Eh, François, Martine, Jean-Luc, j’ai trouvé des riches !

Eh, François, Martine, Jean-Luc, j’ai trouvé des riches !

Oui, j’ai trouvé des riches, des vrais, des gros. Il faut les attraper immédiatement, conformément à vos proclamations solennelles, prolétariennes et républicaines. Je vous en donne la liste, publiée par le supplément du « Monde » du 17 mars, mais comme la loi ne fait pas encore obligation aux citoyens de lire le « Monde » et que, de surcroît, le supplément hebdomadaire du journal du soir est généralement ennuyeux et n’est souvent pas lu, vous n’êtes sans doute pas informés du patrimoine de ces super-riches. Le voici :

1) Les Bongo du Gabon. Le clan Bongo possède 39 biens immobiliers en France, un appartement de 284 m2 d’une valeur de 3,1 millions d’euros avenue Rapp, un hôtel particulier de 18 millions d’euros dans le 7e arrondissement, des villas sur la Promena­de des Anglais à Nice… En, 2010, le Gabon, a acquis un hôtel particulier rue de l’Uni­versité pour 100 millions d’euros. Ali Bongo, actuel chef de l’État gabonais, et ses proches, possèdent 6 garages dans l’Hexagone remplis de voitures de luxe, Ferrari, Mercedes, etc., sous le haut contrôle de Pascaline, fille aînée d’Omar Bongo.
2) Sassou Nguesso, chef de l’État congolais, dispose de 24 biens immobiliers en France. Wilfried Sassou Nguesso, neveu du président, a fait l’acquisition de nombreuses BMW, Jaguar, Porsche, Aston-Martin… Ces voitures sont à l’abri dans le sous-sol de son appartement de 550 m2 à Courbevoie.
3) Le président de la Guinée équatoriale a un fils, Téodoro, qui a fait l’acquisition d’un immeuble de 5 000 m2, de 101 pièces, avenue Foch à Paris, pour 500 millions d’euros. Il est également propriétaire de 15 voitures de luxe, Ferrari, Bentley, Porsche, et aussi une Bugatti de 1,1 million d’euros.

Il va sans dire que ces super-riches sont les clients assidus de Louis Vuitton, Gucci, Prada, bijoutiers et autres joailliers.
Pour la justice, toujours selon la presse, ces différents biens auraient été acquis grâce à des détournements de fonds publics ou d’activités criminelles.

Alors, camarades, on confisque tout ? Oh, là, n’allez pas si vite, m’a-t-on répondu. Ces Africains sont des amis et l’amitié n’a pas de prix. On vous conseille de ne pas insister.
D’ailleurs, l’actuel ministre des Affaires étrangères a consacré toute une page, dans le « Figaro » du 2 avril, pour dire en substance que l’Afrique était un continent de paix, à l’avenir radieux. Il aurait pu dire aussi que le Mali, c’est Saint-Tropez…

Ce que l’on peut tout de même dire, c’est que ces opérations immobilières de milliardaires ont été faites grâce au pétrole et autres matières premières que ces potentats se sont appropriés au détriment du peuple. Il en est ainsi chez les émirs du Golfe. Mais, eux, s’ils roulent en Rolls, ont su développer les infrastructures de leurs pays, voies de communication, ports, universités, hôpitaux, etc. Et, en Arabie saoudite, il n’y a pas d’impôt. En Afrique noire, il n’y a rien. Tout est accaparé par le pouvoir en place qui, par-dessus le marché, aurait en Suisse et aux États-Unis des investissements de même nature qu’en France. Mais leur population, elle, survit avec moins d’un dollar par jour dans le dénuement et une situation pitoyable qui s’est beaucoup dégradée depuis la fin de la colonisation. Et voilà que, néanmoins, on nous rebat les oreilles chaque jour pour donner toujours plus à ces pauvres, des pauvres pays en développement, urgence humanitaire prioritaire. En fait, il s’agit de l’aide à la corruption qui aspire entre 30 et 50 % de l’aide publique dispensée à ces pays en proie aux désordres et à l’incurie. « De façon générale, écrit « Contribuables Associés », dans le dossier qu’il vient de publier, « Gaspillage à tous les étages » (p. 56) on est amené à constater que l’évaporation de l’aide au développement est souvent supérieure à 90 %. »

