France : voie sans issue

France : voie sans issue

Le premier tour des élections régionales françaises a vu les électeurs s’abstenir massivement, le deuxième tour a confirmé cette abstention massive.

De multiples explications ont été données au phénomène.

L’explication majeure me semble être que les électeurs français ont le sentiment croissant que voter ne sert à rien, et ne change pas grand-chose à la façon dont le pays est gouverné.

Et c’est un fait, il est difficile de penser que voter sert à quelque chose.

Depuis des années, des décennies sans doute, ceux qui se succèdent au pouvoir régissent le pays en adoptant la position du chien crevé glissant au fil de l’eau, et montrent essentiellement une force d’inertie.

Les problèmes du pays restent les mêmes, et ils s’aggravent.

Des tendances lourdes sont à l’œuvre et suivent leur cours.

La croissance est absente, le chômage et la pauvreté augmentent, tout comme l’insécurité, l’immigration ou l’islamisation.

Un nombre croissant de décisions sont prises au niveau européen où la prise de décision est à l’abri du suffrage universel, et s’opère sur un mode strictement technocratique.

Désigner des gens inertes qui font semblant de décider tandis que les décisions majeures sont prises au-dessus d’eux peut paraître superflu et, ainsi, beaucoup d’électeurs sont conduits à penser que la démocratie est désormais un simulacre auquel participer est inutile.

Une explication complémentaire est que l’offre politique ne permet pas de penser que des dirigeants, quels qu’ils soient, sont à même de rétablir la démocratie et de prendre les décisions qui s’imposent.

L’offre politique de gauche ne séduit qu’une minorité, et l’idée que le socialisme peut permettre d’avancer vers un avenir radieux est désormais fanée.

L’extrême gauche attire encore ceux qui rêvent de grand soir et de révolution, mais ils ne sont plus très nombreux, et ils n’ont plus de modèle pour les inspirer. La Chine a un régime de type fasciste s’appuyant sur un capitalisme d’État, Kim Jong-un n’est ni attirant ni présentable, Fidel Castro et Hugo Chavez sont morts.

Il reste pour l’extrême gauche l’écologisme fondamentaliste, qui fait encore un peu recette.

Le macronisme incarné par La république en marche est désormais un repoussoir et, si la droite dite «modérée» semble se redresser un peu, elle ressemble en fait au macronisme sans Macron, et elle a le dynamisme d’un lent écoulement tiède et ne peut susciter aucun enthousiasme.

Il aurait pu rester le Rassemblement national mais, confrontée à la diabolisation, Marine Le Pen a voulu se dédiaboliser, ce qui l’a conduit à adopter un discours aussi insipide que celui tenu par la droite dite «modérée».

En conséquence, les électeurs qui auraient pu être attirés par de fermes promesses de défense de la souveraineté nationale, de lutte contre l’immigration et l’islamisation du pays, de retour à la sécurité ne trouvent plus leur compte dans ce qu’ils entendent.

Une troisième explication, complémentaire des deux premières, tient à la stérilisation intellectuelle qui gagne le pays, et à laquelle les grands médias contribuent fortement.

Quiconque, en France, pense s’informer par le biais de ces derniers n’est en réalité pas informé du tout, et n’a quasiment plus aucun repère économique et géopolitique permettant de comprendre le monde.

L’élection présidentielle française a lieu dans un an.

Il reste possible que le second tour oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Dans ce cas, selon toute vraisemblance, celui-ci sera réélu, par défaut, pas du tout par adhésion à ce qu’il incarne.

Si Xavier Bertrand ou un membre des Républicains parvenait à se hisser au second tour, le choix serait entre Macron et un clone de Macron, et Macron pourrait en ce cas être battu, mais celui qui serait élu le serait aussi par défaut.

La candidature d’Éric Zemmour, en laquelle certains veulent voir un recours, me semble toujours improbable, mais si elle devait se concrétiser, je persiste à penser qu’Éric Zemmour n’aurait aucune chance.

Je dois le répéter, avec tristesse: l’avenir de la France me semble sombre, la France me semble enlisée dans un lent déclin, sans véritable issue; la population française me semble morose et désabusée.

Les élections régionales qui viennent d’avoir lieu n’ont aucun vainqueur.

Il n’y a pas de vainqueur quand les deux tiers des électeurs s’abstiennent.

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Comments (1)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Au rythme imposé par la gouvernance actuelle, il reste une seule issue, la poubelle de l’histoire.

    3 juillet 2021 à 13 h 54 min

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