Élections : blanc plutôt que bleu ou rouge !

Il faudra bien un jour que le mode électoral prenne en compte le vote blanc!

Les élections cantonales démontrent le rejet des électeurs pour un mode de scrutin qui les oblige à choisir contre leur gré. Dire à l’unisson de tous les commentateurs que cette élection territoriale n’intéresse pas le citoyen est une vérité. En revanche, les raisons invoquées divergent entre les commentateurs de toutes couleurs et l’électeur lambda!

Chacun voit bien que les petites affaires départementales sont à la politique nationale ce que les TPE sont aux sociétés du CAC 40. Elles n’ont pas des partisans-actionnaires, mais des clients-bénéficiaires. Les postulants le savent, qui préfèrent montrer une belle jovialité chauvine que leur carte de parti politique…

L’avantage aux sortants, surtout de gauche, est incontournable. Dispensateurs de tous les bienfaits, prébendes, recrutements, assistance, cadeaux et libations, leur popularité est solide chez les très nombreux bénéficiaires de ces largesses. Les contributeurs, lourdement taxés et minoritaires, savent qu’un timide changement de couleur dans une équipe locale ne change rien pour eux. Après un exercice (ou pire, plusieurs) rose ou rouge, le redressement des comptes justifie la continuité des efforts… jusqu’au revirement électoral suivant!

Et puis, allez dire à des employés territoriaux que leur poste est supprimé, que l’équipe de pétanque n’est plus subventionnée, que l’association des amis du Guatemala est dissoute, que la salle polyvalente du quartier des Œufs sera fermée, ainsi que la médiathèque des Eaux noires à la fréquentation aléatoire, ou, ultime affront aux traditions, que l’amicale de pêche "La Truite vagabonde" n’aura plus le support des services techniques pour le grand rassemblement de printemps!

Le citoyen qui ne partage pas ces choix cruciaux empilés par des générations d’élus n’a d’autre ressource que la contestation. Elle se « non-exprime » par l’abstention ou s’indigne avec le vote FN ou Mélenchon!

Le dire fermement, ostensiblement, démocratiquement et en blanc, éviterait le bannissement de ces électeurs « perdus ». La prise en compte de ce vote obligerait à des débats plus instructifs et positifs que ceux qui nous sont imposés et qui ne font que catalyser une mauvaise humeur atteinte de la Danse de Saint Guy!