Échec du référendum alsacien et échec de la décentralisation

Échec du référendum alsacien et échec de la décentralisation

L’Alsace a rejeté dimanche le texte permettant de fusionner la région et les deux départements qui la composent.

Non pas en voix (le oui a été majoritaire, quoi qu’en aient dit les médias), mais par la faible participation et la victoire du non dans le Haut-Rhin.

Personnellement, je le regrette. D’abord, parce que cela aurait permis à une région à forte identité de s’affirmer davantage. Et aussi parce que cela aurait fait disparaître un échelon du fameux « mille-feuilles » administratif créé par une décentralisation erratique.

L’exemple de l’Alsace aurait pu donner des idées à d’autres régions. Mais l’échec du référendum du 7 avril pourrait aussi donner aux pouvoirs publics l’idée de réfléchir enfin à la décentralisation. Depuis des décennies, l’État se dessaisit de ses compétences sans jamais se poser la double question de l’efficacité et de la légitimité des politiques publiques.

Dans ce référendum, comme dans le référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen, cette absence totale de vision explique assez largement l’échec des partis dits « de gouvernement ».

En particulier, il serait temps de s’interroger enfin sur les structures administratives à supprimer.

N’étant pas très jacobin, je préfère la région au département. Mais l’inverse peut se comprendre aussi. Le tout est de choisir un axe et de s’y tenir. Le pire est de ne pas choisir entre région et département à l’échelon décentralisé, entre Europe fédérale et Europe des nations à l’échelon supranational.

Cela nous contraint à subir les inconvénients de deux options que nous refusons de choisir, sans bénéficier de leurs avantages. Le résultat est là :

– Nous subissons un surcoût administratif considérable.

– Les politiques publiques et les élus sont de moins en moins légitimes aux yeux des Français.

– L’investissement public se perd dans les sables d’une effrayante gabegie et de dépenses mégalomaniaques réalisées presqu’uniquement pour manifester combien l’élu qui les a promues est puissant !

On nous parle à présent d’un acte III de la décentralisation. Je veux bien. Mais je trouverais plus logique et plus sain de réfléchir un peu aux deux premiers actes.

Pour le moment, la décentralisation multiplie les dépenses publiques, les baronnies locales et les fonctionnaires. Elle dilue les responsabilités et diffuse, corollairement, l’ambiance soviétoïde dans laquelle nous agonisons. Il est urgent d’en sortir !

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Comments (4)

  • Jaures Répondre

    “Mon souhait pour l »avenir est ne plus avoir de gens comme vous comme compatriote.” écrit Hans.
    C’est ce qui nous différencie, cher Hans. Je ne prétends pas pour ma part faire le tri entre mes compatriotes. Ce pays vous appartient autant qu’à moi. Et si vous ne souhaitez vous entourer que de gens qui vous ressemblent, croient et pensent exclusivement comme vous vous vous retrouverez dans ce personnage pittoresque:
    http://www.youtube.com/watch?v=MEcO9PEr5DA
    http://www.youtube.com/watch?v=47Ljt5LUYKg

    Visionnez bien les deux parties.

    11 avril 2013 à 11 h 06 min
  • Jaures Répondre

    L’échec de ce référendum montre deux choses.
    Tout d’abord, nombre de Français se méfient des économies réalisées par la suppression de telle ou telle collectivité territoriales. Ce qu’ils craignent est bien souvent que ces économies se fassent au détriment des services publics auxquels ils sont attachés.
    En second lieu, on a vu immédiatement un front du refus se constituer entre le Front de Gauche et le Front National qui, sur le plan économique, partagent nombre de propositions. La violence avec laquelle ils s’affrontent ressemble plus à la concurrence exacerbée de deux prétendant au même marché qu’à la lutte entre deux idéologies opposées.

    10 avril 2013 à 15 h 42 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures comme d’habitude porte un jugement complètement erroné, un vrai jugement de collectiviste. Les Alsaciens ne sont pas allés voter tout simplement parce ce qu’ils n’ont plus confiance dans le système politique français, les scandales répétés de ces derniers temps les en ont dégouté.
      Personnellement je suis allé voter Jaures et j’ai voté oui, car je pense que c’est le premier pas vers une autonomie de l’Alsace.
      Mon souhait pour l”avenir est ne plus avoir de gens comme vous comme compatriote.
      NB: le drapeau alsacien blanc et rouge est la moitié du drapeau autrichien.

      10 avril 2013 à 18 h 59 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Jean-Luc Mélenchon voilà l’ennemi ( ou le piège ) mortel du P.S ( et de la sociale-démocratie à la Française ) . !

      et bientôt … Arnaud Montebourg ?

      10 avril 2013 à 20 h 45 min

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