Front républicain : le piège fonctionne toujours

Front républicain : le piège fonctionne toujours

Au soir du deuxième tour des régionales, il faut, hélas, reconnaître que c’est la gauche qui a gagné. C’est sans doute une victoire à la Pyr­rhus, mais c’est tout de même une victoire.

En réalité, ce n’est pas tant la gauche qui l’emporte que François Hollande et Manuel Valls, dont l’habileté manœuvrière a soumis l’ex-UMP à un « front républicain », malgré la tentative de Nicolas Sarkozy pour sortir du piège mitterrandien, et a empêché le FN de gagner une seule région.

Pour le FN, ces régionales montrent que la victoire sans alliance reste très hypothétique. On peut certes contester la fameuse idée d’un plafond de verre (puisque ce plafond ne cesse de monter, d’élection en élection), mais il est clair que gagner contre l’ensemble des forces politiques et médiatiques n’est pas au moins pour le moment à la portée du Front national.

Pour ce parti, il est donc urgent de songer à des alliances et celles-ci ne peuvent venir que de 2 origines.

Soit le FN persiste dans une ligne « ni droite, ni gauche », visant à réunir tous les électeurs qui ont voté non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, soit il se pose comme le principal parti d’opposition au PS. Dans le premier cas, il anticipe que son principal adversaire dans les prochaines années sera Nicolas Sarkozy et il cherche des alliances à gauche. Dans le second, il cherche des alliances à droite.

Naturellement, pour moi, la deuxième option est la meilleure. D’abord, parce qu’elle correspond à l’incontestable droitisation de la société. Ensuite, parce qu’elle prend acte du fait que les Républicains ne sont pas en mesure de s’opposer efficacement au socialisme – étant trop divisés entre eux et sur leur programme. Enfin, parce que le socialisme est le cœur idéologique du « Système » et que c’est donc cela qu’il faut attaquer si l’on veut réellement en finir avec ce « régime à l’agonie », comme a pu le dire Marine Le Pen.

Mais, pour le FN, cette défaite a aussi des allures de victoire. Il a obtenu au premier tour un peu plus de 6 mil­lions de voix, ce qui constitue un score historique pour lui. Mieux, au second tour, il a encore progressé, malgré l’intense propagande en faveur du « barrage au fascisme », et a réuni plus de 6,8 millions de voix, soit 27,4 % des inscrits.

Le véritable perdant de ce scrutin, c’est le parti de Nicolas Sarkozy, qui aurait dû emporter la quasi-totalité des régions et qui n’en gagne que 7 sur 13.

Certes, c’est un progrès par rapport à 2010 (et ce ne sont pas les contribuables de ces régions qui vont s’en plaindre !). Mais, au niveau d’impopularité du gouvernement socialiste, ne gagner que la moitié des régions est un échec.

Surtout, les Républicains sont apparus extraordinairement divisés et cela n’est guère rassurant pour 2017.

D’autant que chacun voit bien que la primaire va raviver les querelles d’ego et mettre en évidence les incohérences programmatiques.

Pourtant, ce que veulent les électeurs est très simple : que la droite s’oppose sans compromission au socialisme, dans tous les domaines.

Il est d’ailleurs frappant de constater que Valérie Pécresse, en Ile-de-France, a réellement décollé quand elle a commencé à faire campagne à droite (d’autant plus que le candidat FN, Wallerand de Saint-Just, faisait, quant à lui, bizarrement campagne au centre) et que, partout où l’ex-UMP insistait sur sa proximité avec le centre, elle a enregistré des contre-performances (comme en Normandie où le score a été extrêmement serré ou dans le Centre où la liste centriste a perdu). À l’inverse, les candidats LR qui ont le plus nettement gagné ont été aussi ceux qui avaient l’image la plus à droite, qu’il s’agisse de Bruno Retailleau en Pays de la Loire ou de Laurent Wauquiez en Rhône-Alpes.

