Financement public des partis politiques‏ et ses effets pervers

Financement public des partis politiques‏ et ses effets pervers

Minute de demain traite des effets pervers produits par le financement public des partis politiques.

Extraits :

“Ce serait le prix d’une saine démocratie, débarrassée de ses financements oc cultes et de sa corruption. On est priés d’y croire… Outre qu’aucune loi sur le financement politique n’a jamais fait cesser le trucage des marchés publics ni les rétro-commissions dont nul n’ignore plus l’existence depuis l’affaire de Karachi, ce financement public comporte des effets pervers qui n’ont pas encore été pleinement mesurés.

Premier effet pervers, le pire par ses conséquences gravissimes sur le fonctionnement démocratique: le système s’auto-entretient, il assure sa propre perpétuation, au détriment de nouveaux venus éventuels. Le mécanisme peut se résumer ainsi: pour réussir en politique, il faut de l’argent; mais pour avoir de l’argent, il faut avoir réussi en politique. Plus on a obtenu de voix, plus on reçoit d’argent. Plus on a d’élus, plus on en reçoit aussi. Si l’on part de rien, comme on n’a droit à rien, on a de fortes chances d’arriver… à pas grand-chose par rapport aux partis en place qui, eux, en plus des moyens financiers, disposent de tous les pouvoirs et de tous les moyens médiatiques. Où est la liberté quand l’Etat finance tout ?

Deuxième effet pervers: les partis politiques sont quasi… nationalisés. Et de plus en plus déconnectés du «pays réel». Le chiffre le plus probant, à cet égard, est le pourcentage du financement public dans les ressources des formations publiques. La part d’argent public est écrasante. […]

Autant dire, et c’est là un troisième effet pervers qui découle des deux précédents, que si la majorité parlementaire décidait de modifier la loi et de supprimer, d’un seul coup, d’un seul, le financement public sur la base des résultats obtenus aux élections législatives, il n’y aurait quasiment plus… d’opposition. Seuls ceux qui ont pu se constituer un trésor de guerre – et ceux, qui sont les mêmes – qui peuvent influer sur la passation de marchés publics et ont aussi le carnet d’adresses bien fourni pourraient poursuivre leurs activités. Les autres, tous les autres, hormis quelques rares structures qui disposent d’une réelle force militante, pourraient mettre la clef sous la porte, habitués qu’ils ont été à vivre au-dessus de leurs moyens réels sur les deniers publics.”

(via )

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Comments (1)

  • DOE Jane Répondre

    je vous invite à lire sans délai le dernier opus de Madame MF GARAUD ( Imposture politiques chez Plon ) et vous comprendrez sans difficulté d’où provient la déliquescence de l’état ; bonne lecture et bonne année à tous les lecteurs de ce blog indispensable à une bonne hygiène mentale

    6 janvier 2011 à 13 h 44 min

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