Le fiasco de Notre-Dame des Landes

Le fiasco de Notre-Dame des Landes

On ne construira donc pas un nouvel aéroport à Nantes. Décision prise. M. Michel Polaco, grand spécialiste des questions aéronautiques, entendu sur France Info, pense que c’est une bonne décision car, d’après lui, il est inexact de dire que l’évolution du trafic aérien le rendait nécessaire à court ou moyen terme.

Il a même évoqué la vétusté du projet laissant penser que, de ce fait, il exagérerait les besoins. On aurait pu attendre une conclusion inverse ; le trafic à venir n’est pas attendu en baisse et ça n’a pas dû échapper aux concepteurs du projet.
Les discussions sur la nécessité ou pas de ce nouvel aéroport, qui a fait l’objet de nombreuses études, seraient sans fin. Je n’ai pas la compétence pour en juger.

Je peux seulement faire remarquer que, dans un pays de dimensions assez réduite comme la France métropolitaine, il y a beaucoup d’aéroports. Sont-ils tous vraiment nécessaires ?

Pour faire passer la pilule de l’enterrement du projet, le Premier ministre annonce l’agrandissement de l’aéroport existant à Nantes et de celui de Rennes.

Il n’a pas parlé de ceux, voisins eux aussi, de Saint-Nazaire et Angers.

Si on admet grosso modo que les liaisons ferroviaires sont au moins aussi compétitives, en temps passé, que les liaisons aériennes sur le territoire métropolitain, seules les liaisons européennes et intercontinentales justifient la présence d’un aéroport. Or il y en a quatre dans la région. C’est beaucoup.

En attendant, Tartarin gonfle les pectoraux pour faire croire qu’il a fait preuve d’autorité.

Si on laisse deux mois aux squatters pour évacuer le terrain, on exige dès la semaine prochaine la libre circulation sur la départementale, qui traverse la ZAD – dont, apparemment, on se passait bien depuis des années.

Il ne suffit pas de paroles, toujours les mêmes depuis tant d’années, pour montrer son autorité.

Si les Français n’en voient jamais de preuves, le doute s’installe.

On évoque souvent, pour tenter de justifier la pusillanimité de l’État, le précédent de Sivens. Dans une situation violente créée par de véritables émeutiers, les réactions policières inévitables avaient entraîné la mort d’un manifestant. Regrettable, bien sûr.

Mais si l’État est paralysé à cette seule évocation, autant admettre tout de suite, qu’il ne fera plus rien en telle situation, car le risque est inséparable de la violence, fût-elle légitime et légale.

Le moindre groupuscule activiste recherchera l’affrontement et imposera sa loi.

C’est malheureusement déjà le cas dans de si nombreux territoires de la république.

Ce qu’il restera de cet interminable feuilleton NDDL, ce n’est pas le soupçon de ne pas avoir pris la bonne décision.
C’est la capitulation en rase campagne de l’État (une de plus).

Pour éviter de donner ce spectacle navrant, comme l’a dit Mme Le Pen, il fallait d’abord évacuer la ZAD, puis, seulement après, prendre la décision, quelle qu’elle fût.

Défaite politique, c’est certain ; les zadistes pavoisent et fêtent la nouvelle – et ils ont raison : ils ont gagné. C’est la glorification de la minorité violente.

Cette nouvelle preuve de la faiblesse de l’État devant les émeutiers est évidente.

Où sont passées les valeurs de la république dont on nous rebat les oreilles ?

Des élus locaux presque unanimes désavoués, un référendum populaire (pardon, maintenant qu’on en néglige les résultats, on parle d’une consultation) oublié, une promesse de campagne présidentielle bafouée.

Sans compter le coût financier, inchiffrable actuellement, pour le contribuable, et le lancement de nouvelles études intermina­bles, ponctuées des inévitables recours, pour l’agrandissement de l’aéroport actuel.

On est reparti pour quinze ans.

Tout cela ne va pas inciter les électeurs à aller aux urnes.

Et on peut parier que ce fiasco en annonce d’autres.

