En approchant du volcan

En approchant du volcan

Dimanche dernier, à Saint-Pétersbourg, Jacques Chirac a déclaré : « L’humanité danse sur un volcan ». Son propos concernait le réchauffement climatique, qui serait dû à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, que le Traité de Tokyo a pour but de contrôler et de réduire. Il avait dans l’idée de presser une nouvelle fois les États-Unis de signer ce texte, ce à quoi ils se refusent toujours. Il faut d’ailleurs noter qu’aussi bien le réchauffement climatique que le rôle joué par les émissions de gaz à effet de serre sont contestés par une partie de la communauté scientifique qui, pour ne pas être « médiatiquement correcte », n’en est pas moins importante.

La réflexion présidentielle aurait pu aussi bien s’appliquer à la situation internationale présente. Nous y consacrons notre édito page 1. Mais qui ne voit qu’au-delà du Liban, du Nord d’Israël, de Gaza et de la Cisjordanie, c’est tout le Moyen-Orient qui risque de s’embraser d’un jour à l’autre, marquant alors le déclenchement d’une possible troisième guerre mondiale ?
En effet, « l’humanité danse sur un volcan ». À commencer par la France, qui est un peu, beaucoup, celle de Jacques Chirac… Le constat se résume en quelques mots-clés : immigration, islam, fiscalisme, dettes publiques. Et le Chef de l’État qui est apparu sur les petites lucarnes le 14 juillet, est toujours un bon danseur : n’est-il pas revenu, sans pudeur, sur ses soi-disant baisses d’impôts, tout en nous annonçant, pour le temps qui nous sépare de la fin de son mandat, plusieurs motifs d’augmentation des dépenses publiques ?

Chaque jour, la dette de l’État augmente. On vient de dépasser les 1 150 milliards d’euros. Et encore, ce chiffre faramineux ne prend-t-il pas en compte la dette au titre des retraites à servir à nos chers fonctionnaires qui, pour être hors du bilan de l’État, n’en ont pas moins un caractère tout à fait certain. Cette dette, que nous refilons honteusement à nos enfants et nos petits-enfants, n’a d’autre justification que la pusillanimité de nos gouvernants. Et en plus, aujourd’hui, les taux d’intérêt sont, sans doute durablement, orientés à la hausse…

Notre seule excuse est que beaucoup d’autres pays sont aussi mal gérés. Jacques Chirac ne s’est d’ailleurs pas privé de faire remarquer qu’au moment où il parlait, le déficit budgétaire était plus élevé, relativement, en Allemagne, en Italie, en Espagne qu’en France. Une façon de se prévaloir des turpitudes d’autrui.

La situation financière internationale est un autre sujet de grande inquiétude. Depuis longtemps, mais tout particulièrement depuis septembre 2001, les États-Unis accumulent une dette intérieure et une dette extérieure qui semblent augmenter de façon exponentielle. La première dépasse les 8 000 milliards de dollars, quant à la seconde, elle s’accroît proportionnellement au déficit commercial qui se creuse un peu plus chaque jour, les États-Unis ne vendant à la Chine, par exemple, que le quart de ce qu’ils lui achètent. Une telle situation ne peut évidemment durer, même si aucun prévisionniste ne peut indiquer le jour et l’heure où Chinois et Japonais, principalement, préféreront se défaire de leurs dollars plutôt que de les conserver.

Ces considérations seraient moins alarmantes si elles s’inscrivaient dans un système monétaire plus raisonnable. Jusqu’en 1971, ce dernier comportait une corde de rappel sous la forme d’un dollar indexé sur une valeur or (35 dollars pour une once). Non seulement cette discipline a disparu, mais encore, depuis quelque dix ans, le système de réserve fédéral américain a fait preuve d’un laxisme à toute épreuve ayant pour seul objectif de maintenir artificiellement une croissance économique forte. Aujourd’hui, les Américains consomment plus qu’ils ne produisent et, quand ils investissent, c’est avec l’argent des épargnants étrangers ! Quoi qu’il en pense, le nouveau président de la Fed est bien obligé de serrer les boulons. Dans un contexte international qui est le pire qu’on puisse imaginer. Du coup, les marchés des valeurs plongent ; les marchés des matières premières hésitent ; les marchés immobiliers baissent ou sont en panne.

Comme toujours, il y a un lien étroit entre la situation internationale, la finance du même nom, la gestion des monnaies et le comportement des marchés. C’est l’ensemble de ces paramètres qui rend tous les observateurs réalistes et objectifs très pessimistes pour l’avenir à court terme. Des politiciens incompétents et inconséquents nous auront tous plongés dans les flammes du volcan.

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Comments (7)

  • R. Ed. Répondre

    Y a pas qu’au Canada qu’il fait froid l’hiver ! Y a pas qu’au Canada qu’il pleut sans arrêt ! Y pas qu’au canada que les gens ont un matelas ! Y a pas qu’au Canada que les gens ont un peu d’or ! La preuve : j’habite en Belgique, il pleut 240 jours par an, en hiver, la température est souvent en dessous de zéro, mon matelas fait 1,4 m. x 2 et j’ai aussi de l’or, mon bridge de 32 grammes à 18 carats. Comme quoi!

    26 juillet 2006 à 0 h 02 min
  • jacques Répondre

    Pour Saint-Tex Merci pour me rassurer pour le réchauffement planétaire. Il fait tellement froid ici au Canada en hiver que vous m’apporter de grands espoirs. Oh! et ce qui est pour votre recherche de placement, ne chercher plus! Le Canada a le pétrole (2ième plus grande réserve mondiale), l’eau (en masse!), le froid (qui va selon vous être une valeur sûre) et même pour les nostalgiques nous avons aussi un peu d’or. Quelle bonne nuit de sommeil paisible je vais enfin pouvoir avoir après avoir compter tout mes beaux dollars canadiens bien cacher dans mon matelas. Merci encore pour faire renaitre en moi l’espoir de jours encore meilleurs.

