Les exagérations de la vertu politicienne

Les exagérations de la vertu politicienne

Les politiciens au pouvoir exigent désormais la vertu. Fini le temps où le président de la République, à cheval sur son scooter piloté par un fonctionnaire de police, allait retrouver la nuit, rue du Cirque à Paris, une nouvelle maîtresse. Maintenant, le règne de la vertu socialiste a été instauré.

Toute femme est invitée à porter plainte contre celui qui, dit-elle, l’a violée. La prescription du crime est passée de 10 à 20 ans. Donc une grand-mère violée, il y a 19 ans, 11 mois et 29 jours, pourra porter plainte contre un monsieur qui sera interpellé, placé en garde à vue, jugé et condamné en cour d’assises. Et les preuves ? Quelle question ! La parole d’une femme fait foi. On n’a pas besoin de s’embarrasser de preuves.

Il faut dire cependant que cette nouvelle vertu ne plaît pas à tout le monde. Le « Figaro Magazine » de décembre 2017, notamment, dénonce sous la plume de son rédacteur en chef, Guillaume Roquette, « une justice qui fait fi de toutes les règles de droit, à commencer par la présomption d’innocence ». Tout le monde, écrit-il, peut « balancer » tout le monde.

Pour le harcèlement sexuel, même justice expéditive. La prescription est de 5 ans. Donc une dame pourra, après 4 ans, 11 mois et 29 jours, porter plainte contre un individu qui a tenté de la harceler. Isabelle Adjani elle-même vole au secours de la vertu socialiste en expliquant que la galanterie est l’antichambre de la goujaterie, voire bien pire. Donc ne soyez pas galants. Les choses étant désormais ce qu’elles sont, le mieux est de se sauver lorsqu’on aperçoit une jeune femme.

Tout ceci est évidemment grotesque. La vérité est que ces nouvelles dispositions résultent de la démagogie poussée à l’extrême et ouvrent la porte à la vengeance et à la délation. À tel point que les cours d’assises sont désormais submergées de plaintes pour viol, y compris contre des ministres du gouvernement Macron !

Sans doute existe-t-il, hélas, des brutes et des goujats, mais il n’est pas acceptable de généraliser. Si l’on veut trouver des violeurs en série, il faut se rendre dans certains quartiers et se souvenir de ce qui s’est passé à Cologne dans la nuit de la Saint-Sylvestre 2017. Guillaume Roquette écrit à ce sujet : « Les hommes politiques sont bien plus discrets quand il s’agit des banlieues perdues de la République… »

Ce n’est pas tout. La nouvelle vertu socialiste est non seulement sexuelle ; elle est aussi fiscale. La chasse aux frondeurs et aux paradis fiscaux est à nouveau ouverte. L’État va récupérer sur les riches qui ont survécu des sommes espérées gigantesques qui seront redistribuées vous savez à qui. Une police fiscale va être créée avec 50 officiers judiciaires qui, de Bercy, vont diriger les opérations confiées à des milliers d’inspecteurs. Taïaut, taïaut, taïaut… Feu à volonté ! Les riches, cette fois-ci, fini ! Bref, Gribouille est roi. Car, en réalité, cette politique de spoliation a eu et aura pour effet de faire fuir des centaines de milliards d’euros qui vont se mettre à l’abri selon des procédures très sophistiquées. La confiance disparaîtra complètement, ainsi que les investissements étrangers qui iront ailleurs que dans un pays prédateur, alors qu’il serait si simple d’obtenir des résultats positifs en diminuant les prélèvements obligatoires de 30 % globalement et immédiatement. La confiance renaîtrait, des milliards d’euros reviendraient, avec des investisseurs, ce que Donald Trump a obtenu aux États-Unis. Mais cela l’idéologie haineuse du socialisme marxiste l’interdit en France, ce que déplore la très sérieuse Cour des Comptes qui vient, une fois de plus, de souligner l’absence de mesures efficaces du gouvernement Macron – celles, prises et annoncées, n’étant, dit la Cour, que des déclarations d’intention.

Par ailleurs, la vertu politicienne a décidé que, désormais, les fonctionnaires seraient payés au mérite. Bravo, le mérite sera enfin reconnu. Mais est-on sûr que le mérite ne sera pas, en réalité, le mérite politique et sexuel ? Pratiquement, un fonctionnaire classé à droite sera-t-il jugé méritant par son supérieur de gauche et si une jeune fonctionnaire fait de la « résistance », son chef lui en sera-t-il reconnaissant ? Là aussi, les vastes réformes vertueuses annoncées ne sont que démagogie et communication. De plus, elles présentent des risques. La fonction publique en France est pléthorique, surtout la fonction publique territoriale, mais la haute fonction publique reste la colonne vertébrale qui évite de tomber au niveau du Congo. Si les princes qui nous gouvernent veulent faire quelque chose de concret, qu’ils mettent fin, par les moyens appropriés, aux quelque 8 000 faits de violence que l’on enregistre chaque jour en France – je dis bien : chaque jour. Ce serait un bon commencement.

