Enjeux identitaires et économiques de 2017

Enjeux identitaires et économiques de 2017

Jean-Yves Le Gallou, haut fonctionnaire, ancien ca­dre du FN puis du MNR, dirige la fondation Polemia qui produit une analyse de qualité tout spécialement sur les questions médiatiques et culturelles, trop longtemps délaissées par la droite.

Il a récemment publié une très intéressante analyse sur les enjeux de l’élection de 2017. Notant que les deux « favoris » (François Hollande à gauche et Nicolas Sarkozy à droite) sont de plus en plus « démonétisés », il remarque que des candidats « de rechange » semblent se dessiner : Emmanuel Macron à gauche et Alain Juppé à droite.

Si je suis entièrement d’accord avec lui sur l’évolution du « Système », je pense qu’il évacue un peu vite Manuel Valls, dont la lutte discrète avec le président a, elle aussi, 2017 pour enjeu.

Mais cela change peu à l’analyse générale : les partis « de gouvernement » n’envisagent pas de laisser la place et le débat se résume à un duel centre gauche-centre droite.

Au demeurant, ces deux « centres » sont si proches l’un de l’autre que le centre gauche peut se trouver plus à droite que le centre droit. C’est ainsi que Manuel Valls est désormais à la droite d’Alain Juppé sur les questions migratoires et sécuritaires et qu’il n’est pas plus à gauche que ce dernier sur les questions économiques ou « sociétales ».
Mais le plus intéressant dans cette analyse tient naturellement aux enjeux idéologiques car une élection est d’abord l’occasion de faire avancer des idées et d’instaurer un rapport de forces sur des questions idéologiques.

Et, sur ce sujet, Jean-Yves Le Gallou décrit parfaitement la situation. Le « Système » veut faire en sorte que l’élection se joue sur les questions économiques, tandis que l’intérêt du trublion « anti-Système » qu’est le FN est de jouer sur les questions identitaires. Sur les questions économiques, le FN serait battu ; sur les questions identitaires, il pourrait gagner.

Naturellement, une élection n’est jamais consacrée à un seul sujet et, pour les deux camps, il faut donc ne pas trop perdre sur les sujets où l’on est faible et accroître l’avance sur les sujets où l’on est fort.
Il faut cependant ajouter, pour nuancer un peu le tableau, que la primaire « républicaine » est susceptible de faire émerger un candidat de droite de conviction je veux dire aussi à droite que les électeurs !
Mais, qu’il soit un électron libre sorti des primaires LR ou le candidat FN, ce qui est certain, c’est qu’un candidat attaché aux convictions de droite se heurterait au « Système » et à son oligarchie et qu’il doit donc, pour l’emporter, à la fois améliorer son discours économique et renforcer son discours identitaire.

Sur ce dernier point, la nullité des oligarques étant confondante, il n’est pas difficile de briller : l’immense majorité des élus nationaux nous serinent à longueur de journée que la seule façon de faire baisser le vote FN est de faire baisser le chômage ce qui signifie clairement qu’ils n’ont rien compris aux problématiques identitaires.

Mais, sur les questions économiques, il ne serait pas difficile de changer de discours sans se renier. Il suffit de dé­fendre « les petits contre les gros ». Je conçois fort bien que l’on n’applaudisse pas aux appels à la concurrence façon Bruxelles ou au TAFTA, mais en quoi cela s’oppose-t-il à la libre entreprise ? En quoi cela impose-t-il de tenir un discours social-dé­mocrate sur les soi-disant acquis du conseil national de la résistance et les charmes de l’État-providence ?

La lutte contre l’oligarchie politique et financière nécessite, au contraire, de renforcer autant que possible les petites entreprises, les familles, les communes…

Bref, de défendre le droit de propriété et le principe de subsidiarité.

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Comments (5)

  • Raùs Répondre

    Nous en sommes à la dictature de la démocratie – meilleur serait un gentil autoritaire qui nous gouverne !

    2 février 2016 à 6 h 41 min
  • BRENUS Répondre

    JUPUTE, un “candidat de rechange”? Dites plutot un vieux cheval de retour d’ailleurs déjà adopté par la gauche bobo. Si ce bidon passe, les gens sérieux se cassent , comme dirait l’autre. Car ne vous faites pas d’illusion, en dépit de son fort potentiel intellectuel (ou à cause de…) il ne fera rien d’autre qu’une politique chiraquienne encore plus pourrie que l’originale. Qui nous a bombardé de nouvelles taxes en tous genre en 95 ? Le “meilleur d’entre nous, bien dans ses bottes” et dans vos impots aussi.

    28 janvier 2016 à 17 h 17 min
    • Rosenberg Répondre

      Juppé tropimbu desa personne pour se rendre compte qu’il est nul !

      1 février 2016 à 18 h 57 min
  • Rosenberg Répondre

    Valls, Belkacem et les autres ministres doivent subir un test sur leurs connaissances de l’Histoire de France – ceci doit être effectif pour tous les futurs ministrables d’origine étrangère !

    27 janvier 2016 à 16 h 20 min
  • barbanzed Répondre

    Il faut défendre une démocratie à la fois représentative ( de moins en moins ) et participative ( de plus en plus et de plus en plus facilement ).

    26 janvier 2016 à 13 h 32 min

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