    25 juillet 2006 à 10 h 54 min
  • Saint-Tex Répondre

    Mr Dumait a été réaliste. Parfait. Sauf qu’il a donné une image à peine superficielle de la réalité qui est bien pire. Le réchauffement : Quand je pense à Mr Millière qui le nie parce que selon lui, les experts (de mes deux) le nient aussi, je rigole bien. Le réchauffement est évident et il n’est pas besoin d’être expert-crétin pour s’en rendre compte. Le taux de CO2 et Co monte bien, grâce notamment aux violcans en activité, aux mines de charbon (USA et Chine) qui brûlent en sous-sol depuis les années 60 et qui génèrent depuis des millions de tonnes de CO2 et CO sans que l’on puisse les éteindre. L’hydrate de méthane qui git au fond de la mer du nord et ailleurs est sur le point de se déclencher et de rejeter des tonnes de méthanes en quelques semaines dans l’atmosphère. La pollution humaine ne créé rien, elle apporte seulement sa contribution accélérante. Bref, il y aura de plus de plus d’intemperies violentes et étonnantes, d’apparition rapide et brutale, de plus en plus de sécheresse grave, et d’innondations impromptues. Je signale que les glaciers Suisses qui alimentent le Rhin et le Rône sont fondus à plus de 50 %. Les Suisses préparent très sérieusement des barrages pour se garder ces eaux à leur propre usage. Je sais celà de source sûre. Pour la monnaie, elle est essentiellement électronique. Les banques ne possèdent en tout et pour tout dans le monde que 8 % de réserve en dur. C’était déjà à peine 45 % après la seconde guerre. Les USA sont tenus par les cou… par les japonais et les chinois qui détiennent l’essentiel de leur dette. La France est plus mal lotie encore. L’or se porte bien tandis que le barril grimpe. Quant aux (missiles) Nord Coréens et aux Iraniens, ils attendent leur heure, mais ne faibliront pas du tout. Ils enverront la sauce quoiqu’on fasse de toutes façons. Et les chinois se mettront du côté des vainqueurs jusqu’à ce que ces derniers soient seuls et là, les Chinois les détruiront. Ils seront ainsi seuls eux-mêmes. Maintenant, chacun peut toujours s’énnerver, s’agiter et faire un caca nerveux, mais c’est comme ça. La terre entamme un nouveau cycle en même temps que l’homme veut se suicider. De la pierre, de la terre, un fusil et à la grâce de “Dieu”.

    23 juillet 2006 à 11 h 08 min
  • grepon le texan Répondre

    Les asiatiques vont alors commencer a s’interesser plus a d’autres monnaies que le dollar de tres bientot. Mais pourquoi? Il n’y’aura toujours pas de meillieur marche ou investir son argent que aux USA, du fait de la manque relative de liberte economique presque partout aillieurs. A moins que l’Europe ne devienne par miracle moins socialiste de tres bientot, mais nous savons parfaitement que ca ne figure pas du tout dans aucun prevision de qui que ce soit. Par aillieurs, en Chine il y a un montant de =mauvaises= dettes interieur dans ce pays qui rappellent bien les montagnes de mauvaises investissements au Japon pendant les 80’s. Le resultat ne sera pas le meme. Il faut s’attendre plus a un retour de l’autoritisme a la Chinoise, plutot qu’une longue et penible souffrance solidaire a la Japonaise. Pendant tout cela, ou mettre ces investissments? Mais ou? C’est tellement difficile a choisir entre l’Europe demograpiquement moribond et toujours aussi socialiste, ou…les USA. Sooo many choices…

    21 juillet 2006 à 5 h 33 min
  • Pierre Répondre

    Bravo pour votre excellent article, Alain. Cordialement

    20 juillet 2006 à 15 h 16 min
  • siniq Répondre

    Dommage qu’Aroun Tazief ne soit plus chez les socialos,il aurait pu leur expliquer le fonctionnement d’un volcan. De toute façon,ils n’auraient rien compris,z’avez pas vu la tête de g…. au Hollande et à sa Royale de concubine et en plus il veulent nous faire croire qu’il sont prés à nous gouverner il est vrai qu’ aprés le chi-chi ,tout est possible.

    19 juillet 2006 à 7 h 11 min
  • EIFF Répondre

    Article d une trés grande lucidité sur la situation globale actuelle. Bravo Mr Dumait. Ne serait-il pas temps de poser sérieusement la question sur la sortie de l Euro pour permettre à la France de retrouver son indépendance monétaire, budgétaire et politique ? Que ce soit avec l euro, ou avec le dollar à une notre échelle, on voit bien que dès que l on rentre dans une logique de monnaie unique et de suprématie étatique on tue l économie et on crée les conditions pour un chômage de masse et pour une croissance illusoire. Face à la croissance chinoise et indienne, et demain le réveil de l ours russe, les américains devront certainement indexer à nouveau le dollar sur l or pour calmer les emballements et l UE rendre leurs libertés monétaires aux nations européennes comme la France, l Allemagne ou l Italie. Mais plus on attendra et plus la croissance mondiale sera incertaine pour la zone occidentale, au profit d autres régions du monde bien décidées à conquérir le reste de la planète.

    19 juillet 2006 à 6 h 29 min

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