Immigration : chiffres bidons…
Nous poursuivons notre recension du livre de Michèle Tribalat, les yeux grans fermés, l’immigration en France
:
Le premier chapitre du livre de
Michèle Tribalat révèle les errements des données statistiques françaises reprises par la presse, les seuls commentés pour le grand public.
Il faut tout d’abord être conscient que la France ne s’est pas dotée de registre de population lui permettant de compter tous les flux
migratoires. Il faut ensuite tenir des rivalités entre les différentes institutions, de leurs logiques propres et de leurs motivations politiques. La définition de l’immigrant a ainsi
été l’objet de débats pendant…15 ans. La norme internationale de la comptabilisation de tous les titres de séjour de plus d’un an a ensuite été
imposée par l’union européenne.
Les ressortissants de l’Union européenne ne
sont plus comptabilisés. Les immigrants dont on parle ne sont donc pas européens.
Michèle Tribalat cite l’exemple éloquent de
l’évaluation pour 1997 :
61 929 pour le
ministère de l’intérieur,
65 750 pour
l’Insee,
73 677 pour
l’Omi,
91 798 pour le
HCI
102 417 pour le ministère de
l’emploi
142 944 pour Xavier
Thierry à l’Ined !
Les institutions françaises ont aussi pris
l’habitude de ruser en mettant en avant le solde migratoire. Soit la différence entre les entrées et les sorties. Or les sorties concernent
notamment des Français. Le solde migratoire ne traduit donc pas l’immigration, mais l’attractivité de la
France !
De plus, Michèle Tribalat démontre que celui-ci est calculé par hypothèse, alors même sans disposer pas du chiffre de Français quittant le territoire !
Les journalistes, qui se gargarisent du fait
que l’accroissement de la population française est essentiellement du aux naissances sur place et non au solde migratoire ne font donc que reprendre et amplifier des approximations politiquement
orientées : « l’insee n’a, à la vérité, plus aucune boussole pour fixer le solde migratoire ». L’Insee s’est trouvée obligée de se contredire d’une année sur l’autre en réévaluant
le solde migratoire… à la hausse, pour arriver à des soldes annuels moyens de 89 000 personnes.
Ce qui est tangible, c’est que
l’immigration s’est accrue après 1996, passant de 106 000 étrangers par an à 215 000
en 2003, soit plus du double ! Les étrangers non européens sont originaires principalement du Maghreb, mais les Chinois dépassent 10 000 entrées par
an.
Ce sont les flux familiaux qui
alimentent l’immigration. Soit en tant que famille de Français, soit comme famille d’étranger, au titre du regroupement familial. « La vie en couple, surtout s’il y a mariage,
permet d’entrer légalement ou de légaliser sa situation en France. »
Ici opère un autre cliché véhiculé par la
presse : les mariages mixtes. La presse évoque les mariages mixtes comme la preuve d’une bonne intégration des étrangers dans la
société française. La réalité est que les mariages mixtes concernent essentiellement des Français d’origine étrangère épousant des étrangers de même
origine. C’est le cas de 81% des Algériens et de 80% des conjoints de français turcs.
« Presque tous les mariages entre un
Français d’origine algérienne et une algérienne entrée comme conjoint de Français ont été conclus en Algérie »
Les mariages dits mixtes sont en fait à l’origine de flux d’immigration de conjoints de Français.
En ajoutant à cela les cas de demandeurs de
regroupement familiaux qui étaient des enfants au moment de leur arrivée en France, Michèle Tribalat évoque « un autoengendrement des flux
familiaux. »
Le débat sur l’immigration est donc faussé dès le départ par des chiffres sans rapport avec la réalité et un détournement complet des faits, des mariages de
Français d’origine étrangères avec des étrangers de même origine, que nos brillants journalistes présentent comme des preuves d’intégration et d’ouverture des Français à l’immigration
!