Élections cantonales : premier bilan

Élections cantonales : premier bilan

Au lendemain des cantonales, nous pouvons tirer quelques conclusions importantes pour l’avenir de la droite française – notamment dans le cadre de la préparation de 2012
.
La première chose qu’il faut noter, c’est que le PS n’a pas remporté une victoire massive – contrairement à ce que disent tous les médias.
Certes, le bloc de gauche atteint pratiquement 50 % au deuxième tour, mais les premières indications des nombres de voix semblent plutôt indiquer une grande stabilité des équilibres politiques.

Il est clair que les électeurs de droite se sont assez peu mobilisés et une large partie de l’abstention (autour de 54 %, soit un record pour ce type de consultation électorale) leur est imputable.

Cependant, l’élection de 2011 n’est pas le raz-de-marée annoncé. On parlait de 10 départements qui passeraient à gauche ; on en compte 2 (plus 3 ou 4 potentiellement gagnables pour la gauche).

En sens inverse, un département repasse à droite (le Val d’Oise). À titre de comparaison, en 2004, la gauche avait remporté 10 nouveaux conseils généraux, quand la droite en gagnait un ; et en 2008, la gauche avait gagné 8 nouveaux conseils généraux, quand la droite en gagnait deux.
Et, sur 2 026 cantons renouvelables, 386 seulement ont changé de bord, avec un solde négatif de 48 pour la droite et un solde positif de 31 pour la gauche.

Bref, plus que la révolution rouge-verte-rose annoncée sur les ondes depuis dimanche soir, nous assistons à une grande stabilité.
Malheureusement, cette stabilité conforte la domination de la gauche sur les collectivités locales. Or, ces dernières acquièrent chaque année de nouveaux pouvoirs. Et la capacité de nuisance du PS et de ses alliés augmente ainsi méthodiquement depuis plus de 10 ans.

Hormis l’abstention et les barons locaux de gauche, le grand gagnant est le Front national.
Mais, là non plus, il n’y a pas la révolution annoncée. Le parti de Marine Le Pen n’a pu s’imposer que dans deux des 402 cantons où il se présentait au second tour (après avoir présenté 1 450 candidats au premier tour). Ce qui, au passage, ne constitue pas une première : le FN avait déjà eu des conseillers généraux aux élections de 1998 et de 2004. Le FN continue à faire l’effet d’un repoussoir, malgré la « dédiabolisation ».

La principale nouveauté tient au rejet du front républicain par la majorité. Le « ni, ni » sarkozyste est un grand progrès face aux appels chiraquiens à voter à gauche.

Une autre nouveauté significative réside dans le fait que, presque partout, le FN a augmenté ses scores au deuxième tour par rapport au premier. Ce qui signifie que la diabolisation, bien qu’elle laisse des traces, ne fonctionne plus aussi bien que naguère.

Enfin, la troisième nouveauté – et non la moindre –, c’est que désormais une majorité de Français voudraient que l’on traite le FN comme un parti « comme les autres » : 52 % des Français sont de cet avis, contre 42 % voici 6 mois !

Ce qui est évidemment une excellente nouvelle, puisque rien ne justifiait l’ostracisme imposé à un parti pourtant légalement constitué et concourant légalement aux élections. Mais cette nouveauté est aussi embarrassante pour le FN. Car un « parti comme les autres », c’est un parti capable de gouverner. Or, le FN manque cruellement de cadres capables de se faire obéir (et même de se faire comprendre) des hauts fonctionnaires.

Et, par ailleurs, le FN manque également d’un programme socio-économique digne de ce nom. Bien que je sois nettement plus favorable aux libertés économiques que Marine Le Pen, je ne suis personnellement pas opposé à ce qu’un parti de droite propose un programme protectionniste.

Mais il convient que ce protectionnisme soit défendable. À l’heure actuelle, c’est aux frontières de l’Union européenne que l’on pourrait éventuellement restaurer des barrières douanières. Je doute fort, en effet, que la sortie de l’UE, qui fait toujours partie, me semble-t-il, du programme du FN, soit aujourd’hui techniquement envisageable.

Même pour un libéral ou un monétariste, une exigence de réciprocité dans l’ouverture des frontières me semble parfaitement justifiée. Rien n’impose non plus que nos négociateurs à l’OMC fassent semblant de croire que les prisonniers politiques des camps de concentration chinois sont des salariés comme les autres !

En tout cas, si les Français veulent que le FN devienne un parti comme les autres, il va y avoir du travail au FN pour être à la hauteur de cette nouvelle situation politique !

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Comments (5)

  • sas Répondre

    SYSTEME A MERDE POURRI DE CHEZ POURRI…….

    A MARSEILLES GUERINI REPASSE….

     

    ARF ARF ARF…….avec cette qualité de machine electorale française……le docteur landru frankestein ou hitler se présenteraient aux élections françaises…ils passeraient sans problèmes au 1 er tour…

     

    ET MËME LA CH7VRE DE MONSIEUR SEGUIN……..caliméro et les simson

     

    QUEPOUARCK

    SAS

     

    1 avril 2011 à 15 h 57 min
  • petitjean Répondre

     

    excellente analyse sur le site causeur.fr

     

    extrait

    Non, le FN n’a pas fait 11% !

    Quand on n’aime pas, on ne compte pas ?

