Fillon et le rejet des « bobos »

Fillon et le rejet des « bobos »

Près de cinq millions d’électeurs à la primaire de la droite ont choisi François Fillon pour être leur candidat à la présidentielle en 2017. Et tous les médias de rechercher les causes de ce choix en comparant son programme à celui de Juppé, pourtant si proche du sien. Ils se demandent ce qui a bien pu amener ces plus de quatre millions d’électeurs à se déplacer pour voter à presque 70 % pour François Fillon.

Une première raison semble évidente : l’âge et la posture. Le calme de l’un, l’agressivité de l’autre. À mon avis, ce n’est pas la seule.

Tout ce que la France compte de psychologues et philosophes essaie, depuis que sont tombés les résultats, le 27 novembre dernier, de puiser dans leur argumentaire habituel ou de trouver dans le programme des deux candidats ce qui a bien pu décider cet électorat à préférer Fillon à Juppé. Mais rien ne les oppose vraiment dans ce domaine.

À première vue, on pourrait donc penser que c’est parce que le premier a donné avec sa famille l’image de la France traditionnelle dont les Français ont la nostalgie et de lui-même une image plus conforme à l’idée que les électeurs se font de ce que devrait être un président de la république. Quelques-uns ont dû prendre en compte aussi son goût du risque et sa prudence dans la réalisation de sa passion pour les courses automobiles. Personnellement, je crois, là encore, que, si ces raisons existent, ce ne sont pas les seules.

Les votants à la primaire de la droite et du centre (comme ceux de la primaire de gauche) ne sont pas des électeurs « ordinaires ». Ce sont ceux qui, excédés par la prise de possession du pouvoir politique par des partis qui se sont organisés pour que l’alternance ne concerne qu’eux, veulent peser dans le débat. Les politiciens professionnels ont exclu le Front national du débat politique : ce parti, qui représente 20 à 30 % des électeurs, n’a que deux députés (alors qu’il est présent au niveau européen). Certes, Jean-Marie Le Pen a plombé son parti par des propos inacceptables, mais on ne peut nier que sa fille ait pris les distances nécessaires pour lui rendre sa légitimité. Que ce soit un parti « ramasse-tout » ne le différencie pas tellement du Parti communiste auquel tout est bon, y compris la violence extrême pour s’opposer aux lois qui lui déplaisent.

En conséquence, exclure le FN n’est qu’un moyen imparable pour droite et gauche de conserver le privilège de gouverner la France. Ce dont, personnellement, je considère le FN incapable, dans l’état actuel des choses, tant son programme économique est illisible.

La vraie raison du choix de François Fillon relève, en tout cas, pour moi d’un phénomène qu’obsédés par ses certitudes politiques, nul parti n’a compris.

J’y vois une révolte de la France profonde contre celle que les bobos ont construite. Cette France profonde, fière de son pays, consciente des millions de morts qui ont défendu au fil de l’Histoire son intégrité et sa personnalité, son peuple et ses vertus, a profité de ces primaires pour essayer de reprendre en main le domaine de la politique capté depuis des décennies par les soixante-huitards et les bobos !

Selon moi, ce sont, en quelque sorte, les nouveaux Astérix de notre siècle qui résistent à des courants voulant entraîner leur pays vers un autre destin que celui auquel notre histoire et les sacrifices de nos ancêtres donnent droit. Souhaitons qu’ils soient de plus en plus nombreux pour que la France redevienne la France !

René Crignola
Neuilly-sur-Seine (92)

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Comments (3)

  • Jaures Répondre

    Qu’est-ce que M Crignola appelle la “France profonde” ? Des études (Elabe novembre 2016) ont montré que les électeurs aux primaires de droite étaient majoritairement des hommes (59%), retraités (43%) ou de classes moyennes supérieures (32%) et issus des “communes urbaines de province”(60%).
    Donc, pour Crignola, la France profonde est la bourgeoisie provinciale mâle, âgée et aisée.
    Les autres sont des bobos.

    28 janvier 2017 à 11 h 29 min
  • betsynette Répondre

    Quand je vois la hargne des journaleux de BFMTV, pour l’affaire Fillon, ce malheureux est déjà pendu, la ruth s’en donne à coeur joie, je ne suis pas Fillonniste, mais ces bobos qui ont accepter de nourrir mazarine, Valérie, puis julie, pour le dernier gogo, ségoléne, pour que gogo ne paie plus de pension alimentaire et tous les politiciens qui font travailler femme, maitresse, enfant, c’est tout qu’il faut revoir car je ne pense pas que Pénélope soit tricheuse, mais ce que je sais c’est que les merdias sont à vomir, et la je ne me trompe pas.

    26 janvier 2017 à 19 h 54 min
    • Jaures Répondre

      Certes Betsynette, mais trouvez-vous normal qu’un homme qui va demander un rude effort aux salariés et aux chômeurs, soit aussi désinvolte avec l’argent distribué ainsi à sa propre famille ? Pénélope a touché 5000€ brut pendant près de 10 ans. C’est tout de même 4 fois le smic ! C’est le salaire d’un médecin généraliste débutant, d’un ingénieur hautement qualifié. C’est plus que le salaire moyen d’un entrepreneur ou d’un commerçant.
      Et cela sans parler des 100 000€ attribués pour deux notes de lecture par un ami milliardaire.
      C’est tout de même beaucoup pour des gens qui ont déjà de quoi, ne trouvez-vous pas ?

      28 janvier 2017 à 11 h 38 min

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