Jean-Louis Debré, un apparatchik ordinaire…

Jean-Louis Debré, un apparatchik ordinaire…

Le Parisien a récemment ra­conté une anecdote (re­layée ensuite par le site de BFM TV où je l’ai découverte), sans grand intérêt si ce n’est celui de montrer à quel point « nos » dirigeants vivent sur une autre planète.

Le 9 avril, Jean-Louis Debré fut bloqué par un policier aux alentours de la place de la Républi­que.

Que croyez-vous qu’il arriva ? Au lieu de contourner en ronchonnant contre les gauchistes de « Nuit debout » qui empêchent ainsi les Parisiens de circuler, comme le commun des mortels, il tenta de forcer le barrage policier.

Avec des arguments aussi puissants que « Je suis de la maison » (il fut, en effet, ministre de l’Intérieur… durant les années 1995-1997).

Manque de chance pour lui, Jean-Louis Debré tomba sur un policier que ses titres ronflants n’impressionnèrent pas et qui considéra qu’un barrage concernait tout le monde, y compris les puissants de ce monde.

Il faut dire que Jean-Louis Debré est une sorte d‘archétype de l’oligarque contemporain : fils de Michel Debré, Premier ministre du général De Gaulle, il fut plusieurs fois ministre, président de l’Assemblée nationale, président du conseil constitutionnel jusqu’à une date récente.

Cette affaire serait insignifiante si elle n’était tristement révélatrice de l’espèce de caricature de cour d’opérette qu’est devenue la Ve République.

Alors que ces braves gens n’ont que le peuple, la démocratie et le service de l’intérêt général à la bouche, ils vivent et se comportent en nomenklaturistes soviétiques, persuadés que les lois sont faites pour le « vulgaire » et non pour eux.

Dans le cas de Jean-Louis Debré, c’est d’autant plus amusant qu’il vient de publier un ouvrage dans lequel il moque les caprices de Rachida Dati.
Sans la politique, la plupart de ces gens seraient incapables de gagner leur vie. On critique souvent et à juste titre la sur-représentation de la fonction publique au parlement. Mais certains parlementaires n’ont mê­me jamais travaillé du tout, ni dans le public, ni dans le privé.

Apparatchiks de partis ou « salariés » de courroies de transmission (comme les syndicats étudiants), ils sont depuis leur jeunesse grassement entretenus par l’argent public.

Et l’on s’étonne que leurs décisions soient ineptes ! Mais comment en serait-il autrement puisqu’ils n’en voient jamais les conséquences ?
Le problème n’est pas tant Jean-Louis Debré que ce système à bout de souffle…

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Comments (4)

  • DESOYER Répondre

    Dans mon livre “Economie ou socialisme: il faut choisir”, j’utilise un test qui classe Debré père, mais ce fils-là aussi, à mon avis, dans la catégorie des prédateurs. Tout cela est masqué par des comportements ambivalents qui peuvent tromper les électeurs les moins avertis.

    26 avril 2016 à 12 h 44 min
  • maispasdutout Répondre

    Oh !!! des ” minus habens ” il y a foule parmi nos ” puissants ” , puissants en chache , puissants en roueries , puissants en culot , puissants en ” pousse-toi de là que je m’y mette “, un vrai troupeau de porcins à la tété .
    Si encore leur parcours professionnel, moral et judiciaire était remarquable !!!!

    26 avril 2016 à 12 h 29 min
  • maispasdutout Répondre

    Et celui qui laisse sa villa de Mougins ( Côte d’Azur) sous évaluée au fisc à près de trois fois en-dessous de sa valeur ( c’était en 2007) et le Canard Enchaîné en parle dans son N° spécial Hollande de décembre 2012 à la page 62 …. Qui n’aurait aurait apprécié de connaître la suite que le Fisc a imposé à ce monsieur qui donne des “leçons” à des tas de millions de gens de par le monde …….
    Par souci exemplaire d’honnêteté et d’équité .

    26 avril 2016 à 12 h 24 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Jean-Louis Debré a une ;;; excuse : il est le représentant de la troisième génération et comme dit le proverbe ( … industriel ! ) japonais

    ” la première génération crée, la seconde développe et la troisième dilapide ”

    chez les ” vrais ” gaullistes on le considère à juste titre comme l’ exemple même du … minus habens !

    26 avril 2016 à 11 h 41 min

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