De la même façon que le FN devrait, pour gagner, abandonner la ligne « ni droite, ni gauche », les Républicains devraient abandonner la ligne « ni PS, ni FN ».

Ce que les électeurs de droite veulent, c’est clairement en finir avec le socialisme, partout et dans tous les domaines.
La ligne des partis d’opposition devrait donc être, très clairement, « tout, sauf le socialisme ».

En attendant, alors que le PS est ultra-minoritaire, ni le FN, ni LR ne sont en mesure de l’écraser. Au point qu’une victoire socialiste en 2017 n’est pas impensable…

Quant à la démocratie, c’est la grande perdante du scrutin : les oligarques ont montré qu’ils méprisaient copieusement les électeurs, spécialement les électeurs FN, et qu’ils ne tiendraient aucun compte de leur vote. Le tout, bien sûr, au nom des « valeurs de la république » !

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Comments (23)

  • Raspoutine Répondre

    l’Algérie veut acquérir la grande Mosquée de Paris et y ajouter les minarets les plus hauts d’Europe

    22 décembre 2015 à 1 h 08 min
  • BRENUS Répondre

    Pour une fois, SARKO a eu la bonne formule pour parler des farceurs-gogos du “front républicain” : “dans deux mois, quand ils auront dessoulé, nous en reparlerons”. C’est bien vrai que le Bertrand et Estrosi ne vont pas tarder à se réveiller avec la gueule de bois. Le “p’ti quinquin” et le “murat d’opérette” se sont bien fait mettre et profond par la gauche au point de se voir félicités par MOISJE.; Comme traitres à leurs précédentes convictions, on ne fait guère mieux. Ils méritent l’ancienne chansonnette provençale à destination des putes infidèles : “vas t’en, vieille putain, vas t’en retournes au tapin, vas t’en revoir tes amants, tu n’es plus ma cagogne””.

    18 décembre 2015 à 19 h 47 min
    • Raspoutine Répondre

      Brenus@ Valls est le Goebbels du “Front Républicain”

      18 décembre 2015 à 23 h 27 min
    • Raùs Répondre

      Brenus@ Valls est raciste à l’égard des Françaises et Français ! Raùs = Dehors

      19 décembre 2015 à 8 h 25 min
  • BRENUS Répondre

    @RASPOUTINE. C’est bien là le problème que cette fumisterie de prétendu “front républicain” ait fonctionné comme un attrape-mouches pour les gogos. Cela permet, en référence à la célèbre formule du film le Guépar, de ” tout changer pour que rien ne change”. Les français, mais ils ont leur destin en main et peuvent écarter les illusionistes s’ils le veulent. S’ils ne le font pas, qu’ils en assument les conséquences.

    17 décembre 2015 à 19 h 37 min
  • DE SOYER Répondre

    Il faut sortir par le haut de l’affrontement FN/LR, avec une ligne à la fois proeuropéenne et anti-immigration, c’est-à-dire une ligne libérale-nationale, axée sur l’efficacité: les Français suivront.

    16 décembre 2015 à 13 h 41 min
    • Jaures Répondre

      Aie ! Le FN se dit lui même anti-libéral et anti européen.
      Qui devra manger son chapeau ?

      16 décembre 2015 à 15 h 12 min
    • Raspoutine Répondre

      De Soyer@ LR/FN sortir par le haut ? Vous suggérez en fait les propositions du FN – soit un Front Républicain FN/LR;
      C’est sans compter avec les Gaullo-cryptocommunistes qui sévissent toujours !

      16 décembre 2015 à 15 h 36 min
      • DESOYER Répondre

        Hé oui, Raspoutine, il faudra une autre stature que Nicolas II
        pour sortir la France de l’ornière!
        Les chiraquiens à la NKM et les giscardiens devront gicler!
        (cf. mon bouquin).

        17 décembre 2015 à 12 h 15 min
        • Jaures Répondre

          Oui, il faudra se débarrasser des centristes, des libéraux mondialistes, de la droite athée, des chrétiens modernistes, des nationalistes étatistes, des frontistes de gauche, des conservateurs libertins,…
          A la fin, il restera Desoyer et son bouquin.

          17 décembre 2015 à 15 h 50 min
          • DE SOYER

            Et 30 millions de Français!

            29 décembre 2015 à 19 h 38 min
  • Rosenberg Répondre

    Au sein des partie mafieux que forment le “front républicain”,
    on peut craindre que le projet d’assassinat de Marine fasse son chemin !

    16 décembre 2015 à 8 h 53 min
  • Sylvain Drey Répondre

    Mon oncle Xavier auait-il eu raison lorsqu’il disait, “en France ça changera quand les canards porteront des bretelles ” !

    16 décembre 2015 à 8 h 48 min
  • BRENUS Répondre

    Il n’y a pas plus de “front républicain” que de beurre en broche. C’est une fumisterie de plus de tous les caciques et de leurs affidés qui veulent conserver – voir étendre- leur fromage. Que croyez vous qu’il se passe en PACA, par exemple? Vous imaginez vous vraiment que la gauchitude à poussé pour le votre pro-estrosi sans contre partie négociée d’abord? Il faut vraiment être un ravi, comme l’on dit en Provence, pour croire à cette annerie. Par contre, cela va devenir rapidement ingérable tant les diverses parties prétendues “républicaines” vont tenter de pomper le fric.

    15 décembre 2015 à 17 h 09 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      certainement, les égos ” idéologiques ” reprenant immédiatement le dessus ; mais pour ” eux ” l’ important c’ est d’ encore profiter de la manne ; ” on ” se disputera autour du gâteau pour avoir la plus grosse part, mais ” on ” sera les seuls à pouvoir plus ou moins se gaver … jusqu’ à l’ écoeurement des électeurs tenus loin du plat

      16 décembre 2015 à 9 h 01 min
    • Raspoutine Répondre

      Brenus and co@ si le Front républicain est une fumisterie, cette dernière a fonctionné à plusieurs reprises. Les Français seraient-ils des fumistes eux- mêmes. Dans cas, bonjour l’avenir !

      16 décembre 2015 à 12 h 49 min
  • HH Répondre

    Oui comme le dit Nicolas les mots droite, gauche, socialisme, républicains (!!), …. se signifient rien.

    Et ce n’est pas un slogan ou une façon de parler, c’est LA réalité, sans exagération aucune. Tout raisonnement qui emploie ces mots est voué à l’impasse d’emblée.

    Cet article n’est pas faux, mais est-il vrai ? En fait il est multi-interprétable car il utilise ces mots privés de sens, et donc auxquels chacun peut apporter le sens qui l’arrange.

    15 décembre 2015 à 15 h 51 min
    • Raspoutine Répondre

      HH@ oh que si que Gauche et Droite ne signifient rien; car ils signifient “prostitution tous azimuths”

      18 décembre 2015 à 12 h 45 min
  • Bernard Martoia Répondre

    excellente synthèse de ces piteuses élections.
    l’espace politique de la fausse droite s’est réduit comme une peau de chagrin et son alliance avec le centre s’est révélé une erreur de Sarkozy. Il va essayer de corriger son erreur en virant l’encombrante NKM qui est la caricature de la bobo que les électeurs de base détestent. Un sondage du Parisien indiquait que 51% des électeurs trouvaient que les républicains avaient plus de points en commun avec le FN qu’avec le PS. Mais la fausse droite est toujours prise au piège mitterrandien car elle n’assume pas ses valeurs (difficile de les trouver). Tant que le magistère moral de la gauche ne sera pas brisé, le PS a de beaux jours devant lui. Imaginons

    15 décembre 2015 à 14 h 43 min
    • Raspoutine Répondre

      Bernard merci tout de même à François Miterrand qui avait imposé un moment la proportionnelle qui a permis au FN
      d’avoir 35 députés – Un grand merci à François, homme de la vraie droite qui a piégé les imbéciles de socialos, y compris les hébreux ! Un homme de cette intelligence politique ne se révèle que tous les deux siècles !

      16 décembre 2015 à 12 h 54 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    si vous faites une analyse soigneese du ” sursaut ” anti-F.N. au second tour vous constaterez que celui ci a eu pour cadre les ” grandes ” villes et tout particulièrement les villes dans lesquelles la fonction publique est ” prégnante ” et qui sont aussi des villes ” universitaires ” … les banlieues ont en général peu voté pour le Front Républicain , quant aux campagnes surtout celles qui sont dites déshéritées elles ont ( à l’ exception du grand sud ouest ) voté en masse pour le F.N.

    15 décembre 2015 à 13 h 49 min
  • Nicolas Répondre

    75% des français estiment qu’il n’y a plus de clivage droite/gauche. (Je n’ai pas la source du sondage). Le clivage est souverainiste ou mondialiste (résumé par MLP “patriote ou mondialiste) on en revient donc au référendum de 2005, pro/anti grand remplacement ou immigration , sécurité/insécurité (l’un découlant souvent de l’autre) chômage , niveau de vie. On va aussi vers les valeurs, pro/anti LGBT. Le vieux schéma classique droite/gauche ne fonctionne donc plus. Blanc bonnet/bonnet blanc, UMPS, vols, prévarications, pillage du pays, mensonges, détournements au profit d’une caste qui s’auto-reproduit et dont la malfaisance est avérée, soumission à des lobbies, à des groupes d’intérêts et des pays étrangers, paupérisation de la population au profit des banques, hold-up fiscal , guerres menées avec notre argent pour le compte de puissances étrangères, alliance avec des groupes terroristes comme Al Nosra, (Al Qaïda) reconnue par Fabius ouvertement (camps d’entraînement , armes, argent) par Hollande “ce choix terrible entre un groupe terroriste et un dictateur”, Forts soupçons d’avoir organisé les massacres de janvier et novembre afin de permettre un vote unanime de la classe politique sur la perte de nos libertés démocratiques, notons que MLP s’est opposée en janvier aux lois liberticides qui ne peuvent régler le problème puisque les auteurs étaient déjà tous fichés, la seule à percevoir le danger d’une mise en fiche des opposants politiques, voilà le clivage. La lutte contre le mensonge, la corruption et pour la démocratie. Si nous parlons droite/gauche, vous entendez peut-être poids de l’Etat ou libéralisme intégral , MLP est étatiste dans le bon sens, elle veut lever le poids qui étouffe les TPE et PE et faire payer les grands groupes. Autre clivage mais ni de droite ni de gauche, sortie UE/€. Ça va avec la souveraineté nationale, porté autant par le Comité Valmy (gauche, Heritage du CNR ) que par l’UPR (libéral ) que par MLP. Les 3 sont très honorables. Le programme de MLP est proche de ce que fait Victor Orban. Souveraineté nationale, famille, immigration, valeurs, aides TPE et PE pour réindustrialisation et ça fonctionne très bien. Il a l’opposition de la caste, dont UE/US/Banque Mondiale/FMI. Les dettes réglées , expulsion des antennes FMI et Banque Mondiale et taxation des banques. Il n’a pas joué “droite/gauche”.

    15 décembre 2015 à 11 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      il y a belle lurette que les grands groupes se sont ” défiscalisés ” aux Pays-Bas, en Irlande, au Luxembourg etc … le problème n’ est donc pas de les faire payer puisque on ne le peut plus mais de dire stop à la dépense publique improductive ( y compris certaines ” redistributions ) … là encore M. Le P. a tout faux … sauf pour les …. ” marxistes ” de … la droite nationale !

      16 décembre 2015 à 9 h 15 min

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