Grève politique en vue

Grève politique en vue

Le 5décembre prochain devrait commencer un «mouvement social» (ce qui, dans la novlangue orwellienne qui a cours dans notre belle France transformée en Tchernobylistan, signifie un arrêt de tout dans la société!) contre la réforme des retraites.

Il est possible d’avoir des analyses diverses sur cette réforme.

On peut y voir le verre à moitié plein (la tentative de réformes des régimes spéciaux) ou le verre à moitié vide (le fait que les salariés du privé vont, encore une fois, payer le prix fort – et notamment payer, selon toute vraisemblance, les jours de grève et les nouveaux avantages que les syndicats extorqueront à Matignon en échange d’un arrêt de la grève).

Mais une chose est sûre: si la France ne s’est pas remise de la grande grève de 1995 (se souvient-on qu’à l’époque, notre économie allait mieux que celle de l’Allemagne?), elle ne pourra pas supporter, cette année, un mouvement dur.

Nous abordons en effet le mois de décembre avec tous les voyants économiques au rouge: notre dette publique explose, nos impôts n’ont jamais été aussi élevés et nombre d’entreprises sont au bord de la faillite.

Des milliers d’entreprises avaient disparu à la suite de la grève de 1995. Cela pourrait être pire encore, cette année, si le mouvement s’éternisait.

Mais le plus inquiétant réside dans l’hyper-politisation du «mouvement social».

Les syndicats d’extrême-gauche jouent ici leur survie – tout comme le gouvernement.

Ce qui conduit à des positions très fermes (pour ne pas dire fermées ou obtuses), alors même que l’on ignore encore le détail de la réforme.

Cette politisation entraîne cependant des effets paradoxaux. D’un côté, nous avons la très nette impression que, même si la réforme était effectivement bonne pour les salariés du privé (ce dont je doute fort), les syndicats «ne lâcheraient rien»: ils ne se battent plus depuis longtemps pour ces «sous-citoyens».

Mais, d’un autre côté, leur sectarisme politique les conduit à refuser le RN dans leurs cortèges.

Philippe Martinez, «patron» (si je puis dire!) de la CGT, a déclaré: «Les solutions de gens qui sont racistes ne sont pas les bienvenues dans les mouvements sociaux.» On suppose que cela désigne ceux qui s’opposent à l’immigration ; il faudra peut-être alors suggérer au camarade Martinez de relire ce que disait son chef, Georges Marchais, voici une trentaine d’années, contre l’immigration légale et illégale.

Mais, plus sérieusement, cette tempête dans un verre d’eau, comme la question plus grave de la grève illimitée qui s’annonce, témoigne d’une chose : il est urgent d’en finir avec des syndicats aussi politisés qu’ils sont peu représentatifs!

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Comments (8)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” la France est toujours en avance d’ une révolution, parce qu’ elle est toujours en retard d’ une réforme ”

    (disait Edgard Faure )

    personnellement je suis ” biologiquement ” pourrais je dire pour une adaptation progressive pas pour une ” réforme ” brutale ( … sauf bien entendu en bon Huguenot pour la Réforme )

    9 décembre 2019 à 18 h 50 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il est quand même ” curieux ” ou pour mieux dire révélateur que ” Les 4 Vérités ” qui nous gavent chaque semaine d’un supposé anti-macronisme viscéral s’ en prenne à la C.G.T.

    ah cette bourgeoisie louis philipparde et sa terreur elle bien viscérale des classes dangereuses

    9 décembre 2019 à 9 h 28 min
  • Hagdik Répondre

    Si vous avez la moindre mansuétude pour ces staliniens en goguette, allez jeter un coup d’œil ici (prenez une respiration avant !) :
    https://www.dreuz.info/2019/12/05/greve-du-5-decembre-coup-de-stupefaction/

    6 décembre 2019 à 19 h 58 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    Si Martinez explique que les “gens qui sont racistes ne sont pas les bienvenus chez nous (CGT)” , j’espère qu’il va tenir à l’écart toutes ces associations de merde dites “racisées” – c’est leur propre définition – , mais néanmoins subventionnées par ces salauds d’autochtones que nous sommes. Voir les rakaya poiro et autres charlots – charlottes qui passent leur temps à déblatérer ( sous-chiens) sur ceux qui les nourrissent. Mais c’est probablement beaucoup trop demander à des gugus comme Martinez, lui même entretenu grace aux subventions que reçoit son syndicat et très peu aux cotisations de ses membres majoritairement fonctionnaires (eux aussi subventionnés d’ailleurs, si on ne prend que les gens de la SNCF qui serait en faillite depuis belle lurette sans le fric de l’Etat et des Régions).
    Ceci dit, les membres de c e gouvernement ne valent pas mieux, tant ils ne proposent rien de sérieux, bottent en touche, jouent la montre et se couchent sur demande. Bravo.

    1 décembre 2019 à 1 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    quelle découverte !

    en France toutes les grèves sont politiques ( c.f. la raison plus bas )

    27 novembre 2019 à 11 h 12 min
  • sergefouquea26827100 Répondre

    L’Histoire et l’expérience nous apprennent que les mouvements de masse n’apportent rien que de la casse, et qu’à la suite tout le monde est perdant.
    Dans le monde du travail, je posais chaque fois la question : Et après ? Les réponses étaient vagues, utopiques ou stupides. Personne ne savait répondre sérieusement.
    Le problème de la majorité des Français, est de ne pas savoir choisir leurs hommes d’état et de confier le pays à n’importe qui.

    27 novembre 2019 à 0 h 17 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le problème est plutôt me semble t il celui ci : …

      existe t il un homme politique français qui soit tout à la foi, compétent, honnête, et qui fasse abstraction et de sa personne et de son ” milieu ” ?

      et quand bien même existerait il, s’ il demande des efforts ( pas même des sacrifices ) serait il élu ?

      28 novembre 2019 à 11 h 30 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la France est un pays de concertation , pardon de concentration des pouvoirs et des nuisances

    26 novembre 2019 à 19 h 21 min

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