre la conclusion ironique de Minute : « Quand, en équipe de France, Lilian Thuram jouait aux côtés de Laurent Blanc, il était arrière droit. Depuis sa retraite il est devenu attaquant gauche. Cela pose le problème de la reconversion des sportifs de haut niveau. »

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Comments (3)

  • vozuti Répondre

    pendant 15 ans l’équipe de france de foot a été la vitrine de l’idéologie du métissage.ce n’était pas du sport ni meme des affaires mais de la politique(on peut imaginer toutes les manipulations qui vont avec).si médiapart veut de vrais scandales c’est de ce coté là qu’il faut chercher,et non dans cette tentative de retour à la normale de la part de ce dirigeant qui s’est fait virer.

    10 mai 2011 à 16 h 50 min
  • ozone Répondre

    Situation représentative de l’ambiance en France,ils se sont tous dégonflés comme un ballon percé

     

    A l’époque de la coupe en Afrique du Sud pendant le scandale,entendu sur une radio "il n’y à pas d’arabes dans l’équipe parce que les noirs s’y sont opposés",et en fait,il n’y en avait pas.

    Ensuite le secret qui a primé aprés l’enquete de la fédération avec des conclusions publiques trés politiquement correctes.

    Seuls eux savent tout ce qu’ils ont trouvé et ils n’ont pas envie d’en remettre une couche

    Tout le reste que l’on nous sort n’est que la reaction d’un gamin pris les mains dans la confiture

    9 mai 2011 à 21 h 08 min
  • sas Répondre

    Ce n est pas les gens du foot….CE SONT LES SEIGNEURS DU FOOT:BIZNESS….salaires mirobolants,avantages fiscaux et sociaux en tous genres,chauffeurs et limousines, train de vie pharaoniques et jet pour voyager….sans contre partie aucune…(un point commun avec les politiques)

    Mais que produisent ces gens la ,à la sociétée, comme plus values ? même pâs un bon spectacle… dans l ancien TEMPS LES gladiateurs ,offraient le spectacle gratuit….et si ils n etaient pas à la hauteur :ils mourraient…

    vOILA DONC BIEN ENCOROE UNE NICHE DE PWOFYTASSION …que la ripoublik sait faire prospérer….

    donc les gueguere et canacan de merdes du microcosme stérile footbalistique AU MIEUX ON S EN FOUT…..au pire UN BLACK A DEJA REPONDU CLAIREMENT A LA POLEMIQUE  : KEMI SEBA

     

    c est claire non….

    sas

    http://www.youtube.com/watch?v=Uzg5V6MyfJo&feature=player_embedded

    9 mai 2011 à 14 h 42 min

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