Quel avenir pour les projets d’aménagement d’intérêt national qui sont nombreux ? Le site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bures sera le prochain objectif des commandos zadistes.

À bientôt !

Le feuilleton national continue. La dégringolade aussi.

Partager cette publication

Comments (7)

  • AMA Répondre

    En ratatinant les besoins aéronautiques de la région à lespace urbain de Nantes et en prenant les besoins actuels comme base de raisonnement à long terme, il est certain que ce n’est pas rendre service à la région Grand Ouest à l’horizon 2030. C’est jouer “petit bras”. Si c’est par peur des zadistes, c’est lamentable. Après la guerre, le développement par exemple de l’énergie hydraulique a été un exemple d’audace aux résultats positifs. Mais le personnel politique était de grande qualité et poursuivait de grands projets, sans être astreint à la “com”, la courtisanerie et à une mesquinerie “pétocharde”. Pauvre France…

    29 janvier 2018 à 16 h 55 min
  • betsynette Répondre

    peut on croire un traître, qui à trahit, trahira encore, je regrette cela me dègoute??????

    26 janvier 2018 à 19 h 53 min
  • Renaud de Carpentier Répondre

    Ne connaissant pas le dossier technique, je ne suis pas en position de juger sur le fond, c’est à dire de savoir si la construction de cet aéroport était une bonne ou une mauvaise idée. Mais :
    – si la décision de construire cet aéroport était “inappropriée”, cela aurait du être dit par les gouvernements qui se sont succédé depuis 40 ans. Et les conclusions auraient du être tirées d’une telle analyse, suivies des actions correspondantes : soit la mise en route du chantier, soit son abandon, mais de toute façon après libération du terrain de ses occupants “Zadistes”…
    – si ce projet d’aéroport n’est pas pertinent, il faut évidemment y mettre fin. Mais dans ce cas, il fallait d’abord expulser les zadistes. Sinon, cette décision apparaît pour ce qu’elle n’est peut-être pas : une capitulation en rase-campagne du gouvernement de la France devant un groupuscule violent, à l’action totalement illégale, et la négation de tout notre système démocratique. C’est alors une décision démagogique, scandaleuse pour les citoyens respectueux de la loi, et dangereuse car elle crée un grave précédent. De plus elle est évidemment présentée comme une “restauration de l’autorité de l’Etat”, ce qui ajoute en plus une insulte à l’intelligence des Français.

    26 janvier 2018 à 15 h 09 min
  • stopdechnuc52 Répondre

    Vivant le cloaque de Bure (et non pas Bures) depuis ses origines – un quart de siècle ! – la seule démarche intelligente à poser serait non pas de s’insurger que des ZAD émerge sur chaque GPII (grand projets ineptes et imposés) mais bien : POURQUOI ? Et l’analyse en serait sidérante sur les méthodes mises en place par l’Etat pour arriver à ses fins : démocratie piétinée, achat des consciences, etc. Si ON voulait VRAIMENT éviter la contagion ZADiste, la solution est connue : démocratie, éthique. Reste la question de fond : que veulent “réellement” les gouvernants ?

    24 janvier 2018 à 13 h 52 min
  • HOMERE Répondre

    La racaille énarque qui sévit dans nos administrations n’est perméable qu’à l’accession à des hautes fonctions qu’ils sont incapables d’assurer avec compétence et responsabilité.
    Supprimons la racaille énarchique

    24 janvier 2018 à 13 h 29 min
  • HELA PERNOLLET Répondre

    Je suis bien d’accord, il n’y a plus aucune autorité réelle dans notre ”beau” pays! Nous n’avons que des beaux parleurs. C’est désastreux et ceux, celles qui les conseillent sont nulles!

    24 janvier 2018 à 11 h 35 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      il n’ y a surtout pas eu , dans les différents gouvernements qui se sont succédé, de gens lucides et qui savaient s’ entourer de conseillers intelligents ; c’ est l’ aboutissement de longues années d’ un abrutissement énarchique et d’ une caste de hauts fonctionnaires technocrates

      24 janvier 2018 à 12 h 58 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *