Histoire et légende

Histoire et légende

Les Français n’aiment pas l’Histoire, mais ils se complaisent dans la Légende. Or, histoire et légende, ce n’est pas du tout la même chose. L’histoire exige de la rigueur, la légende de l’imagination.

On a, tout au long de l’histoire de France, de nombreux exemples de cet antagonisme.

« La glorieuse révolution de 1789 qui apporta la liberté aux peuples asservis du monde » n’était qu’un slogan. En réalité, ce fut une tuerie particulièrement cruelle, au cours de laquelle furent guillotinés des milliers d‘hommes, de femmes, de jeunes qui, enfermés dans une charrette, attendaient leur tour. Il leur était souvent reproché d’appartenir à la noblesse, tout comme il était reproché aux juifs d’être juifs pour être supprimés par le national-socialisme allemand. Ces exécutions spectaculaires et sanglantes s’accompagnaient bien sûr du pillage de ce qui appartenait aux « riches » : on pillait le château et on y mettait le feu.

Mais cette « grande révolution » eut une suite. Ce fut « l’épopée napoléonienne ». En fait d’épopée, ce fut dans toute l’Europe le passage de bandes armées qui, faute d’intendance, vivaient sur l’habitant. C’est-à-dire qu’au nom de la liberté et des droits de l’homme, on enlevait à l’habitant le bétail et les femmes. On s’en souvient, on en tremble encore en Europe centrale. Tout cela se termina par la Bérézina en novembre 1812 et la fin pitoyable de l’empereur à Sainte-Hélène sous la surveillance des Anglais, une surveillance quasi-meurtrière.

Plus près de nous, la libération de 1944. En septembre 1939, la France déclara la guerre à l’Allemagne, n’y étant pas préparée, avec toutes les chances de la perdre, comme l’a démontré le général Weygand. Et elle l’a perdue, de façon spectaculaire, en quelques semaines. Mais voici qu’à peine l’avait-elle perdue que des Français, et non des moindres, se déclarèrent victorieux dès le mois de juin 1940. Ils déclarèrent plus tard que la population de Paris avait chassé seule les Allemands de la capitale. La légende le dit, mais pas l’histoire qui rappelle que ce sont les armées anglo-saxonnes qui renvoyèrent les Allemands chez eux.

Sans doute y a-t-il eu tardivement une participation française, avec notamment la 2e DB du général Leclerc qui, lui, chassa les Allemands de Strasbourg comme il l’avait promis – Strasbourg aujourd’hui livrée aux Turcs dont l’imposante mosquée construite par la France dominera la ville, mais cela, c’est encore une autre histoire !

Ceci constaté, pour conserver une bonne santé, ne vaut-il pas mieux se réfugier dans la légende plutôt que de rester rivé à l’histoire, à ces constantes tragédies et déceptions ? Le rêve n’est pas sérieux, mais il est reposant.

Qu’a-t-on fait au Bon Dieu pour en arriver là?

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