À l’initiative du Comité catholique contre la faim (CCFD), qui a porté plainte au pénal, une perquisition a été effectuée au domicile de Téodoro Obiang. Il a fallu 2 camions et plusieurs camionnettes pour emporter le contenu des 101 pièces de son petit logis. Et, comme Téodoro a du goût, on a trouvé dans ce mobilier, une statue de Rodin, une bonne partie de la collection Yves St-Laurent – Pierre Bergé et autres pièces de collection qui dépassent 40 millions d’euros. Qu’est-ce qu’en pensent le Français au SMIC (1 200 euros bruts par mois) et le retraité qui a travaillé toute sa vie pour une retraite de 600 euros ?

Partager cette publication

Comments (10)

  • dups Répondre

    uinctius cincinnatu  MamadouBamba

    et si c’était pour dire tout simplement que le plus souvent le simple bon sens manque à beaucoup et parfois aux mieux placés ?

    9 mai 2012 à 16 h 16 min
  • HOMERE Répondre

    Dakar, Nouakchott,Tessalit,Bamako, Gao…..je connais tout çà !! je n’ai pas réellement vu de double approche….mais de la misère, de la misère et de la misère….ces coloniaux ne leur ont laissé que de la misère qu’ils ont fait fructifier…

    Misère !!

    18 avril 2012 à 15 h 34 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ MamadouBamba

    Comme moi aussi j’ai vécu en Afrique mon interprétation vaut bien la votre … et ce qui est pour nous illogique ne l’est pas pour eux !

    16 avril 2012 à 20 h 46 min
  • MamadouBamba Répondre

    @ QUINCTIUS

    Il me semble que si Homère n’a rien compris, à votre avis, vous n’avez pas non plus compris grand’chose de cette citation.

    Pour avoir vécu dans années en Afrique noire et apprécié de nombreux points de vue des africains, je puis vous dire que votre désir louable de promouvoir cette partie de l’humanité -alors qu’elle ne vous demande rien- et d’emboucher la trompette d’un pseudo politiquement correct, tombe totalement à plat.

    Il faut prendre la question évoquée dans son sens de base, sans se torturer le cerveau pour tenter d’y trouver une pseudo sagesse supplémentaire. Beaucoup d’africains ont une double approche des choses (ce dont nous sommes rarement capables) : ils peuvent être a la fois rationnels et entretenir ce qui est pour nous irrationnel.  Il est donc normal que l’un d’eux puisse penser que s’il ferme les yeux et ne voit plus à ce moment, son interlocuteur peut se trouver dans le même état. Ce n’est pas de la bêtise mais une approche différente.

    Pour avoir "tourné" en brousse comme on dit là bas et cotoyé nombre de gens, j’ai entendu des choses qui me paraissaient invraisemblables mais que mes interlocuteurs prenaient comme tout a fait normales et certaines. Et ce n’étaient pas des imbéciles.

    C’est tout bonnement une autre vision des choses, sans que l’on puisse lui accorder un positionnement de valeur à quelque niveau que ce soit . C’est autrement, un point c’est tout. 

     Et en l’acceptant, sans pour autant vouloir le singer comme certains couillons de blancs le font, on peut partager d’excellents moment, sans perdre sa propre nature.  Je parle des africains, pas des gens déboussolés vivant en France qui tentent désespérément de recréer un milieu que la géographie et le climat d’ici ne leur permettra jamais d’atteindre.

     

    14 avril 2012 à 19 h 09 min
  • pi31416 Répondre

    isocrate: La prévarication du bien public n’est pas l’apanage de certains chefs d’état africains.