    Disons le tout net, on s’est massivement fichu de vous dimanche soir, et sur toutes les chaînes: dans un scrutin cantonal ou législatif, les scores des partis au second tour n’ont aucun sens au niveau national. Les publier sans avertissement, comme l’a fait le ministère de l’Intérieur, ou les commenter ad libitum, comme nombre de confrères ainsi que la plupart des dirigeants de l’UMP ou du PS présents sur les plateaux, relève de l’escroquerie en bande organisée. Qui dit escroquerie dit victimes, ce soir c’était au tour  du FN d’être dépouillés après les dépouillements

    Pourquoi le score national de chaque parti n’a-t-il aucun sens au deuxième tour ? Tout simplement, parce qu’il n’y a pas une mais des centaines d’élections et que seuls les deux ou trois candidats arrivés en tête reviennent en deuxième semaine. Je ne vous refais pas le feuilleton du ni-ni et du front républicain, des pactes signés par les chefs sur les plateaux de télé et ignorés par la piétaille au nom de mille embrouilles locales. Pour apprécier l’entourloupe, il faut juste se rappeler que tous les partis ne sont pas en lice dans tous les cantons.

    Seul le premier tour peut donner une estimation exacte des forces en présence (sauf torsion ministérielle, mais ça, nul n’ose l’imaginer). La semaine dernière, à l’issue du scrutin, on savait ce que pesaient le Front de gauche, le PS, le FN. C’était un peu plus compliqué pour l’UMP, à cause du flou induit par les divers droite et pour les Verts, qui étaient souvent co-investis par le PS. N’empêche, la photo, le « sondage grandeur nature », c’était dimanche dernier.

    Non, non, c’était juste pour vous faire peur, et parlons plutôt immédiatement de ce qui fâche : le score du FN qu’on nous donne à 11% et des poussières donc. Foutaises ! Ce score est en fait celui du FN rapporté à l’ensemble des cantons, alors que ce dimanche, il était absent, contrairement au PS et à l’UMP, d’une grande majorité d’entre eux. En réalité dans les 400 cantons (environ un quart du total) où il restait en lice pour le second tour, le FN se situerait autour de 38 à 40% à l’heure où j’écris ces lignes. Et même si lundi on n’apprend que finalement il n’a réalisé que 35 %, c’est toujours 3 fois plus que l’estimation officielle, sur laquelle ont brodé tous les commentateurs télé ou presque (on exclura notamment du lot les implacables duettistes Zemmour et Domenach).

    Le cas de figure assez standard dans ces cantons-là, c’est un candidat FN qui a fait 25 points au premier tour, et qui en gagne 10 à 15 de plus au second. Pas assez donc, pour dégager une majorité, dans la quasi-totalité des cas, et cet élément est significatif : il ne s’est trouvé pratiquement pas un coin de France pour donner une majorité à un candidat frontiste. Mais ces candidats arrivent néanmoins à séduire entre les deux tours plus d’électeurs -notamment UMP- que lors des scrutins comparables qui ont précédé ; et ça aussi, c’est significatif : le FN fait toujours peur, mais il fait moins peur que jamais

    Voilà pour les correctifs arithmétiques qui s’imposaient, mais à la réflexion ça aurait pu être encore plus rigolo. Comme le FN n’a eu, semble-t-il, que deux élus sur 2000 conseillers généraux renouvelables, Claude Guéant aurait pu nous expliquer que le FN ne pesait plus que 2 divisé par 2000 soit 0,1% …

    31 mars 2011 à 19 h 31 min
  • Bourbonnaise Répondre

    Parce que vous trouvez que les autres partis dits “de gouvernement” ont un programme socio-économique valable ? Serions-nous dans cette situation si c’était le cas ? Et le bilan socio-économique des pays qui ont l’énorme de chance de vivre sous régime communiste vous semble vraiment satisfaisant ? Le FN peut-il faire plus mal que ses adversaires ? Et si on essayait ?

    30 mars 2011 à 23 h 23 min
  • Anonyme Répondre

    Article raisonnable et bien raisonné, notamment sur les lacunes du FN. Rappelons toutefois que les accords de Shengen ne sont pas mauvais mais le problème est qu’avant de supprimer les frontières entre états membres, il eut fallu installer un système informatique général qui centralise les arrivées aux frontières de la CEE dans les pays frontaliers. Or ce système est en retard. On a donc mis la charrue avant les boeufs ! Mais ramener la France au Franc en supprimant l’euro, et la sortir de la CEE n’est pas une idée valide. Elle s’apparente plutôt avec le principe de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le FN a une sérieuse lacune. Il est porté par ses idées de restriction de l’immigration et ses idées sécuritaires, c’est tout, mais pas sur ses plans économiques. De fait, il y a peu de chances qu’il passe au second tour en 2012. Et c’est ça le drame car à la place, on aura ceux (le PS) qui aideront à transformer le France en république islamique ou en Kosovo et qui se gaveront personnellement au passage avec leurs copains, nous laissant dans le chaos. Ou alors on aura ceux (l’UMP) qui sont incapables, grande-gueule-petits-bras, et qui se gaveront aussi comme les autres en continuant à détourner les richesses du pays nous abandonnant aussi à la misère du tiers-monde. ou alors on aura Nicolas Hulot qui nous mettra tous au cannabis !

    30 mars 2011 à 20 h 51 min
  • HOMERE Répondre

    Le résultat minable du FN en terme d’élus aux cantonales vient exclusivement du fait de l’absence d’alliance….ceci est la situation depuis plus de 20 ans…mais que diable poursuivons sereinement dans cette voie pour des résultats identiques.Comprenne qui pourra !

    Mais,dans ces conditions pourquoi voulez vous que le FN est un programme économique ? d’ailleurs pourquoi voulez vous que le FN est un programme tout court ?

    L’équation est donc : Pas d’alliance, pas d’élu, pas de programme…..mais plein d’électeurs qui ne servent à rien….que de faire élire la gauche ! !

    Le culte de la personnalité est aussi un point faible de ce parti….pas de cadres, pas de stratèges,pas de cohérence politique, que de l’improvisation…….et Marine Le Pen que l’on voit partout mais….seule !

    30 mars 2011 à 16 h 14 min

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