 

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Comments (8)

  • Paul Répondre

    Monsieur, réfléchissez un peu. Vous dîtes que vous êtes médecin. Je suppose qu’interne vous deviez en référer à votre chef de service qui vous évaluait en fonction de vos résultats et votre capacité à apprendre. Je rappelle qu’un des rôles du médecin chef est justement d’évaluer le personnel soignant sous ses ordres. Sans doute, une fois formé, en avez-vous fait de même avec les membres de votre équipe. Les supérieurs hiérarchiques sont nommés en fonction de leurs compétences théoriques acquises puis de leurs résultats évalués concurremment avec ceux de leurs collègues.

    24 février 2018 à 10 h 55 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Lambert , à la vertu je préfère la virtù chez l’ homme … politique

    21 février 2018 à 19 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour ce qui concerne les ” normes ” tout n ‘est question que de balancier … nous vivons présentement une sale période , c’ est certain , et qui n’ a pas encore atteint son amplitude maximale , puis tout redescendra … grâce à l’ Islam et les dames seront alors exaucées

    amen

    21 février 2018 à 13 h 16 min
  • Paul Répondre

    Cet article souligne une tendance aux racines anciennes. Le féminisme a sommé les femmes d’être autonomes, sexuellement et économiquement libérées et heureuses en famille, à condition d’élever seule ses enfants. L’homme n’est plus son complément naturel mais son concurrent légitime. Il convient donc de le mettre à bas par tous les moyens. Le féminisme a culpabilisé une société patriarcale où le rôle de chacun était sainement et précisément défini. En le détruisant, on a fait voler en éclats tous les repaires naturels. Le résultat est qu’aujourd’hui une femme se sent violée dés qu’elle croise un regard masculin, flouée quand elle n’obtient pas satisfaction sociale ou sentimentale, humiliée quand elle n’a pas réussi une carrière flatteuse. D’où cette foultitudes de dénonciations plus ou moins calomnieuses, ces divorces si répandus qu’on n’ose même plus se marier, ces enfants auxquels on renonce tant être mère est aujourd’hui dévalorisé. Avec pour conséquence cette baisse de la natalité qui ressemble tant à un suicide collectif.
    Les femmes doivent repenser leur condition d’aujourd’hui non pas à lumière des “droits acquis” mais de leur équilibre social et affectif. Un regard sans préjugés vers un passé pas si lointain leur permettrait sans doute de reconsidérer leur projet de vie.
    Sur les évadés fiscaux, il conviendrait de ne plus les considérer comme des délinquants mais comme des lanceurs d’alerte: si l’évasion fiscale est si importante, c’est sans doute que la fiscalité elle-même est absurde.
    Quant au paiement au mérite des fonctionnaires, ce devrait être une évidence. Il en est ainsi dans le privé avec une évaluation précise par objectifs. Inutile de tergiverser avec les syndicats c’est du temps de perdu. Je suis sûr que les Français sont pour que cela soit vraiment institué. Mais le gouvernement en a-t-il la volonté ? J’en doute.

    20 février 2018 à 18 h 41 min
    • Olivier Vittori Répondre

      Paul, je partage entièrement votre commentaire. Pour le jugement sur les fonctionnaires, l’étant moi-même (professeur des université en sciences exactes) je l’avais proposé dès 1983 quand après avoir enseigné en anglais aux USA j’avais été jugé par les étudiants, sondage fait par l”administration. Ayant été jugé favorablement, j’aurai pu rester aux USA, mais des raisons familiales me rappelèrent en France. Je ne regrette rien car la vie aux USA n’est pas le rêve que font trop de français qui ignorent tout de ce pays si grand que les américains connaissent parfois plus mal qu’on ne le pense. Moi même je connaissais mieux la géographie des USA que certains collègues américains. Bref seule une privatisation réelle des universités permettra le paiement au mérite, et le corps enseignant ne sera plus fonctionnaire.

      22 février 2018 à 21 h 42 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      qui évaluera le ” mérite ” des fonctionnaires ? les syndicats et les partis politiques auront, c’ est certain, leur mot à dire pour désigner les leurs, et la promotion canapé fera le reste ! … reste une solution : ” intéresser les fonctionnaires “

      23 février 2018 à 9 h 15 min
      • Paul Répondre

        Tout salarié peut être évalué à partir d’objectifs précis. L’intéressement peut se concevoir si les objectifs sont atteints. Ce sont les supérieurs hiérarchiques qui évaluent. Ce n’est pas malheureusement encore dans la culture de nos administrations mais certaines villes arrivent tout de même à le mettre en place.

        23 février 2018 à 13 h 57 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          qui nommera les ” supérieurs hiérarchiques ” ?

          23 février 2018 à 20 h 22 min

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