    Ça faisait longtemps qu’on l’avait entendue celle-là. Enfin… longtemps… 48 heures au plus. C’est le vieil argument usé jusqu’à la corde que je me plais à traduire ainsi:

    – Jojo, il ne faut pas faire caca sur la table.
    – Mais, moman, Toto il fait bien pipi dans la soupière!

    14 avril 2012 à 11 h 13 min
  • HOMERE Répondre

    "L’homme africain ne s’est pas encore réalisé" Nicolas Sarkozy !!  A voir l’état pitoyable du continent africain,qui ressemble à une immense cour des miracles insalubre et putride…on voit la raison essentielle qui fait que l’homme africain se réalise chez nous….

    13 avril 2012 à 11 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Watson Corsica

    la question n’est pas aussi " infantile " que vous l’avez , VOUS , interprétée avec condescendance !

    elle peut ( et même doit ) se lire ainsi :

    me vois tu avec les mêmes yeux quand tu ne vois pas mon regard  ?  !

    et c’est cela la sagesse africaine

    12 avril 2012 à 13 h 28 min
  • isocrate Répondre

    La prévarication du bien public n’est pas l’apanage de certains chefs d’état africains.

    Jetez donc aussi un coup d’oeil sur les plus grandes nations du monde: la Russie, la Chine – pas de prévaricateurs chez eux?  pas de mafias dorées  côtoyant les miséreux? ….  et sans même sortir de nos frontières: pas de prévaricateurs, pas de mafias   dans la Seine-Saint-Denis?  prétendue   "banlieue défavorisée"  …. mon oeil!  pas pour tout le monde? Pas de pillage du bien public en France par  tous les partis politiques qui se sont succédés au pouvoir et nous ont menés à la banqueroute que nous connaissons?

     Alors oui, certains pays d’Afrique ne sont pas des parangons de vertu  économique et sociale, mais tant que le monde sera, de fait,  dirigé par des mafias cyniques et criminelles, des trafiquants cupides  et  l’argent sale qui circule dans les salons  feutrés d’officines "comme il faut", il n’y a pas lieu de fustiger plus spécialement telle ou telle contrée,  tel ou tel chef d’état africain  peu scrupuleux qui profite du "système".  D’ailleurs, s’il n’ y avait pas d’argent sale à faire circuler, que deviendraient donc  les producteurs de berlines ou autres  produits  de luxe allemands,  italiens   ou français qui font actuellement  des profits astronomiques? au chomdu Vuitton, Porsche, Dior, Maseratti ?  vous n’y pensez pas !

    11 avril 2012 à 12 h 11 min
  • WatsonCorsica Répondre

    Un Africain me posait un jour la question suivante : " quand je ferme les yeux, est-ce que tu vois encore ? "

    Tout le problème est là pour l’Afrique : intégrer l’existence de l’autre…

    peut-être dans un million d’années…

    11 avril 2012 à 11 h 00 min
  • R. Ed Répondre

     

    Les Africains (les autres, pas les riches) viennent aussi chez nous pour se faire entretenir par nos nombreuses allocations, ce qui fait que le Smic reste à 1200 € et que le retraité ne reçoit que la moitié.

    En fait, on donne deux fois, une fois c’est l’état qui donne en Afrique (avec notre argent, celui des taxes) et l’autre, c’est encore toujours l’état qui donne aux Africains qui sont chez nous ( avec le " même " argent),

    Pour permettre aux riches africains de mener une vie de nabab, aussi avec notre argent, donné à titre de développement pour leurs pays mais en réalité qui fini aux fonds de leurs poches.

    C’est magnifique !

    Ah, j’oubliais ce qui s’appelle le retour, les 10 % ou plus de commission de retour à l’envoyeur, qui viennent rendre plus riches les riches de chez nous.

    11 avril 2012 à 10 h 08 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *